vendredi 25 décembre 2009

Jean-Pierre Brard à Tombouctou : POUR TEMOIGNER






Le journal Malien l'Essor du 24-12-2009


Le député de Seine-Saint-Denis et maire honoraire de Montreuil a vérifié sur place le caractère paisible de la cité.


"Je suis venu à Tombouctou pour manifester ma solidarité aux populations et à mes compatriotes qui vivent encore ici. J'ai constaté sur place le caractère paisible la cité. Ce que la France a fait est désagréable et injuste pour le Mali" : déclaration sans fard de Jean-Pierre Brard, député de Seine-Saint-Denis et maire honoraire de Montreuil, qui a visité mardi la ville de Tombouctou, sur invitation des autorités maliennes. Il était accompagné du ministre de l'Artisanat et du Tourisme, N'Diaye Bah, de plusieurs députés de l'Assemblée nationale dont le 7è vice-président, Aliou Aya, et le président de la commission des affaires étrangères, Amadou Bouaré. Jean-Pierre Brard est le seul député français, sur huit annoncés, à être venu à Tombouctou.


Les autres bien que présents dans la capitale ont été découragés ou dissuadés par les autorités de leurs pays, notamment le ministre des Affaires étrangères, le conseiller spécial du président Sarkozy ou encore l’ambassade française à Bamako, si l’on en croit les informations fournies par Jean-Pierre Brard. Ces péripéties font suite à l’enlèvement, voilà un peu plus d'un mois, d’un ressortissant français du nom de Pierre Camatte, dans son hôtel à Ménaka, dans la région de Gao. Quelques jours plus tard, les autorités françaises publiaient un communiqué pour demander à leurs ressortissants de ne pas se rendre dans le Nord du Mali ou de quitter immédiatement cette zone.


D'autres pays, notamment européens, emboîteront le pas à la France.L'information fortement médiatisée d’une « nouvelle aggravation de la menace terroriste dans la région » a fait l'effet d'une bombe sur les habitants d’une zone caractérisée de « dangereuse ». Sur Internet la zone classée à haut risque pour les étrangers est ainsi située au dessus d’une ligne frôlant Mopti.Les conséquences économiques de cette mise à l’index sont graves pour les régions de Tombouctou, Gao et Kidal dont les populations tirent une partie de leurs revenus de l'activité touristique. A Tombouctou, par exemple, les hôtels ont été vidés de leurs clients et l'activité économique tourne au ralenti.


Le départ brusqué des ONG a stoppé nombre d’actions de développement et aggravé la situation.Les pouvoirs publics ont réagi en s’efforçant de faire la part des choses. Le ministre N'Diaye Bah a ainsi jugé que le rapt de Ménaka ne remettait pas en cause la sécurité dans les régions du Nord et assuré que les autorités maliennes se battront pour garder la confiance des partenaires et des tours opérators.Premières décisions significatives dans ce sens : les diverses manifestations culturelles dont la rentrée touristique, le festival du désert, ou encore le festival d'Essakane se dérouleront aux dates prévues.


« L'insécurité zéro n'existe dans aucun pays », a souligné le ministre de l'Artisanat et du Tourisme en promettant que le gouvernement utilisera tous les canaux de communication pour restaurer son image de pays paisible.


Les autorités communales, administratives et les députés de la région de Tombouctou sont, bien entendu, sur la même ligne. Tombouctou, plaident-ils, est une ville de paix et d'hospitalité prête à accueillir tout le monde. Jean-Pierre Brard s’est totalement démarqué de la position officielle française.


"Je suis là aujourd'hui parce que je préfère être seul que mal accompagné. Le Mali et France entretiennent des relations séculaires et dynamiques. La région de Tombouctou est un haut lieu de l'histoire de l'humanité qui mérite d'être découvert", a commenté le député français. "Réné Caillé avait été aussi découragé de venir à Tombouctou par les autorités françaises de l'époque à Dakar. Mais il est venu. C'est cela que moi aussi j'ai fait", a indiqué Jean Pierre Brard.


L’élu a salué le dynamisme des relations entre la France et le Mali et souhaité que les deux pays se donnent la main pour faire face aux problèmes du Nord. « Ce n’est pas le moment pour la France d’abandonner » a-t-il estimé après avoir visité successivement l'ancien et le nouveau Institut d'études et de recherches islamiques Ahmed Baba, la bibliothèque Mama Haïdara, la mosquée Sankoré, la Maison de Réné Caillé ou encore la Maison des artisans.


Be COULIBALY