samedi 31 janvier 2009

Le premier coup de clap de "Ségou Da" donné mercredi par Mohamed Al Moctar : Un film réalisé, aujourd’hui, à 65 %


Le ministre de la Culture, Mohamed El Moctar a donné, dans l'après-midi du mercredi 28 janvier, au village de Sekoro (Ségou) le premier coup de clap du film "Ségou Da, la conquête de Samagnana Bassi". Ce long métrage de 90 minutes dont le tournage se déroule, depuis le 17 décembre 2008, est aujourd'hui réalisé à 65%, selon le réalisateur Sidi Diabaté. "Ségou Da" est une production du Centre National de la Cinématographie du Mali.

C'est aux environs de 18 heures 20 mn, le mercredi 28 janvier, que le premier coup de clap du long métrage "Ségou Da, la conquête de Samagnana Bassi" a été donné par le ministre de la Culture, Mohamed El Moctar. C'est Sekoro, le village de Biton de Coulibaly, situé à 8 km de la ville de Ségou, qui a été choisi pour cette cérémonie de lancement. C'est dans ce village que le tournage du film se déroule, depuis le 17 décembre 2008.
L'événement s'est déroulé en présence des autorités administratives et politiques de la ville, des comédiens ainsi que des responsables du Centre National de la Cinématographie du Mali dont le Directeur Moussa Ouane. L'ancien ministre de la Culture, Cheick Oumar Sissoko, un célèbre cinéaste, était là en tant que conseiller artistique du film.
Ce nouveau long métrage de 90 minutes que le Centre National de la Cinématographie du Mali (CNCM) est en train de produire porte sur l'histoire de la Cité des Balazans. Dans ce film, la partie son est assurée par un ingénieur, Bakary Sangaré.
Abdrahamane Somé et Mohamed Lamine Touré sont les directeurs de photos. Tandis que le grand costumier du Mali voire d'Afrique, Kadjoura Coulibaly, est le confectionneur des tenues des acteurs du film. Mme Haïdara Penda Diakité est là pour maquiller les acteurs.
Abdoulaye Diabaté dans le rôle de Tientiguiba Danté
Presque tous les grands comédiens nationaux et certains artistes et griots sont présents à Ségou pour le tournage de ce film. Si Magma Gabriel Konaté joue le rôle de Samagnana Bassi, Hammadoun Kassogué est le chef des Tondjons. La grande comédienne, Maïmouna Hélène Diarra, désormais Officier du Mérite National, est la grand-mère de Da Macoro.
Hèlène Diarra a joué dans beaucoup de films maliens et africains. C'est l'une des meilleures comédiennes en Afrique. Celui qui a la lourde tâche de jouer le rôle de Da Monzon s'appelle Namory Diabaté, un sortant de l'Institut National des Arts (promotion 2002-2006). Né le 7 mai 1979, ce jeune acteur est très fier de jouer ce rôle. Il s'est dit prêt à relever le défi.
Pour la première fois dans sa carrière artistique, Abdoulaye Diabaté figurera dans un film. Il joue le rôle du grand griot, Tientiguiba Danté. Il est d'abord le griot de Monzon. Il deviendra le griot de son fils, Da, après le décès de Monzon. C'est lui qui va en mission chez Samagnana Bassi pour chercher la main de sa fille pour Da. Ce qui va occasionner la guerre entre Samagnana et Ségou.
"Au départ, je pensais que je n'avais pas la qualité de jouer dans un film. J'estimais qu'il y avait une différence entre la musique et le cinéma. L'émotion était donc là. J'avais pris peur. Depuis que j'ai commencé, je me suis vite adapté. Je pense que le rôle que je joue, est appréciable parce que je suis le fils de l'ancien chef traditionnel des griots de Ségou. Ensuite, je suis artiste en même temps que griot de tradition. Dans le film, je suis encore griot. nous a confié Abdoulaye Diabaté. Il a comme épouse Rokia Kouyaté, une griotte talentueuse. D'autres comédiens joueront dans le film à l'image de Ténéman Sanogo qui joue le rôle de Founèkè.
C'est donc un rôle qui vient à juste titre"
Nyalé, la fille qui a été choisie pour séduire Bassi, est également une sortante de l'INA (Promotion 2000-2004). Elle s'appelle Kadiatou Coulibaly, fille de Soungalo et de Djénéba Dagnoko. Kadiatou qui est l'actrice principale, aura en février prochain, 26 ans. C'est son premier coup d'essai en matière de cinéma.
"Effectivement, je joue le rôle principal. J'en profite pour remercier tout le monde à commencer par mes parents. Je suis très contente de tenir un tel rôle dans un film de long métrage. Je sais que ce n'est pas du tout facile, mais je ferais de mon mieux. Je pense que c'est un très bon film. Avec l'aide de mes aînés, je veux relever le défi en jouant très bien le personnage". Parole de Kadiatou Coulibaly dont les parents ont effectué le déplacement pour la circonstance.
Selon le réalisateur Sidi Diabaté, "l'histoire de Ségou est assez riche. Da Monzon a été le roi le plus célèbre. Cette histoire se déroule autour de la conquête de Samagnana". S'agissant des difficultés rencontrées dans le cadre du tournage, il estime que les choses ne sont pas aussi faciles surtout dans le contexte malien.
"J'avoue que tout se passe normalement. Il n' y a pas de problèmes particuliers à signaler. Nous avons un panel de techniciens assez chevronnés. Je pense qu'avec la haute définition, le cinéma a beaucoup plus de faciliter pour pouvoir se dérouler" a-t-il déclaré. Avant de préciser que le film est, aujourd'hui, réalisé à 65%.
Après le premier coup de clap, le ministre de la Culture, Mohamed Al Moctar, avait une très bonne impression : "je suis très heureux d'être à Ségou pour le tournage de ce film, de cette épopée. Je crois qu'il était grand temps que nous nous pensions à notre histoire et de notre culture. Je crois que c'est un début puisqu'il existe tellement d'histoires au Mali".
Alou B HAIDARA
Envoyé spécial




mercredi 28 janvier 2009

Fonds de solidarité numérique : A UN TOURNANT DECISIF














La réunion extraordinaire de Bamako permettra faire le point sur les progrès réalisés et de lancer des projets phares Le chef de l'État, Amadou Toumani Touré, et son homologue sénégalais,
Abdoulaye Wade, accompagné de son épouse Mme Viviane Wade, ont co-présidé hier la cérémonie d'ouverture de la réunion extraordinaire du Fonds mondial de solidarité numérique (FSN). L’imposante cérémonie était logée au Centre international des conférences de Bamako. L'événement s'est déroulé en présence du Premier ministre, Modibo Sidibé, des membres du gouvernement et de nombre de personnalités venues du monde entier. La rencontre a pour thème « la solidarité numérique au service de l'éducation et du développement ». La cérémonie d'ouverture a débuté par la projection d'un documentaire intitulé "les technologies de l'information et de la communication, une réalité au Mali". Le film montre les atouts et les progrès enregistrés par notre pays dans le développement des technologies de l'information et de la communication (TIC). La projection a été suivie par plusieurs interventions. À commencer par celle du président du FSN, l’ancien ministre français, Alain Madelin. Celui-ci a jugé que le rendez-vous de Bamako marquait un tournant décisif dans la vie du Fonds en offrant l’occasion d'évoquer les projets concrets réalisés jusque là et aussi de lancer l’un des projets phares de l’Agence mondiale de solidarité numérique : le projet de portail "Sankoré" qui prendra en compte l'éducation et la formation professionnelle. L'apport des TIC au développement n'est plus à démontrer, a souligné Alain Madelin, en appelant à plus de solidarité entre les Etats afin qu'un plus grand nombre de citoyens des pays du Sud ait accès aux TIC.
La projection a été suivie par plusieurs interventions à commencer par celle du président du FSN, l’ancien ministre français, Alain Madelin (à gauche)
UNE FERME VOLONTE : Le secrétaire général de l'Union internationale des télécommunication, notre compatriote Hamadoun Touré, a, lui, annoncé que 135 pays à travers le monde ont donné leur accord pour le financement du FSN qui a pour mission de réduire la fracture numérique entre
le Sud et le Nord. Il a salué les présidents Abdoulaye Wade et Amadou Toumani Touré pour leur engagement en faveur de la réduction du fossé numérique entre les pays. Hamadoun Touré estime que des structures comme l'IUT et le FSN permettent d'améliorer de façon notable, l'accès aux ressources des TIC.Le représentant de la Banque africaine de développement, Ibrahima N'Diaye, a de son côté garanti le soutien de cette institution financière au FSN. Cet appui se concrétisera par le financement de plusieurs projets dans le domaine des TIC. "La BAD compte investir plus de 500 millions de dollars (plus de 225 milliards Fcfa) dans des infrastructures de TIC, afin de permettre à nos États d’atteindre les Objectifs du milliaire pour le développement dans le domaine et stimuler l'investissement privé", a-t-il annoncé. Ibrahima N’Diaye a apprécié le projet de portail "Sankoré" dont la réalisation permettra, a-t-il souligné, d'améliorer la qualité de l'éducation et de la vie dans nos pays. Il a rappelé que la BAD a déjà soutenu des projets relatifs aux TIC tels les centres régionaux en Tunisie et le projet de Centre high tech au Mali. "La BAD continuera à financer les politiques des pays africains en matière des TIC", a-t-il assuré.La ministre de la Communication et des Nouvelles technologies, Mme Diarra Mariam Flantié Diallo, a essentiellement évoqué la politique du Mali en matière de développement des TIC et les progrès accomplis ces dernières années en la matière. C'est en effet, depuis le sommet de Genève en 2003, dira-t-elle, que notre pays a commencer à mettre en oeuvre sa ferme volonté de faire des TIC, un levier important pour son développement économique, social et culturel. Mme Diarra Mariam Flantié Diallo a expliqué l’intention du Mali d'utiliser l'important potentiel des TIC pour atteindre rapidement les objectifs du Projet pour le développement économique et social (PDES). Elle a évoqué, à ce propos, les efforts déployés par les pouvoirs publics afin de vulgariser les TIC comme l’organisation régulière de la fête de l'Internet dénommée "e-festival", l'équipement et la connexion de cyberspaces dans près d'une centaine d'établissements d'enseignement secondaire et fondamental. Pour ne citer que ces réalisations. "Un axe majeur de notre politique nationale de TIC reste la vulgarisation et l'inclusion de tous les Maliens avec pour objectif principal de procéder au désenclavement numérique des communes du pays", a-t-elle indiqué. Parlant du FSN, le ministre de la Communication et des Nouvelles technologies a assuré que notre continent est prêt à assurer sa part de responsabilité, à apporter sa part d'innovations et d'imagination pour orienter les TIC vers les objectifs de développement. Dans cette entreprise, a-t-elle ajouté, l'Afrique aura besoin de l'appui des autres continents.
RENCONTRE HISTORIQUE : Le président de la République Amadou Toumani Touré a entamé son intervention en saluant la présence de son homologue du Sénégal qu'il a surnommé « L’Empereur du Mali". Le président Touré a souligné le rôle important joué par Abdoulaye Wade dans la mise en place d’un FSN définit comme un mécanisme innovant de financement de la réduction du fossé numérique entre le Nord et le Sud. Amadou Toumani Touré a aussi rendu hommage à son prédécesseur à la tête du pays, Alpha Oumar Konaré, pour avoir organisé il y a neuf ans, en 2000, la rencontre historique de Bamako autour du thème "l’Internet et les passerelles du développement". Ce rendez-vous, rappellera le président Touré, avait réuni plus de 1500 délégués africains pour la plupart, des jeunes, pour débattre de la place de notre continent dans la société de l'information. L'idée de la tenue d'un sommet mondial sur la société de l’information avait germé à cette occasion. Le chef de l'État a saisi l'occasion pour réaffirmer l'engagement total du Mali au plus haut niveau dans le combat en faveur de la démocratisation des TIC. Il a, à ce propos, salué la création du Fonds de solidarité numérique qui est une chance pour les pays du Sud. « Il est important d'en faire un bon usage", a-t-il indiqué en ajoutant qu’au delà « de la démocratisation des TIC, nous devons nous attaquer courageusement à une autre forme de fracture : celle qui sépare, dans le même pays, les centre urbains des milieux ruraux ».
Visite des stands d'exposition des équipements des TIC par les deux chefs d'État
Le président de la République a souhaité que la réunion de Bamako enrichisse la réflexion sur les solutions propres à réduire l'écart entre les continents et les hommes dans l’accès aux TIC.
Me Abdoulaye Wade qui a succédé au président Touré à la tribune, s'est dit heureux de participer à la rencontre de Bamako, un projet qu'il avait souhaité lors de la dernière réunion du FSN à Lyon en France. Il s'agit, a-t-il résumé, de "rendre à César ce qui appartient à César". Le chef de l'État sénégalais s'est dit impressionné par les progrès enregistrés par le Mali et d’autres pays du continent dans le domaine des TIC, même si le chemin à parcourir reste encore très long. "Il fut un temps où il y avait plus de téléphones portables à Manhattan (un quartier du New-York aux États-Unis) que dans l’ensemble de l'Afrique. C'est pour dire combien le continent a progressé en si peu de temps", a-t-il indiqué. L'Afrique, a-t-il indiqué, peut encore faire beaucoup plus en formant plus d'ingénieurs, d'agronomes à l'image des grandes nations du monde.
BEAUCOUP DE THEORIES : "Le problème principal de l'Afrique, c'est la qualité des ressources humaines", a insisté le président Wade en appelant les pays africains à mettre encore plus l'accent sur l'éducation et la formation. Le seul moyen pour y arriver, précisera le président sénégalais, est de permettre l'utilisation de l'Internet accessible au plus grand nombre de citoyens. "Il faut faire en sorte que chaque étudiant, chaque professeur ait son ordinateur. Il faut développer le télé-enseignement, habituer les enfants à l'utilisation des ordinateurs, introduire les TIC dans la fonction publique", a-t-il préconisé. On a fabriqué beaucoup de théories, il faut maintenant passer à l'action, a estimé Abdoulaye Wade en recommandant de revenir à l'objectif premier du Fonds de solidarité numérique en collectant beaucoup d'ordinateurs pour le continent. "Lors d'une de mes visites à l'extérieur, j'ai demandé 500 millions d'ordinateurs pour les 800 millions d'Africains. Certains m'ont pris pour un fou. Je pense que pour que les objectifs du FSN soient atteints, il faut passer à l'action", a-t-il poursuivi en déplorant qu'aucun des pays membres du FSN ne se soit jusqu'à présent acquitté de sa contribution à part le Sénégal. Abdoulaye Wade a aussi évoqué les projets qu'il a lancés dans son pays dans le domaine des TIC comme la "Case des tous petits" pour initier les enfants de deux à six ans à l’Internet.La cérémonie marathon a pris fin par la visite des stands d'exposition des équipements des TIC par les deux chefs d'État


.M. KÉITA


Source:l'Essor n°16371 du - 2009-01-28

mardi 27 janvier 2009

Décès de Harouna Barry : Le silence du saxophone


Face à la fatalité, il nous arrive d’imiter le philosophe en demandant : « mort où es ta victoire ?» La mort, elle ne répond jamais parce que toute tendue vers sa seule mission de frapper partout où l’on est né, sans se soucier d’évaluer ses dégâts. Dans le cas précis de celui que nous pleurons tous aujourd’hui parce que son histoire est celle des pionniers, la question du philosophe est inutile : la victoire de la mort est dans ce saxophone brisé, dans ce grand corps inerte mais jadis rebelle, dans ce sourire à jamais éteint, dans les larmes dignes de tous ces artistes devenus orphelins. Le temps seulement du réajustement, car la vie doit reprendre ses droits. Harouna Barry n’est plus. Il était malade et avait pris son mal avec un rare courage. L’heure fatidique pouvait sonner n’importe quand. Mais par respect pour l’enfant du Khasso, qui a vibré pour le Khasso et pour le Mali, elle a attendu la fin de la biennale organisée sur la terre natale de l’artiste émérite. Elle a attendu également le temps de la reconnaissance officielle de la toute la nation, à travers les récentes distinctions accordées à la République à ses enfants méritants. Et puis, comme notre destin est de partir tous un jour, même quand la démesure nous atteint et que le pouvoir nous enivre, il est retourné à la terre. Mais, il y a ce qu’on ne peut pas reprendre à Harouna Barry. C’est qu’il est partie intégrante de l’histoire des arts et de la culture de ce pays. On ne peut pas, non plus, lui reprendre le fait qu’il a tout donné à ses camarades artistes, son temps, ses ressources, et même sa vie. On ne peut pas enfin lui reprendre le fait qu’avec très peu, il a pu faire beaucoup. Plus d’un aurait souhaité qu’il fût encore longtemps parmi nous. On ne le devinait même pas mortel, quand il était sur scène, ou quand il poussait ses coups de gueule amicaux. Non pas parce qu’il n’avait pas pris la pleine mesure de la brièveté humaine, mais parce qu’il avait fait le pari de prendre la vie du bon côté. Prions pour le repos de son âme. Et disons-lui simplement : merci pour l’arbre planté dont l’ombre se déploie pour toute une génération.Adam ThiamJanjo pour Harouna BarryQuelles heures peuvent être mieux que celles-ci pour célébrer ce fils authentique du terroir qui a sacrifié sa vie pour le rayonnement de la culture ? Oui, pour lui dire la communion et la gratitude de ceux qui ont grandi au son de son saxophone, dans la familiarité de sa svelte silhouette, et dans l’éclat de ses francs rires, aucun jour ne pourrait-être supérieur à celui là quand la nation s’est donné rendez-vous sur la terre qui l’a vu naître, qui l’a porté et qu’il a porté. A son tour, le long des ans, des péripéties, d’un instrument à l’autre, d’une discipline à l’autre, d’une semaine de jeunesse à l’autre, d’une biennale à l’autre, d’une tournée mondiale à l’autre, mais le tout relié au fil imprenable de la culture. Harouna Barry depuis nos tendres années, dans les années 1960, où nos fibres régionales, l’espace d’une semaine faite d’émulation sans venin, a guetté tous les ans d’abord, tous les deux ans ensuite, les savoureuses mélodies du pays soninke et kassonké ! Harouna Barry quand, majeurs, nous avons ouvert les yeux sur les merveilles de l’ensemble instrumental, des années 1970 à maintenant ! Harouna Barry encore et toujours, au retour de la biennale artistique et culturelle un moment oubliée ! Harouna Barry, enfin et toujours là où d’autres ont jeté l’éponge, parce que son âme de soldat refuse la désertion et fait qu’il reste quand tout le monde est parti, comme, par exemple au Badema National ! Le pays ne pourra rien lui donner qu’il ne lui a donné lui, pour emprunter à l’autre la formule utilisée pour immortaliser le monument Bob Marley. Rien de plus que merci en ces heures. Merci pour beaucoup de choses à la fois : les semailles, les récoltes, l’aiguillage, l’accompagnement, l’abnégation, l’endurance. Tu as enseigné, Harouna, une belle leçon à tes coéquipiers, et diffusé la bonne humeur en leur sein comme autour d’eux. Et, tous, griots et danseurs de cette heure qui t’est consacré et que tu mérites, nous aimerions te dire ceci, sachant que tu ne lui trouveras pas meilleur remède à l’épreuve : en tes mains la flamme n’est pas morte, elle est transmise. Et de belle façon.Adam Thiam
Source: LE REPUBLICAIN,LE 27/01/2009

lundi 26 janvier 2009

Institut des hautes études et de recherche islamique Ahmed Baba : UN BEL EXEMPLE DE COOPERATION SUD-SUD




Les nouveaux locaux de l’Institut sont à la dimension de son importance culturelle et historique.
Les travaux ont été financés par l’Afrique du Sud pour 2,5 milliards de FcfaUne nouvelle page s’écrit dans l’histoire déjà légendaire de Tombouctou. Tous les regards étaient tournés vers la « Cité mystérieuse » durant le week-end dernier. Il s’agit sans doute de l’événement culturel phare de ce début d’année : l’inauguration des nouveaux locaux de l’Institut des hautes études et de recherche Ahmed Baba. La réalisation est un bel exemple de la coopération que peuvent entretenir les pays du Sud et dans le cas précis, les pays africains. La présence du président de la République, Amadou Toumani Touré, de son homologue sud-africain, Kgalema Motholante, et du prédécesseur de celui-ci, Thabo Mbeki à l’événement, a marqué un moment sublime de l’histoire du continent.
UNE MANIFESTATION CONCRETE DE LA RENAISSANCE AFRICAINE. Tout le pays (et singulièrement les habitants de Tombouctou) s’est mobilisé à cette occasion. Les nouveaux locaux de l’Institut des hautes études et de recherche islamique ont coûté plus de deux milliards de Fcfa. La nouvelle bâtisse s'ouvre sur la façade sud de la place Sankoré du côté de la grande mosquée portant le même nom. Le majestueux édifice se dresse sur le site de l'ancienne université Sankoré. Une vénérable institution qui, avec ses 25 000 étudiants dans le temps, a fait la fierté de la cité légendaire qu’est Tombouctou. Une cité qui fut un grand foyer de rayonnement culturel et intellectuel aux XVè et XVIè siècles. Il s’agit d’une manifestation concrète de l’idée de la renaissance africaine prônée par l’ancien président sud-africain, Thabo Mbeki. Les nouveaux locaux de l’Institut des hautes études et de recherche islamique Ahmed Baba sont bâtis sur une superficie de 4 800 m2. Le complexe culturel comprend un amphithéâtre de 500 places, une salle de conférence de 300 places, une autre salle pour des machines, une bibliothèque avec salle de lecture. Deux salles sont prévues pour les réunions. En sous-sol, six salles sont équipées pour la conservation des manuscrits. Il y a également sept appartements de lecture pour les chercheurs et un bâtiment pour les étudiants. On y trouve également un salon, un dortoir, un logement pour le directeur de l’Institut. L'administration dispose de deux autres bureaux. Trois salles pour la restauration, un magasin, une gallérie ouverte pour les expositions, et un laboratoire de micro-filmage et de traitement des images, complètent l’infrastructure culturelle.L'ensemble de l'édifice est relié par des couloirs climatisés. Le tout sera alimenté par une centrale thermique ou un groupe électrogène automatique de 250 KW. Le système de sécurité est contrôlé par des installations électroniques commandant les alarmes, la sécurité des portes, la régulation de la température et de la sécurité en cas d’incendie. Les locaux sont donc dotés de commodités permettant une exploitation rationnelle des manuscrits. Le plan architectural renvoie à une image de vol plané d'un oiseau aux ailes tendues de part et d'autres des deux côtés. La tête allongée de cet oiseau imaginaire donne une ouverture sur la place Sankoré. En cette belle journée historique du 24 janvier, même le temps s’est fait doux. En effet, la température exceptionnellement basse, ces jours-ci (5 degrés à Tombouctou la veille) était remontée d’un cran. « L'or vient du Sud, l'argent du pays des Blancs et la grande sagesse humaine vient de Tombouctou », a dit le président de la République, Amadou Toumani Touré paraphrasant un adage de Tombouctou. « Tombouctou et ses mystères ne cessent de surprendre. La grande vague de température qui s'est abattue sur la ville durant les jours précédents a ainsi laissé la place à une douce chaleur annonciatrice d’un orage de bonheur pour la réouverture d'une nouvelle page du rayonnement culturel et intellectuel de Tombouctou dans les années à venir », a noté de son côté le ministre des Enseignements Secondaire, Supérieur et de la Recherche scientifique, Amadou Touré. La veille, les ulémas avaient justement prié dans les mosquées, lors de la Grande prière du vendredi pour l'arrêt (au moins momentané) du froid glacial et du vent de sable qui s'abattaient sur la « Cité mystérieuse » depuis une semaine.L'histoire de la construction du nouvel Institut des hautes études et de recherche Ahmed Baba remonte à la visite de l’ancien président sud-africain, Thabo Mbeki, dans notre pays. On était en novembre 2001. Lors de l’étape de sa visite à Tombouctou, il avait visité l’Institut alors dénommé « Centre Ahmed Baba ». Il fut très impressionné par la quantité et la qualité des manuscrits légués par les grands érudits de la ville. Thabo Mbeki fut en effet frappé par l'existence de sources écrites d'une partie de l'histoire de notre continent, alors que la communauté scientifique internationale (en particulier occidentale), ne parle que des seules sources orales pour retracer cette histoire. Sur le champ, il décida de construire un nouveau complexe à la dimension de ce trésor historique que constituent les manuscrits de Tombouctou. Une grande partie de ces manuscrits s’est considérablement détériorée au fil du temps, certains devenant même illisibles. La ville de Tombouctou était reconnue pour la solidité de ses institutions, ses libertés politiques, la pureté de ses mœurs, la sécurité des personnes et de leurs biens, la clémence et la compassion des nantis envers les pauvres et les étrangers, l’assistance à l'égard des étudiants et des hommes de scienceDe son vivant, le savant Ahmed Baba disait avec modestie qu'il disposait de la plus petite bibliothèque de la cité avec 12 000 ouvrages, a signalé le maire de Tombouctou, Hallé Ousmane. En visite dans la « Cité des 333 Saints », Thabo Mbeki posa les jalons du volet culturel du NEPAD (Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique). Progressivement, ce projet panafricain conjointement monté et suivi par les autorités des deux pays, a pris forme et s’est concrétisé. C’est ainsi qu’en novembre 2005, l’ancien ministre de l'Éducation nationale, feu Mamadou Lamine Traoré et son collègue de la présidence sud-africaine, Essop Pahad posèrent la première pierre de l'édifice, dont la réalisation des grosses oeuvres était confiée à l'entreprise malienne Sandy construction. La supervision a été assurée par la société sud-africaine Target Project. Comme nous l’avons écrit plus haut, le joyau a coûté 2,5 milliards Fcfa entièrement financés par la République sœur d'Afrique du Sud.
UNE SOIREE DE GALA. Le projet a mobilisé la communauté scientifique, les milieux d'affaires sud-africains intéressés par la culture ainsi que d'autres partenaires dont l'Arabie Saoudite. « L'un des grands mérites de Thabo Mbeki a été de réussir à mobiliser la communauté scientifique et le milieu des affaires en Afrique du Sud pour réaliser ce projet. Nous avons nous-mêmes été invités à une soirée de gala organisée à Johannesburg, pour collecter des fonds en faveur de la réalisation de ce projet », a rappelé Amadou Toumani Touré.C’est vendredi que le président sud-africain, Kgalema Motlanthe et de son prédécesseur, Thabo MBeki étaient arrivés à Bamako. Les deux personnalités avaient été successivement accueillies en début de soirée à l'aéroport international de Bamako-Sénou par le chef de l'État, Amadou Toumani Touré. Le président Kgalema Motlanthe fut le premier à fouler le sol malien. Il sera accueilli dans la ferveur, selon un scénario bien rodé : accueil au bas de la passerelle par le président Touré, exécution des hymnes des deux pays, revue des troupes, salutation du corps constitué. Dans une brève déclaration à la presse il assurera de sa joie d'être dans notre pays et d'assister à l'inauguration des nouveaux locaux de l’Institut des hautes études et de recherche Ahmed Baba. « C'est un grand honneur pour moi de venir au Mali et d'avoir la possibilité de me rendre à Tombouctou, qui va être pour moi une source d'inspiration. Cette ville est le fondement même de la connaissance et de la culture. Malgré que notre pays soit loin du Mali, nous avons appris beaucoup de choses sur Tombouctou », déclarera le chef de l’Etat sud-africain. Quelques minutes plus tard, l'avion transportant son prédécesseur se posa sur le tarmac de l’aéroport de Bamako-Sénou. Thabo Mbeki fut accueilli à son tour par Amadou Toumani Touré avec tous les honneurs dus à son rang.
A. O. DIALLO


Source:l'Essor n°16369 du - 2009-01-26.

vendredi 16 janvier 2009

Promotion des langues : un forum multilinguisme a Bamako


La rencontre va notamment élaborer un plan d'action pour la promotion de la diversité linguistique dans le monde et au sein des systèmes éducatifs
Notre capitale abritera du lundi à mercredi (19 au 21 janvier )prochain, le Forum International de Bamako sur le Multilinguisme. En prélude à l'événement, le secrétaire exécutif de l'Académie Africaine des Langues (Acalan), notre compatriote Adama Samassékou a animé hier un point de presse à la Maison de la presse de Bamako.En effet depuis plusieurs années, l'Académie africaine des langues, dans le cadre du réseau Maaya (réseau mondial pour la diversité linguistique) envisageait d'organiser un "séminaire international sur la le partenariat entre l'africanphonie, la francophonie, l'anglophonie, l'hispanophonie et la lusophonie" afin d'échanger avec les acteurs concernéEs sur la question des rapports entre les langues africaines et les langues officielles européennes d'Afrique, a introduit le conférencier. Planifié pour 2006 dédiée « Année des langues africaines » , le séminaire a finalement été programmé pour se tenir durant 2008 consacrée l'Année internationales des langues. SC'est ainsi que suite aux rencontres du secrétariat exécutif de l'Acalan avec l'Organisation internationale de la francophonie (OIF), l'Unesco et l'Union africaine, il a été convenu de faire de cette session ce Séminaire, un forum international sur le multilinguisme, avec pour slogan " Une première étape vers un Sommet mondial sur le multilinguisme", a expliqué le conférencier Adama Samassékou. La rencontre qui s'inscrit dans le cadre de la célébration de l'année internationale des langues sur le continent africain regroupera à Bamako, près d'une centaine d'experts venant d'Afrique, de l'Europe, d'Amérique et d'Océanie. Les participants vont échanger sur la question des rapports entre les langues dans le but de renforcer le processus de la promotion des langues et du multilinguisme. La rencontre permettra également aux participants de s'accorder sur un cadre partenarial de référence intitulé "Engagement de Bamako pour un multilinguisme intégral". "Il s'agira d'identifier les enjeux politiques, économiques et culturels liés au statut des langues dans les organisations sous-régionales, continentales et internationales, d'identifier et formuler des propositions de solutions à la problématique des langues, de leur coexistence et de leur promotion au niveau national, entre autres objectifs", a expliqué Adama Samassékou.Le forum international de Bamako sur le multilinguisme va également élaborer un plan d'action pour la promotion de la diversité linguistique dans le monde et plus spécifiquement au sein des systèmes éducatifs et du cyberespace. Il sera aussi mis sur pied un secrétariat technique de suivi dans la perspective d'organiser un Sommet mondial sur le multilinguisme, ont expliqué les organisateurs.Les activités du forum seront centrées sur des conférences, des sessions et des tables rondes autour des questions sur la problématique de la diversité linguistique dans le monde, les enjeux de la diversité linguistique, et de la promotion du multilinguisme dans le cyberespace, etc.Le forum international de Bamako sur le multilinguisme se tiendra sous la coprésidence de nos ministres Maliens en charge de l'éducation.


Be COULIBALY


Source:l'Essor n°16364 du - 2009-01-16

jeudi 15 janvier 2009

Le 7eme Festival deTamadacht N’Azawagh


Une rencontre artitisque,culturelle et de jeux traditionnels se tiendra dans la commune d'Anderamboukane (cercle de Menaka) du 20 au 23 Janvier 2009.La 7eme edition du festival nous reserve beaucoup de surprises;soyons donc tous au rendez-vous.

Festival : LA GRANDE FETE SUR LA DUNE D’ESSAKANE


Tombouctou la Cité mystérieuse a été en l’espace de 72 heures le centre de l'activité touristique ouest-africaine à la faveur du festival au désert "Essakane" tenu du 9 au 14 janvier. Cette 9è édition avait pour invité principal le Maroc.
La veille, c'est à dire le 8 janvier à 20 heures la petite localité de Koriomé au bord du fleuve à l'entrée de Tombouctou était littéralement envahie par des dizaines véhicules qui attendaient, sous le froid et le vent, d’effectuer la traversée par le bac.Certains participants ont du passer la nuit à la belle étoile. Toutes les structures hôtelières de la ville des 333 saints ont fait le plein à tel point que des touristes ont été reçus dans des familles. Le village d'Essakane est situé en plein désert entre le lac Gouber et la colline dans le cercle de Goundam à environ 100 km de Tombouctou. Sur le site du festival se dressent à perte de vue des tentes qui épousent la couleur claire du sable fin.Des cris de chameaux se mêlent aux grondements des 4x4 ensablés ou s’arrachant difficilement aux dunes. Derrière deux dunes triangulaires est majestueusement plantée la scène où se sont produits des artistes venus du Burkina, du Cap Vert, de Côte d'Ivoire, de Guinée Conakry, de Mauritanie, de France, du Maroc et, bien entendu, du Mali.De nombreuses télévisions africaines et occidentales étaient de la fête. Essakane a été un lieu de rencontre et de communion où le restaurateur de Tombouctou, le paysan du Faguibine, les jeunes voyagistes du Sud-Mali et les chameliers touaregs se sont côtoyés dans la bonne humeur et la fraternité.Le festival au désert connu sous le nom de Takoubelt en 8è Région, de Tamakanit en 6è Région, auquel le village de Essakane a désormais donné son nom, était jadis organisé au lendemain de la saison pluvieuse pour discuter des problèmes et litiges fonciers en milieu nomade. De nos jours, il se modernise et contribue sans doute à la consolidation de la paix sociale, mais aussi au rapprochement des peuples et des cultures à travers le monde. Il se veut un forum de communication et d'échange et s'inscrit dans le cadre de la promotion et de la sauvegarde des cultures sahélo-sahariennes. En somme, cette action culturelle vise à favoriser l'expression plurielle ainsi que l'émergence d'opérateurs culturels et promoteurs de spectacles.Pour le ministre de l'Artisanat et du Tourisme, N'Diaye Bah, la diversité des produits proposés, expression d'un artisanat riche, la possibilité de promotion, l'entretien des relations diverses font d'Essakane un haut lieu de la civilisation universelle, celle du donner et du recevoir. Quant à l'honorable Oumar Bouri Touré dit Billy, il a assuré les organisateurs du soutien des élus pour le développement du tourisme en 6è Région et dont Essakane constitue le lancement annuel. Pour le député cette rencontre est l'illustration parfaite d'une symbiose des peuples nomades et sédentaires de la région de Tombouctou. C'est le symbole de l'ancrage réel de la paix dans la région, a-t-il résumé.Aujourd'hui le festival au désert s'impose au plan national et international grâce au dynamisme des acteurs et à l'engouement qu'il suscite auprès des amoureux du désert et des passionnés du tourisme avec l'accompagnement de l'Unesco et des départements de l'artisanat et du tourisme et de la culture. En dépit de l'insécurité évoquée par certains, l'édition 2009 de Essakane s’est déroulée dans les conditions les meilleures sans aucun incident. Des dizaines de milliers de festivaliers ont pu savourer la musique à travers des concerts géants, des spectacles de sons et lumières et de petites animations. Ils ont pu également apprécier les courses de chameaux, suivre des conférences débats et faire des excursions à dos de chameaux. Forces armées et de sécurité, protection civile et Croix-rouge ont veillé nuit et jour sur la fête. Grand merci à elles aussi.


Adama DJIMDE

ORTM
Source:l'Essor n°16363 du - 2009-01-15

mercredi 7 janvier 2009

Lutte contre sida : L’INFORMATION EST ESSENTIELLE




Le Centre de formation agro-forestier de Tabacoro abrite depuis lundi un atelier sur le sida.
La cérémonie d'ouverture de cette session consacrée à « la communication au service de la lutte contre le sida », était présidée par le ministre de la Santé, Oumar Ibrahima Touré. Elle s’est déroulée en présence du secrétaire exécutif du Haut conseil national de lutte contre le sida (HCNLS), Malick Sène, et du coordinateur de la cellule sectorielle de lutte contre le sida au département de la Santé, Aliou Sylla. Plus de soixante journalistes et autres communicateurs travaillant dans des organes publics et privés prennent part à cette rencontre organisée par le ministère de la Santé en collaboration avec le HCNLS. La session est destinée à former les médias en vue d'une meilleure diffusion de l'information sur l’ensemble des contours du sida. Durant cinq jours, les participants apprendront sur l'ampleur et les impacts socio-économiques de la pandémie dans notre pays, les voies de transmission, les moyens de prévention et les facteurs de vulnérabilité. Le modèle de surveillance épidémiologique au Mali, les stratégies de prévention, la prise en charge médicale et le circuit d'approvisionnement en médicaments antirétroviraux (ARV), l'organisation de la réponse nationale à la maladie, les approches en matière de communication, voilà autant de sujets importants dont il est question au cours de cet atelier. Le secrétaire exécutif du HCNLS, Malick Sène, a rappelé que la lutte contre le Vih/sida constitue une préoccupation majeure des pouvoirs publics. Plusieurs initiatives ont été prises comme, par exemple, l'élaboration d'une politique nationale de lutte contre le sida, l'instauration de la gratuité des médicaments ARV. Grâce à cette politique, 77% des malades du sida dans notre pays ont aujourd’hui accès aux soins. Le taux de prévalence est tombé de 1,7 à 1,3%. Ces résultats récompensent l'engagement des pouvoirs publics et des associations de lutte contre le fléau avec l’appui des partenaires techniques et financiers. Le Mali fait partie des nations les plus déterminées dans la lutte contre une pandémie qui a fait plus de 20 millions de victimes à travers le monde, dont une grande partie en Afrique. La communication est très importante dans la lutte contre le sida. « Les populations ont besoin d'informations. Et c'est à travers vous que nous espérons atteindre cet objectif », a indiqué Malick Sène. Ce dernier est d'autant plus fondé de compter sur les médias que selon des statistiques, un tiers des personnes vivant aujourd'hui avec la maladie ne savent pas être porteuses du virus faute d'information. Le ministre de la Santé, Oumar Ibrahim Touré, a souligné que le taux relativement faible de prévalence dans notre pays ne doit pas faire oublier certaines tristes réalités : une séroprévalence de 35,3% chez les professionnelles de sexe (soit 28 fois plus que le taux national), 5,9% parmi les vendeuses ambulantes, 2,5% chez les routiers et 2,2% au sein des intermédiaires communément appelés « coxeurs » et des aides familiales. En 2007, le taux de séroprévalence chez les femmes enceintes atteignait 2,8%.« Nous avons les moyens de lutter contre le sida. Ici, le maître mot reste la prévention. Et cela n'est possible que lorsque les populations disposent de bonnes informations sur le fléau. Ce rôle est le vôtre. Et c'est à vous de faire véhiculer ce message auprès des populations », a indiqué le ministre.

L. DIARRA

Source:l'Essor n°16357 du - 2009-01-07

mardi 6 janvier 2009

Éducation : UN SITE WEB PRATIQUE


Les départements en charge de l'éducation ont désormais leur site web. La cérémonie de lancement officiel du site a eu lieu la semaine dernière dans les locaux de l'Agence des technologies de l'information et de la communication (AGETIC).
Elle s'est déroulée en présence du ministre des Enseignements secondaire, supérieur et de la Recherche scientifique, Amadou Touré et de son homologue de l'Éducation de base, de l'Alphabétisation et des Langues nationales, Mme Sidibé Aminata Diallo.Selon son concepteur, Yaya Dramé, le site web de l'éducation dénommé www.education.gov.ml est un outil de communication efficace et pédagogique. Il est libre, accessible, modulaire. "A partir de maintenant les élèves et les étudiants peuvent s'inscrire sur ce site afin de traiter des exercices. Ils peuvent aussi regarder les résultats de leurs examens", a-t-il précisé. Le site a été en fait initiée entre 2006 et 2007 et rénové en 2008. Il est hébergé à l'Agence des technologies de l'information et de la communication.Les deux ministres en charge de l'éducation ont salué la création d'un site qui contient des informations utiles pour les élèves et étudiants. "Ce site est le fruit d'une collaboration entre les départements en charge de l'éducation et le ministère de la Communication et des Nouvelles technologies à travers l'Agetic. Il est dynamique et sera amélioré chaque jour grâce à la contribution de tous. Nous attendons de chacun de vous des suggestions pertinentes pour améliorer son contenu", a indiqué le ministre de l'Éducation de base, de l'Alphabétisation et des Langues nationales. Mme Sidibé Aminata Diallo a félicité les membres de l'équipe d'animation et les a encouragés à rendre le site beaucoup plus vivant pour le bénéfice des nombreux usagers des services de l'éducation.


Seydou Tangara


Source:l'Essor n°16356 du - 2009-01-06

samedi 3 janvier 2009

Biennale 2008 : TOMBOUCTOU, SEGOU, GAO, LE TRIO MAJEUR



La Région de Kayes a, elle, réussi l’exploit d’organiser l’une des plus belles éditions. Rendez-vous est pris à Sikasso en 2010La Biennale artistique et culturelle version 2008 à Kayes a pris fin hier, après dix jours
de compétition entre les différentes troupes régionales et celle du district de Bamako. La cérémonie de clôture était présidée par le chef de l'Etat, Amadou Toumani Touré. Elle a mobilisé une foule impressionnante au stade Abdoulaye Macoro Sissoko de Kayes et débuté par l'intervention de la représentante du Conseil national de la jeunesse, Fatoumata Abdou Maïga. Celle-ci a apprécié cette Biennale pour sa qualité exceptionnelle en saluant l'apport de la jeunesse de Kayes dans la réussite de ce grand rendez-vous. La jeune fille a lu une motion de la jeunesse du pays au président de la République. Dans ce texte, la jeunesse a fermement condamné la récente attaque du poste militaire de Nampala par des bandits armés, le jour même de l'ouverture de la Biennale. Une attaque qui n'a entamé en rien la mobilisation des autorités et la réussite de l'évènement. Les jeune apportent leur soutien total au chef de l’Etat dans la gestion de cette affaire.La cérémonie s'est poursuivie avec la prestation des élèves du Conservatoire des arts et métier Balla Fasseké Kouyaté, qui ont étalé leur savoir à travers un numéro de danse. Ensuite, ce fut l'intervention très attendue du chef de l'État. Amadou Toumani Touré a d’abord adressé une mention spéciale à la Biennale de Kayes, une édition qui a été marquée par une formidable ambiance. Le président Touré a attribuée cette réussite aux populations de Kayes, aux autorités locales, à la commission d'organisation. Il a aussi salué les gouverneurs des régions pour avoir bien mobilisé leurs administrés. Le chef de l’Etat a également félicité le gouvernement pour les moyens mis à la disposition de la Biennale, avec une mention spéciale au ministre de la Culture, Mohamed El Moctar. Dans la même lancée, il a remercié tous les donateurs et sponsors qui ont contribué à cette belle réussite. Le chef de l'État a particulièrement insisté sur la présence de la troupe des Maliens de la France et a apprécié les thèmes traités par les différentes troupes comme l'école, le mariage précoce, l’émigration. Le président Touré est revenu sur les efforts déployés ces dernières années en vue du décollage économique de la région de Kayes qui a bénéficié d'importantes infrastructures routières. « L'avenir du Mali se jouera dans chacune de nos régions et Kayes sera l'un des pôles importants grâce à ses routes et à ses autres potentialités », a-t-il indiqué. Amadou Toumani Touré a saisi l'occasion pour réaffirmer sa détermination à sauvegarder la paix et la sécurité dans notre pays par tous les moyens qu’il jugera nécessaires. Il s’est montré très ferme à l’égard des bandits qui ont perpétré l’attaque de Nampala. Et comme il n’a cessé de le faire depuis le début des événements au nord, il a invité nos compatriotes à ne pas faire d’amalgame entre les bandits et les Touarègues qui se sentent des Maliens à part entière. Il s’est justement réjoui à ce propos de la participation des jeunes de la Région de Kidal à la Biennale.Le président de la République a annoncé que la prochaine édition aura lieu à Sikasso en 2010. Elle coïncidera avec le cinquantième anniversaire de l’accession de notre pays à l'Indépendance.Le chef de l'Etat a remis des diplômes de reconnaissance et une enveloppe symbolique à des anciens de la Biennale, eux qui ont accompagné le développement artistique et culturel de notre pays, dont Harouna Barry, Ousmane Sacko, Koko Dembélé, Tagassa Walette. La délégation des Maliens de la France a aussi reçu un diplôme de reconnaissance des mains du président Touré. La proclamation des résultats était le moment le plus attendu de la cérémonie. Les résultats ont été proclamés d’abord par discipline. Ainsi, la Région Kidal s'est classée première dans la pièce de théâtre. Sikasso a occupé la deuxième place, la troisième revenant à Gao. Mopti a remporté le premier prix de l'orchestre moderne. La région de Tombouctou s'est classée deuxième et celle Kayes a été désignée troisième meilleur orchestre moderne. Kayes est venue en tête pour le ballet. Le district de Bamako a remporté la deuxième place et Mopti est troisième. Ségou a décroché le prix de l'ensemble instrumental. Elle est suivie de Mopti et Sikasso. C'est la région de Tombouctou qui s'est classée première en exposition d'objets d'art. Dans cette catégorie, Kidal et Gao suivent dans l’ordre. La première troupe en danse traditionnelle est celle de Ségou. Sikasso s'est classée deuxième et la troisième place est revenue à Tombouctou. Gao a tenu le haut du pavé en chœur. La troupe du district de Bamako arrive deuxième suivie de celle de Ségou. En solo de chant c’est Gao qui a surclassé les autres. Kayes et Mopti occupent les deux autres marches du podium. En ce qui concerne le classement général, le premier prix a été attribué à Tombouctou. Ségou s'est classée deuxième et la troisième place est revenue à Gao.Le jury a aussi attribué des prix spéciaux aux compétiteurs. Il a souligné la bonne tenue de la Biennale et formulé des recommandations pour les éditions futures. Il a ainsi demandé de doter la Biennale d'un budget, d'organiser des sessions de formation dans les différentes disciplines, de relire les règlements généraux.

Envoyés spéciauxM. KEÏTA et H. KOUYATE

Source:l'Essor n°16354 du - 2008-12-31