lundi 30 août 2010

Coopération Mali-Chine : SEYDOU BADIAN KOUYATÉ HONORÉ



Le journal l'Essor-Mali du 30/08/2010.

Notre compatriote Seydou Badian Kouyaté a été fait ambassadeur d’amitié entre le peuple chinois et le reste du monde par le président de l’Association du peuple chinois pour l’amitié avec l’étranger Chen Haosu.

La distinction lui a été remise vendredi dernier par l’ambassadeur de Chine au Mali, Zhang Guoqing, dans la salle des banquets de la chancellerie à Bamako. La cérémonie s’est déroulée en présence du président du Conseil national du patronat du Mali (CNPM) Moussa Balla Coulibaly, et des membres de sa famille. La distinction récompense les efforts du lauréat dans le raffermissement des liens d’amitié et de solidarité entre la Chine et le Mali, a expliqué le diplomate chinois. Seydou Badian Kouyaté, faut-il le rappeler, est l’artisan de l’établissement des relations d’amitié et de coopération entre la Chine et le Mali.

Zhang Guoqing a profité de l’opportunité pour expliquer que son pays n’est pas une superpuissance comme veulent le faire croire les médias occidentaux afin d’assigner à Beijing les responsabilités d’une superpuissance dans les affaires internationales. Son PIB classe ainsi la Chine à la 104e place mondiale, loin derrière la plupart des pays en développement. En outre, "la moitié de la population chinoise, vit dans des zones rurales encore très pauvres.

La Chine est classée en 2009 à la 92e place d’après les indices de développement humain élaboré par le PNUD, au rang des pays de moyen degré de développement", a souligné l’ambassadeur de Chine. S’il est vrai, a-t-il encore relevé, que depuis la mise en œuvre de sa politique de réformes et d’ouverture, la Chine a obtenu une croissance économique bien rapide, elle reste encore au stade primaire du développement. Seydou Badian Kouyaté a abondé dans le même sens en invitant les Maliens à ne pas se laisser divertir des tâches de développement. Il a loué la bonne entente entre la Chine et le Mali qui se traduit par les nombreux chantiers conduits par des entreprises chinoises dans notre pays.

Seydou Badian Kouyaté a notamment cité le 3è pont et la Comatex de Ségou et souhaité que les secteurs privés des deux pays raffermissent davantage leurs liens de coopération. En marge de cette cérémonie, l’ambassadeur Zhang Guoqing a offert un cocktail en l’honneur de 34 nouveaux étudiants boursiers maliens qui s’apprêtent à s’envoler pour l’Empire du milieu. Ce groupe d’étudiants a été baptisé par le diplomate chinois "le contingent du cinquantenaire", parce que son départ pour la Chine coïncide avec à la fois la célébration du cinquantenaire de notre indépendance et les soixante ans de la présence d’étudiants étrangers en Chine, une présence que celle-ci entend bien accroitre d’ici 2015. Le contingent du cinquantenaire comprend 9 postulants au doctorat, 9 pour le « master » et 16 pour le bachelor ou maîtrise. Les filières concernées sont la physique, l’économie, la médecine, la technologie, le droit, la gestion, etc.

Amadou O. Diallo.

Source de l'image : l'Essor-Mali.

samedi 21 août 2010

La littérature malienne : Yambo Ouologuem : L’écrivain entre l'Histoire et le Temps




Le journal Bamako Hebdo-Mali du 21/08/2010.

La découverte de la littérature malienne contemporaine commence réellement par la saisie du roman de Yambo " LE DEVOIR DE VIOLENCE ". Essentiellement intellectuelle, l'œuvre est un module du roman historique au niveau le plus élevé dans la description des tendances qui mettent en valeur les lois générales de la grande œuvre épique humaine, qu'elle soit noire, blanche, rouge ou jaune. " Pour Yambo , mieux que la révolution, la révolte constitue un devoir qui mène à la prise de conscience comme moyen de parvenir à un changement de société ", selon l'analyse de Denise Kacou Koné.

De l'ombre vers la lumière

De 1921, date de la parution aux éditions Albin Michel de " Batouala mourant " de René Maran (Prix Goncourt) à 2010, soit pendant 89 ans, la littérature africaine a cheminé pour atteindre sa vitesse de croisière. La cerise sur le gâteau sera avec l'attribution du Prix Nobel à deux de ses représentants, le nigérian Wole Soyinka et la Sud Africaine Nadine Godimer. D'autres prix sont à mentionner, le prix Renaudot au malien Yambo Ouologuem, à la camerounaise Calixthe Beyala, aux guinéens Amadou Kourouma et Tierno Monemenbo,des prix RFI, ACCT, ACP ,UNESCO, des prix de Fondations et des prix nationaux, magnifiant l'effort de nombreux écrivains, poètes , dramaturges, nouvellistes, essayistes etc.

Cette littérature s'est d'abord polarisée particulièrement sur la gestion du pouvoir avec la dénonciation du fait colonial. Mais c'est avec Yambo que des plumes trempées dans du vitriol, prendront en charge les dérives politiques africaines restées des sujets tabous : le pilotage à vue, les coups de force, les assassinats, les emprisonnements, les règlements de comptes, les démocraties monarchisées et militarisées provoquant des pertes énormes en vies humaines, la famine, l'exode des bras valides, l'exil des cerveaux etc. Dans la première décennie des indépendances africaines, de tels phénomènes ont poussé Yambo à décrire la nature invariable de l'homme à travers la violence et l'intolérance dans l'homme biologique à la conquête du pouvoir.

Des œuvres d'autres auteurs dans tous les genres s'engouffreront dans la brèche dégagée par l'enfant de Bandiagara. "En attendant le vote des bêtes sauvages " de Amadou Kourouma "Le camp tend la sébile" de Koulsy Lamko qui dénoncent la déchéance morale, la tragédie de l'Afrique déshumanisée. " La vie et demie" de Sony Labou Tansi. " Le temps de Tamango " de Boubacar Boris Diop, auteur de récits accablants sur le Rwanda etc…

Echos médiatiques sur le roman de Yambo

A propos de la rigueur de Yambo dans l'acte d'écrire, la revue " West Africa " publiait le 14 décembre 1968 : " Ouologuem est un phénomène qui nécessite très peu de sommeil : trois heures par nuit. Et quand l'inspiration le prend, il est capable de rester assis devant sa machine 24 heures sur 24, créant furieusement jusqu'au-delà de toutes normes ".

Le prix Renaudot obtenu par le romancier malien provoquera pourtant des foudres sur sa personne tout comme des voix s'élèveront pour lui adressée des louanges.

- "Le Devoir de violence", un des romans francophones les plus impressionnants qui ait été écrit par un africain ces dernières années, témoigne A. Nordmann Seiller (Littérature néo-africaine Paris PUF 1976 p.80).

- Il est un signe manifeste de l'émancipation progressive du roman francophone d'Afrique affirme (.Lanotte Un Renaudot Africain. Le devoir de violence en culture et développement).

-Un livre qui vous prend aux tripes, où les mots ne sont pas seulement des signes alignés, ils vivent, ils brillent et saignent.
 C. Peyre. (Un nouveau Spartacus in Jeune Afrique du 6 octobre 1968).

- Yambo Ouologem est un grand intellectuel noir. A. Bossuet (Le Monde)

- Un grand roman africain, M.Gailley " Le Monde "

D'autres critiques sont amères à propos du roman de Yambo

Le désaveu de Senghor déclenche la guerre littéraire contre " Le devoir de violence "

- Je ne nie pas son très grand talent, mais il n y a pas que le talent, il n'y a pas que le génie littéraire , il y a aussi une attitude morale, en face de la vie, en face des grands problèmes. Je pense que c'est affligeant. Je ne veux pas employer un mot sévère, quand on voit des nègres puisqu'il faut les appeler par leur nom, qui ont un succès littéraire et qui disent aux blancs ce qui est agréable aux blancs, et qui n'osent pas affirmer leur foi dans leur ethnie, dans leurs idées. On ne peut pas faire une œuvre positive quand on nie tous ses ancêtres. (Léopold Sédar Senghor dans Congo-Afrique n°33 de mars 1969.

La colère de Senghor se comprend du fait que Yambo, dans son œuvre a balayé d'un geste unique et brutal le monde mythique né des idées de la Négritude.

Pour Yambo qui réfute la pensée unique, il faut refuser l'enfermement dans toute théorie littéraire désireuse d'exprimer l'identité de toute une race, il faut s'assumer au nom de tout l'homme en dehors de toute considération mythique. Pour lui, l'Afrique, comme les autres parties du monde n'a pas échappé à l'œil du sphinx fixé sur nos consciences. Nos empires ont été toujours le théâtre d'immenses cruautés et d'atrocités . Son roman traite de ces phénomènes dans l'empire de Nakem Zinko du 13e au 20e siècle, du moyen âge à la conquête de l'autonomie en passant par la période des islamisations, de la traite négrière, de l'esclavage et du colonialisme.

Dominée d'abord par les notables africains, puis par les rois africains islamisés, enfin par ces derniers allies aux colonialistes blancs, l'Afrique de Yambo est appelée avec ironie du désespoir-la négraille-toujours condamnée à subir les vexations les plus infâmes dans un univers fait de violence. Pour lui, on ne peut être fièr de l'Afrique qu'en fixant la réalité en face au lieu de pratiquer la politique de l'autruche..

Lilyan Kesteloot apprécie

Pour Lilyan Kesteloot , l'une des grandes spécialistes de la littérature africaine "Le Devoir de violence" est un roman a clef où sont exposées des démêlées des maîtres et des populations autochtones de la région natale de l'écrivain.

La cabale médiatique

internationale

Yambo sera accusé d'emprunts à de grands auteurs du patrimoine français : Hugo, Flaubert, Maupassant et de contemporains tels que Graham Greene ou André Schwartz Bart, etc.… Alors une cabale médiatique s'organise contre sa personne et tente de ruiner sa célébrité. L'éditeur, au lieu de défendre l'auteur, retire le roman des librairies. Les bibliothèques universitaires suivent son exemple en enlevant l'ouvrage de leurs rayons. Mais aucune critique n'avancera concrètement un argument littéraire valable qui résiste réellement aux lois complexes du collage littéraire ou du pastiche. Moins encore le plagiat. Et des intellectuels africains se tairont pour la grande majorité sans raison propre et dans la plus grande indifférence .Et cela depuis 1969. Timidement certains professeurs prennent leur courage à deux mains et enseignent l'œuvre dans les programmes scolaires et universitaires.

La tentative de diminuer l'homme n'a pas résisté au temps. Le chef-d'œuvre a survécu. . . Le Devoir de violence est réédité par le Serpent à plumes en 2003 et c'est la nouvelle génération des critiques africains qui saisit enfin ses différents niveaux de lecture.

Le décodage du roman par la critique contemporaine

Pour Sawanou Diabla " la grande innovation n'est pas seulement d'ordre thématique. Comme dans chaque œuvre d'art digne de ce nom, au renversement thématique correspond un renversement d'ordre formel. Ainsi OuologuemYambo, très loin d'adhérer au réalisme plat, classique, référentiel, envahit sans vergogne le champ des techniques des plus sensibles et ironiques de l'écriture occidentale, mettant la main sur ses œuvres d'écrivains importants et les convoquant à la construction de son roman, franchissant les barrières entre les littératures. Une œuvre d'art est universelle ou n'est point. Ouologuem le sait parfaitement dans son refus de la négrité. (Nouvelles écritures africaines. L'Harmattan 1986)

Denise Kacou Koné écrit : " pour Yambo, il s'agit de reformuler la philosophie de base des sociétés traditionnelles africaines en ne la reniant aucunement mais en considérant également les aspects négatifs de ces sociétés. " Le Devoir de violence est essentiellement intellectuel et c'est en ce sens qu'il nous parait important d'établir un parallèle entre la démarche de l'écrivain malien et celle de Soyinka. Les écrivains africains qu'ils soient francophones ou anglophones participent d'une même réalité.( Denise Kacou Koné. Shakespeare et Soyinka , le théâtre du monde. Ed ; NEA, 1989.

-Accusé de plagiat, Le devoir de violence de Yambo Ouologuem reparait après trente ans interdiction. Flamboyant, il renverse les clichés liés à l'Afrique précoloniale. Affirme Christophe Kantcheff dans " Politis " P 9 2003.

A voir les dérives qui naissent de nos jours dans différents pays africains, liées à la conjoncture internationale, on se rend compte que Yambo a tiré la sonnette d'alarme en signal précoce.

Yambo et le cinquantenaire

En cette année du cinquantenaire du Mali, un hommage doit être rendu à Yambo, premier prix Renaudot du Continent africain, à l'intellectuel malien de haut vol. Cet honneur, il le mérite pour nous avoir très tôt mis en garde contre nous-mêmes contre notre mauvaise conscience. Tout comme Aimé Césaire, dans la Tragédie du Roi Christophe, à l'adresse des jeunes nations africaines. Parce que Yambo a été le novateur du réalisme critique dans la fiction romanesque africaine après les indépendances et aussi le repère des littératures jeunes d'aujourd'hui, des littératures vivantes, de littératures politiques caractéristiques qui sont autant de qualité pour le présent et autant de garantie pour l'avenir. Surtout, parce qu'il demeure, incontestablement un grand témoin de l’Histoire et du Temps. Cette action est à entreprendre dans le seul intérêt de la jeunesse africaine qui a le droit de s'approprier notre bilan pour pouvoir se situer et rendre compte un jour à son tour aux générations du centenaire de notre pays.

Fin

Pr. Gaoussou DIAWARA.

Promotion de l’art et de la culture : Les opérateurs culturels créent un réseau



Le journal Bamako Hebdo du 21/08/2010.

En marge des travaux de l'université d'été de Bamako, les opérateurs culturels de notre pays ont mis en place un réseau dénommé '' Kya'', qui sera un centre de convergence, de planification des activités culturelles. Le président de ce nouveau réseau est Mamou Daffé, directeur du festival sur le Niger. Il est avec Hama Goro, de Soleil d'Afrique, Adama Traoré d'Acte 7 et Hugo Diarra de Balani's. Ce sont ces quatre structures, qui sont à la base du réseau Kya.

Kya, est le cri de victoire, des guerriers samogo, c'est ce mot du terroir, qui a été choisi par les opérateurs culturels de notre pays, pour designer leur union, selon le président du réseau Kya. Leur mandat est de trois ans. Pendant cette durée, ils devront poser des actes en allant dans le sens de l'amélioration de leur condition de travail, de prestations, de savoir et de savoir faire dans le domaine de la culture, car dira t-il , la culture est un ensemble de métiers.

''Je ne suis pas un intellectuel de la culture, mais en la pratiquant, je me suis rendu compte que c'est un ensemble de métiers, qui a besoin d'un autre regard de la part des professionnels''. C'est pourquoi, ajoutera Mamou Daffé que le réseau Kya a été crée, il se basera sur trois axes, pendant les trois années à venir, il s'agit de la formation et de l'information. Ce volet sera géré par Adama Traoré , d'Acte 7, le second volet , la commercialisation et la gestion des projets, sera l'affaire de Hama Goro de Soleil d'Afrique et Hugo Diarra de Balani's, quant au troisième axe, le marketing, ça sera Mamou Daffé , qui fera d'une manière générale, comment diriger, une structure privée, en la rendant vivable.

'' Le réseau a son siège à Ségou. Mais c'est un cadre de concertation nationale, parce qu'il est temps que les opérateurs culturels, les journalistes, tout le monde qu'on se mette ensemble, pour aller ensemble. A partir du réseau, il y aura l'observatoire de la culture''. Le président du réseau, Mamou Daffé, après les mots d'introduction a donné la parole, au professeur, Ismaël Maïga, le parrain du réseau, pour qui le réseau est la bienvenue. Parce que souvent, eux qui sont les formateurs ont des problèmes ou envoyer des gens en stage, les structures une fois organisées, facilitera la tâche, aux chercheurs, universitaires et d'autres personnes qui veulent avoir des informations sur la culture au Mali. Il a accepté son poste de parrain, avec beaucoup de modestie. Mamou Daffé dira que leur réseau reste ouvert à tout le monde, même dans la salle. Il a sollicité l'accompagnement d'Ismaël Samba Traoré.

Une fois lancé, le réseau Kya, fera sa première formation, à Ségou, sur la professionnalisation du secteur de la culture. Après le lancement du réseau Kya, il y a eu la cérémonie de clôture, de la 2ème édition, de l'université d'été internationale de Bamako. Qui avait réuni, plusieurs pays africains, pendant huit jours, c'est le même vendredi 30 juillet 2010, qu'elle a fermé ses portes. Ses participants, ont demandé une professionnalisation du secteur de la culture au Mali, la formation des managers des structures culturelle et promouvoir les artistes sont entre autres des recommandations, des travaux de la 2ème édition, de l'Université internationale d'été de Bamako.

Plusieurs thèmes ont été débattus lors des travaux, les participants ont visité des structures culturelles, comme Blonba. C'était le jeudi 29 juillet dans la nuit. Ils en ont profité pour regarder le film '' Guimba'' un tyran, une époque de Cheick Oumar Sissoko, qui a eu l'étalon du Yénéga en 1995 et plusieurs autres distinctions dans le monde. D'après, le professeur Ismaël Maïga de Paris 8, ce film complète la trilogie des films de Cheick Oumar Sissoko, qui a commencé avec '' Niamaton'', '' Genèse'' et '' Guimba''.

Plusieurs pays ont pris part à cette deuxième édition, dont la Tunisie, le Tchad, le Nigeria, le Niger, le Maroc, la France, le Japon etc.

Kassim Traoré

vendredi 20 août 2010

Quel bilan pour cinquante ans de culture ?


Le Republicain-Mali du 20/08/2010.

(Jusqu’au 22 septembre, cette rubrique va s’essayer à l’analyse des grands segments de la vie nationale. Sans acrimonie mais sans fards.).

Notre pays est une somme d’entités historiques distinctes qui cheminent ensemble. Ce sont, d’ailleurs souvent, sur les cendres d’un royaume qu’un empire naissait et vice-versa. On parle donc de cultures. Et d’emblée, on peut dire que premier grand résultat de notre politique culturelle, en dépit des oscillations, c’est bien d’avoir protégé cette diversité, même quand l’Etat central se heurtait à ce qui, à l’époque, était qualifié d’irrédentisme et non d’aspiration à la décentralisation. Les semaines de la jeunesse ou les biennales artistiques étaient, avec les internats des écoles, le creuset d’une nation nouvelle unie et diverse mais dont la diversité ne contrariait pas l’unité.

En soi, cette idéologie du brassage n’a pas rencontré d’obstacles. La preuve se trouve un peu dans le mouvement d’ensemble auquel la jeunesse était si fière de participer sous la direction de Mani Djénépo, une des illustrations imposantes d’une époque admirablement volontariste avec des produits emblématiques. Banzoumana Cissoko, Fanta Damba, Mokhontafé Sacko et l’inusable Tata Bambo, entre autres, tous tendus vers le seul rayonnement du Mali, complices conscients ou involontaires d’un leadership qui comprenait bien le rôle de levain de la culture pour une nation en construction.

Le changement de régime à partir de 1968 ne mettra pas en cause les grands équilibres mais les semaines de la jeunesse feront place aux biennales artistiques culturelles et sportives. La période produira ses icônes même s’ils seront le produit du show-biz en balbutiement que les bébés-éprouvettes des labos d’Etat. C’est durant aussi cette ère de parti unique que l’ensemble instrumental national et les ballets nationaux connaîtront leur apogée mais aussi leur déclin. Vingt trois ans, il faut le dire, peuvent avoir raison de toute forme de résilience quels que furent les dédicaces de grands patriotes comme Massamou Wélé Diallo ou Harouna Barry.

On déplorera aussi de cette période, la carence d’une politique du livre de la part de l’Etat. N’eut été la résistance d’un noyau d’intellectuels autour de la coopérative Jamana, l’édition aurait été un trou noir. Le péril sera-t-il conjuré plus tard, avec l’avènement de la période démocratique ? Ni pour la musique, ni pour le livre, on ne peut se prosterner devant les réalisations de l’Etat. La vague pluraliste qui balaya l’Afrique dans les années 1990 avait tracé ses grandes orientations et ses conditionnalités. L’Etat organise et régule, mais il laisse libre cours à l’initiative privée et à la loi du show-biz. Couveuse et pouponnière de temps à autre, mais pas question d’être un auspice. Evidemment, la stratégie ne manquera pas de résultat.

Les plus grands ambassadeurs de notre pays datent de cette période libérale. La création artistique, notamment musicale, est sans commune mesure avec le passé. La stylisation de notre art, encore perfectible, est lancée. Nous dansons de plus en plus « malien » dans les night-clubs. Quatre Grammys, Ali Farka deux fois, Toumani Diabaté, Mamadou Diabaté, un Salif Keita au sommet de son art et de la célébrité, Oumou Sangaré qui est peut-être la femme du cinquantenaire, Amadou et Mariam, Rokia Traoré, la liste est loin d’être close, sont autant d’astres qui défendent les couleurs nationales. Mais qui doivent tout à eux-mêmes, au flair des managers et à l’audience captive d’une Word Music qui, ceux qui la dénoncent ont raison - peut conduire à la désincarnation des cultures nationales.

L’apport de l’Etat est donc de savoir organiser la résistance sociale, imposer « l’exception culturelle ». Le choc entre l’individu et la collectivité, en somme. La partie n’est pas gagnée, ne nous leurrons pas. Top Etoiles et Maxi Vacances ne sont pas des digues suffisantes à cet égard. Surtout, si pour plaire, elles doivent reproduire la gestuelle du coupé-décalé, les singeries du dombolo ou les saccades étranglées du hip-hop. La culture est le levain de la nation. Et pour la nation, le rendez-vous avec le journal télévisé national doit être un grand moment. Or c’est le moment que choisit notre jeunesse pour zapper sur Trace TV. C’est tout dire.

Adam Thiam

mardi 17 août 2010

Prix littéraire Amadou Hampâté Ba : Une 1ère Edition couronnée de succès



Le journal le Potentiel-Mali du 17/08/2010.

La cérémonie de remise de Prix aux lauréats et participants de la première édition du Prix Littéraire Amadou Hampâté BA, s’est déroulée le samedi 14 août au palais de la Culture du même nom. C’était sous la haute présidence de Souleymane Goundiam, représentant le Pr. Salikou Sanogo, ministre de l’éducation, de l’alphabétisation et des langues nationales, le parrain de ladite édition en présence de plusieurs autres personnalités.
Initié par notre confrère Lanfia Sinaba, le Prix Littéraire Amadou Hampâté BA est une compétition qui reçoit les meilleurs élèves de l’enseignement secondaire général. Les candidats concourent sur les sujets de dissertation littéraire avec une préférence pour les citations de Amadou Hampaté BA. D’après l’initiateur, c’est un ambitieux projet de développement à dimension nationale et internationale à l’intention des élèves et écrivains (2ème version). C’est une initiative qui entend apporter sa modeste contribution à la promotion de l’éducation et de la culture, lesquelles constituent la base de tout développement. Son organisation est un devoir de génération, a-t-il poursuivi.

Après délibération du jury, Awa Malinké de la 10ème Lettre du Lycée Ba Aminata Diallo (LBAD) est déclarée première de la catégorie ‘’ 10èmes Lettres et TE (Technique Economie)’’. Elle est suivie respectivement de Koniba Ballo du Lycée Mamadou Sarr et Fanta Diarra du Lycée Cheick Anta Diop (CAD).

Pour la catégorie ‘’10èmes Sciences’’, Aïssata Pléa du Lycée Notre Dame du Niger (LNDN) s’est taillé la part du lion. Fatoumata Sylla du Lycée Ybrahima Ly et Amsétou Soumaré du CAD ont été respectivement 2ème et 3ème.

S’agissant de la catégorie 11èmes SE et SB, la première est Maraiam Guindo de la 11ème SB du LNDN. La 2ème place est revenue à Mariam Dia du LBAD. Quant à la 3ème place, est revenue à Fatim Tawati du Lycée Notre Dame du Niger. Pour la catégorie 11èmes LL, SH, TE, Bénédicte Olouwa Kèmi Balley est la championne. Hadjaratou Barry et Fatoumata Doumbia, toutes deux élèves en 11ème LL au Centre Mabilé, sont 2èmes Ex. Outre les 12 lauréats, les 19 autres participants ont reçu des Prix et des Attestations de participations.

La première de chacune des 4 catégories a reçu un Prix Spécial. Selon l’initiateur du Prix Littéraire Amadou Hampâté BA, notre confrère Lanfia Sinaba, « ce prix spécial est une manière de rendre un vibrant hommage au féministe Amadou Hampaté BA eu égard à son engagement, sa détermination et son combat pour la promotion et l’épanouissement de la femme africaine ». Par ailleurs, dit-il, il s’agit d’encourager et de promouvoir la scolarisation de la jeune fille au niveau secondaire général.

Promouvoir l’éducation d’une manière générale et en particulier la culture de l’Excellence ; Promouvoir les œuvres de Amadou Hampâté BA tout en immortalisant davantage l’homme ; Contribuer au développement, à la promotion de la langue française, selon la vision de Amadou Hampaté BA, c’est à dire sans le piétinement des langues africaines. Bref, dans le cadre du partenariat, tels sont les principaux objectifs de ce Prix.



L’initiative de projet est à saluer à plus d’un titre, c’est ce qu’a déclaré en substance le représentant du parrain, M. Goundiam. On notait la présence du président de la maison de la presse, Makan Koné, celui de l’UNAJOM (Union Nationale des Journalistes du Mali), Ibrahim Famakan Coulibaly sans oublier le directeur général de l’APEJ, Modibo Kadjoké et Tierno Ba, un des fils de Amadou Hampâté BA.

Rappelons que le lancement de la première édition s’est déroulé à la maison de la presse, le 20 mars 2010, Journée Internationale de la francophonie.

M Maïga

lundi 16 août 2010

Une bibliothèque de plus trois cents livres pour les élèves de Sikoro



Le Journal le Republicain-Mali du 16 Aout 2010.

C’est un secret de polichinelle de dire que le livre occupe une place importante dans la formation de l’individu. C’est fort de cela que des volontaires italiens conduits par Mme Lella Perosine, de l’école publique Perotti à Turin en Italie, en collaboration avec l’Association Entente pour la prospérité des collectivités décentralisées au Mali (EPCOD), viennent de faire don de 320 livres au Groupe scolaire de Sikoro-Sourakabougou.

Malgré les vacances scolaires, le 12 août 2010, le Groupe scolaire de Sikoro-Sourakabougou avait l’allure d’un jour de classe. Les élèves sont venus nombreux pour témoigner leurs reconnaissances à Mme Lella Perosine et aux 15 volontaires italiens qui ont pris deux semaines de leurs vacances venir leur donner des cours. Mais, mieux que des cours, les italiens ont équipé la nouvelle bibliothèque du Groupe scolaire de Sikoro-Sourakabougou de 320 livres. La cérémonie symbolique de remise des livres, mais pleine de sens, a été présidée par Djibril Singaré, représentant du Directeur de CAP de Banconi et a enregistré la participation de Mamadou Niaré, chef de quartier de Sikoroni et coordinateur des chefs de quartiers de la Commune I.

Dans son mot de bienvenue, après avoir salué la solidarité qui lie les volontaires italiens au groupe scolaire de Sikoro-Sourakabougou, il a exhorté les élèves à étudier convenablement pour être des agents de développement de leur quartier et de leur pays. Pour sa part, Abdoulaye Koné dit Bouta, co-fondateur de l’école humaniste de Kalaban-Coura et un responsable de l’Association EPCOD, a rappelé que l’ouverture d’une bibliothèque au groupe scolaire de Sikoro-Sourakabougou, avec un fonds estimé à 320 livres n’est que le prolongement d’une activité démarrée il y a quatre ans à l’école humaniste de Kalaban-Coura. « Il y a quatre ans grâce à des volontaires italiens de ‘’unaltromundon’’, nous avions initié une bibliothèque à Kalaban-Coura, en plus des cours de vacances animées par les volontaires. Avec plus de 600 livres, la bibliothèque de Kalaban-Coura s’attend à recevoir dans les mois à venir au moins 900 livres.

Grâce à l’action de Riccardo Borgogni auprès de l’Ecole suisse et du Centre culturel français de Milan, nous avions estimé que l’expérience pouvait être dupliqué dans une autre école », a-t-il déclaré. Beppe Lamino, professeur de sport dans un institut italien et mari de Mme Lella Perosine, au nom de sa femme, est brièvement revenu sur l’histoire du partenariat avec le Groupe scolaire de Sikoro-Sourakabougou. Selon lui, c’est en 2004 que sa femme, enseignante de son état, a eu l’idée d’initier un jumelage entre l’école publique Perotti de Turin et le Groupe scolaire de Sikoro-Sourakabougou. De 2004 à 2007, le partenariat a essentiellement consisté à l’envoi de matériels.
Mais, à partir de 2007, chaque année, des volontaires italiens, à leurs frais vient séjourner au Mali pour animer des cours de vacance de deux à trois semaines au Groupe scolaire de Sikoro-Sourakabougou. Cette année en plus du soutien à 6 élèves maliens, des élèves italiens et leurs enseignants ont cotisé pour acheter des livres pour la bibliothèque du Groupe scolaire de Sikoro-Sourakabougou. « Nous avons préféré venir acheter les livres au Mali, pour soutenir les éditeurs maliens », a-t-il déclaré. C’est tout heureux que Djibril Singaré a pris la parole au nom du directeur du CAP de Banconi pour dire merci aux italiens pour le don de livres. Sans détour, il a indiqué que la balle était désormais dans le camp des élèves.

« Vous devez beaucoup lire pour apprendre facilement vos leçons et comprendre vos évaluations » a-t-il déclaré. Au nom di personnel enseignant, Yamadou Keita, Directeur de Sikoro D, a dit merci à leurs partenaires italiens pour tout ce qu’ils font depuis des années pour leur école. « Cette année grâce à votre action, les livres sont arrivés avant la salle de bibliothèque et cela nous fait plaisir parce que nous avons besoin de ces livres pour la formation de nos élèves », a-t-il déclaré.
 
Assane Koné.

dimanche 15 août 2010

Décès du ministre du Travail,Ghazi Al-Gossaibi, un homme de lettres libéral


Le Ministre Saoudien du Travail, Ghazi Al-Gossaibi, un libéral également connu pour ses écrits littéraires, est décédé dimanche à l'âge de 70 ans des suites d'une longue maladie, a annoncé la télévision d'Etat Elekhbariya.
Selon son entourage, le ministre, qui a occupé son poste jusqu'au bout, est décédé des suites d'un cancer dans l'hôpital Roi Fayçal de Ryad où il était hospitalisé depuis un mois.

 Ses ouvrages (poèmes, romans, essais) étaient interdits dans son propre pays jusqu'à une récente décision officielle d'en autoriser la vente.

Ambassadeur au Bahreïn de 1984 à 1992 puis à Londres de 1992 à 2002.
Diplômé en droit, il avait été directeur des chemins de fer dans les années 1970 avant de devenir ministre de l'Industrie et avait lancé l'industrie pétrochimique saoudienne.

samedi 14 août 2010

8è Rencontres chorégraphiques de l’Afrique et de l’Océan indien : RENDEZ-VOUS à BAMAKO











Le journal l'Essor-Mali du 09/08/2010. Youssouf Doumbia

Notre capitale a été choisie, afin de rendre hommage au travail inlassable abattu par l’Association Donko Seko de la chorégraphe Kettly Noël.

Bamako accueillera du 29 octobre au 5 novembre 2010 les 8è Rencontres chorégraphiques de l’Afrique et de l’Océan indien. L’Association française d’action artistique (AFAA) organise cette grande fête. Elle a choisi la capitale malienne pour cette édition pour rendre hommage au travail inlassable abattu par l’Association Donko Seko de la chorégraphe Kettly Noël.

 Depuis près d’une dizaine d’années elle tente d’essaimer la danse contemporaine à travers notre pays. Le témoignage de ces efforts sont les ateliers de formation des jeunes, l’organisation du premier festival de danse contemporaine dans la sous-région, "Dense Bamako danse", les spectacles et les cours qu’elle donne au Conservatoire des arts et métiers multimédia, Balla Fasséké Kouyaté (CAM BFK). C’est pour toutes ces raisons que l’AFAA a décidé de transférer cette grande manifestation de la danse contemporaine dans notre capitale.

 Cette rencontre artistique majeure a beaucoup migré depuis sa création. Elle avait été inaugurée à Luanda en Angola. Elle sera transférée à Tananarive (Madagascar) après deux éditions. Elle reste dans l’Océan indien de 1999 à 2005. En quatre éditions, cette fête de la danse africaine n’a pu véritablement prendre son envol dans ce pays insulaire.

 D’énormes difficultés organisationnelles et le manque d’adhésion des autorités locales ont menacé l’existence même de la manifestation. L’AFAA a ainsi été obligée de rapatrier les Rencontres chorégraphiques sur Paris, en France afin de sauver la 6è édition. Puis c’est Tunis qui a accueilli les danseurs et chorégraphes africains pour la 7è édition. C’est dans cette ville que la décision fut prise de rallier Bamako pour la 8è édition. Elle est mise en œuvre avec la direction artistique associée de Kettly Noël. La fête chorégraphique est donc proposée cette année dans le cadre du festival « Dense Bamako Danse ».

Elle contribuera de nouveau à tisser des liens entre artistes et professionnels. Elle fera émerger de jeunes artistes du continent africain. La partie concours de la manifestation, comportant un volet Pièces collectives et un volet Solos, occupe une place centrale dans la Biennale. Ce volet se déroulera dans deux espaces principaux que sont le Palais de la Culture et le Centre culturel français de Bamako.

 Dans la catégorie Pièces collectives, les compagnies Karembastudio de Alou Cissé avec "Danse esprit, danse en corps et encore" et Doudadou - dans l’oeuvre "Apokalyps" du Mali ont été sélectionnées. Les autres compagnies de danse sont : deux du Burkina faso : Tamadia de Aguibou Bougobali Sanou avec "Anhumanus" ; Teguérér Danse de Sayouba Sigue avec "A suivre" ; puis Anjorombala de Julie Iarisoa avec "Sang Couleur" ; et Soranihafa de Harimalala Angela Rakotoarisoa avec "Sora" de Madagascar ; Studio Maho de Florent Mahoukou avec "On the Steps" et Bô Zu Dia Katiopa de Boris Ganga Bouetoumoussa avec "Port du casque obligatoire" du Congo ; Horacio Macuacua de Horacio Macuacua avec "Orobroy, stop !" de Mozambique ; The Forgotten Angle Théâtre Collaborative de Peter John Sabbagha avec "Deep Night" d’Afrique du Sud.

 Quant à la Catégorie Solos : Fernando Anuang’a - A journey into the future du Kenya ; Selim Ben Safia - Smurfeddin de la Tunisie ; Lebau Boumpoutou - Carrefour 2 transits du Burkina Faso ; Marcel Gbeffa - Et si ? du Bénin ; Pierre Arnold Mahoukou - Fond fou du Congo ; Prince Dethmer Nzaba - Pénombre du Congo ; Qudus Onikeku - My exile is in my head du Nigéria ; Abdallah Ousmane - Et alors ? du Niger ; Sayouba Sigue - Avec des mots du Burkina Faso ; Junior Zafialison - Ail ? Aïe !Aïe ! de Madagascar Véritable tremplin pour ces artistes, la Biennale offre aux deux compagnies et aux solos lauréats une tournée en Afrique en novembre et décembre, suivie d’une tournée en Europe de plusieurs mois en 2011. Outre le concours, la Biennale fera la lumière sur la création malienne et présentera de nombreux autres artistes du continent africain, expliquent les organisateurs. Marquée par la volonté de créer un événement populaire auquel tous les habitants de Bamako pourront prendre part, cette édition investira l’espace urbain.

Elle s’investira à créer des temps forts s’inscrivant dans le quotidien de la capitale, lors de mariages, baptêmes, rencontres dans les écoles. Les artistes et le public seront également invités à fréquenter l’Espace Donko Seko ou la Rue Princesse en soirée.

vendredi 13 août 2010

Exposition "Picturing América" : UN CONDENSE D’HISTOIRE AMERICAINE EN IMAGES


Le journal l'Essor-Mali du 11 Aout 2010.

En même temps que le cinquantenaire de son indépendance, notre pays célèbre aussi les 50 ans de ses relations d’amitié et de coopération avec les Etats-Unis d’Amérique.

Ces relations de plus en plus étroites et fructueuses, affichent de nombreuses réalisations dans les domaines économique, politique, social et culturel. Les anniversaires constituent des moments de partage privilégiés qui permettent de resserrer les liens, d’apprécier le chemin parcouru et d’ouvrir les albums photos, a souligné Mme Gillian Milovanovic, l’ambassadeur des USA au Mali. C’était à l’occasion du vernissage de "Picturing América", une exposition de photographies sur l’histoire politique, économique et sociale des USA qui restera visible au Musée national du Mali jusqu’au 29 octobre.

 Le Mali et les États-Unis ont, tous deux, un grand respect pour leur passé, leur histoire et les grandes figures qui ont bâti et formé leurs pays respectifs. Cette année, tandis que le Mali célèbre son cinquantenaire à travers des événements et des hommes clés qui ont façonné son histoire, les États-Unis sont particulièrement heureux de participer à cette fête en proposant un aperçu sur leur pays, à travers une sorte d’album photos de famille intitulé "Picturing América". La collection est composée de 40 œuvres artistiques ou artisanales rassemblées par le "National endowment of humanities" sous l’égide du département d’État. Il y a aussi des exemples du travail des premiers artisans indiens d’Amérique ainsi que de certains peintres, photographes et architectes modernes, le tout étant destiné à évoquer l’héritage artistique de ce pays.

L’exposition débute par des images de jarres en argile du village Anasazi ; un panier plus léger et portable du peuple nomade Washoe ; des éventails tissés et des pots en porcelaine. Des ustensiles et matériels de cuisine qui présentent beaucoup de similitudes avec ceux utilisés chez nous. En 1776, George Washington mène la guerre de libération des USA. Une toile du peintre Emmanuel Leutze le représente, accompagné de son armée, dans une pirogue sur une rivière glacée le soir de Noël. Une image poignante qui montre la détermination de l’homme en quête de liberté.

 Une autre photo immortalise un autre grand dirigeant américain, Abraham Lincoln, l’anti-esclavagiste, mal en point : les traits tirés, le costume et le nœud papillon quelque peu froissés. Une image réalisée par le photographe Alexander Gardner qui date du 5 février 1865. Le but de cette collection n’est pas d’inclure toutes les images de l’histoire américaine ou de l’histoire de l’art aux États-Unis. L’objectif est plutôt de rappeler certains aspects des défis auxquels se sont confrontés les USA, tout en offrant un aperçu de la personnalité de l’Américain, ses valeurs sociales et la force des idéaux et aspirations auxquelles tous les Américains sont attachés, a expliqué la diplomate américaine.

 Pour partager l’exposition avec le plus grand nombre, une version kit scolaire de l’événement sera distribuée à un certain nombre d’enseignants d’histoire, de géographie ou d’anglais afin de les montrer à leurs élèves. Al Hady Goïta, le secrétaire général du ministère de la Culture, a exprimé la gratitude du département à l’ambassade américaine pour ses efforts dans le renforcement de la coopération entre nos deux pays.



Youssouf Doumbia.

Source (texte et image):http://www.essor.ml/culture/article/exposition-picturing-america-un.

jeudi 12 août 2010

12 Aout 2010 : Journée internationale de la jeunesse

Thème 2010 : « Dialogue et compréhension mutuelle ».

Le 17 décembre 1999, dans sa résolution A/RES/54/120 , l’Assemblée générale a approuvé la recommandation de la Conférence mondiale des ministres de la jeunesse (Lisbonne, 8-12 août 1998) visant à faire du 12 août la Journée internationale de la jeunesse.
Cette Année, la Journée internationale de la jeunesse est particulièrement importante pour les jeunes dans le monde. Au mois de décembre 2009, l'Assemblée générale des Nations Unies a adopté la résolution A/RES/64/134 qui marque la Journée internationale de la jeunesse (le 12 août 2010) comme point de départ de l'Année internationale de la jeunesse.

En conformité avec le thème de l'Année internationale, le thème de la Journée internationale de la jeunesse est « Dialogue et compréhension mutuelle ». Le choix du thème reflète la volonté de l'Assemblée générale de montrer son attachement à la valeur de dialogue entre les jeunes de différentes cultures et générations.

Source:http://www.un.org/fr/events/youthday/.

samedi 7 août 2010

Festival du Bélédougou : Une première édition encourageante



Le Journal Bamako-Hebdo du 07/08/2010.

La première édition du festival du Bélédougou, parrainée par le gouverneur de la région de Koulikoro, avec comme marraine Mariam Bagayogo, s'est déroulée il y a quelques jours. Ce festival, selon ses organisateurs, permettra de développer économiquement et touristiquement la zone du Bélédougou, notamment avec l'implication de tous les ressortissants de la zone. Pour une première édition, les résultats sont encourageants sur plusieurs plans.

Organisée par l'Association des jeunes artistes et musiciens de Kati " ASKAM ", avec l'appui du service de coopération et d'action culturelle de l'ambassade de France au Mali, à travers le programme d'appui à la jeunesse malienne (PAJM) et le ministère de la Culture, ce festival avait pour objectifs de regrouper les populations des cercles de Kati, Kolokani et de Koulikoro, pour une convivialité autour d'un événement et pour revisiter les valeurs culturelles qui fondent l'essence de ce peuple, composé pour l'essentiel de Bamanans.

C'est une manifestation culturelle majeure pour le développement des cercles de Kati, Kolokani et Koulikoro. Sa vocation est la promotion et la valorisation des arts et cultures du Bélédougou ; promotion de la musique malienne. Le projet est très important vu son impact économique, socioculturel et humain. " A cet effet, son financement est souhaitable afin qu'il soit pérennisé et répondre au vœu de toute une région, voire tout le pays ". C'est ce que nous a confié, Amadou Oury Diallo dit Kosky, du groupe Kira Kono.

Ce festival a été l'occasion, que ça soit à Kati ou Kolokani, de monter des ateliers de formation pour les jeunes, de faire la promotion touristique de la zone à travers des visites de sites touristiques, de dévoiler la richesse artistique de la localité par des manifestations, sans compter l'organisation de conférences et concerts live animés par des artistes de la région dont la marraine. Les concerts ont mobilisé beaucoup de monde, faisant le succès de cette première édition du festival de Bélédougou qui a enregistré l'adhésion populaire. Plus de 2000 personnes étaient présentes au lancement. A cela, il faut ajouter les autorités administratives et politiques, les représentants du ministère de la Culture, de la Jeunesse et des sports, de l'Artisanat et du tourisme, de l'ambassade de France au Mali et des associations. Le temps fort de cette première édition a été le grand concert qui a réuni près de 4000 spectateurs à Kati. Le show a été non stop et les jeunes de la ville garnison ne voulaient pas que les artistes arrêtent le show.
Plusieurs troupes d'animation traditionnelle ont eu l'opportunité de se distinguer à côté d'artistes musiciens invités. Il s'agit des troupes de "N' Gorongoji ", du Point G, de Magnambougou. Il y avait aussi Nalomaton de Kati, le Groupe Donso des chasseurs de Kati en plus de la Fanfare Nationale. Côté musique, on notait Mariam Bagayogo, le groupe Kira Kono, Fousseyni Fakoly, Pacifique, J. R.R, Jôlôko.

Pour les organisateurs, certes il y a eu certaines difficultés, mais cela ne cache pas la réussite : "On peut dire sans risque de se tromper que ce festival du Bélédougou a été une véritable réussite tant au du niveau de la mobilisation des populations, que de la prestation des artistes et troupes invités. Il sera longtemps gravé dans la mémoire des populations du Bélédougou. Le coup d'essai a été un vrai coup de maître, au regard des moyens financiers engagés et du bon résultat obtenu", a conclu Amadou Oury Diallo dit Kosky.
Kassim TRAORE

Biennale artistique et culturelle : Mohamed El Moctar sur les chantiers à Sikasso


Le journal Bamako-Hebdo du 07/08/2010.

Le ministre de la Culture, Mohamed El Moctar, accompagné du Directeur national de l'action culturelle, Kora Dembélé et d'autres membres de son cabinet, était en visite dans la région de Sikasso, les 2 et 3 août dernier, pour s'enquérir de l'état d'avancement des différents chantiers engagés dans le cadre de la Biennale artistique et culturelle prévue dans cette région du 19 au 30 décembre 2010.

Après une réunion d'évaluation des préparatifs de la prochaine Biennale qui se tiendra à Sikasso et à laquelle ont pris part les responsables administratifs régionaux, le ministre a procédé à une visite de terrain pour se rendre compte de l'état d'avancement des chantiers initiés à l'occasion de cette manifestation populaire de la jeunesse malienne. C'est ainsi qu'il a fait un tour dans la ville pour voir l'état de la salle de compétition Lamissa Bengaly, le stade, les hôtels et autres lieux d'hébergements des différentes troupes régionales, avant de visiter les chantiers des statuts de Samory Touré et Nagawaly Kourouni.

Naturellement, Mohamed El Moctar ne s'est pas contenté simplement de regarder, il a donné des conseils, après avoir recueilli des explications sur ce qu'il n'a pas compris. Il faut souligner que les monuments seront inaugurés par le président de la République, dans la matinée du 19 décembre 2010, pour laisser la place, dans l'après midi, à l'ouverture de la Biennale 2010.

Du côté de l'hébergement qui constitue souvent un casse-tête de l'organisation, il faut s'assurer que tout est fin prêt pour accueillir toute l'affluence requise par cet événement. Chaque région, tout comme le district de Bamako, doit effectuer le déplacement avec une troupe de 90 personnes, en plus des membres de l'encadrement.

Le ministre, en effectuant cette visite, veut être rassuré sur la progression normale des préparatifs, avant l'arrivée du Premier ministre, qui dès la rentrée du gouvernement, actuellement en congé, doit aller voir les infrastructures, les lieux d'hébergement, les salles de compétition.

En homme prévenant, le ministre de la Culture a voulu prendre le devant, pour avoir des assurances sur l'état d'avancement des travaux de préparation de la Biennale de Sikasso. C'est pourquoi, lors de la réunion d'évaluation des activités, il n'y est pas allé avec le dos de la cuillère, ne voulant pas d'une surprise désagréable qui le projetterait subitement au centre d'une éventuelle mauvaise organisation, aux yeux du Chef du gouvernement et du Président de la République.

Kassim TRAORE

vendredi 6 août 2010

Litterature: Disgrâce, nouveau roman de Fatoumata KANE.


Disgrâce, le nouveau roman de Fatoumata KANE est un texte remarquable qui dénonce les abus de pouvoir dans certaines sociétés africaines où un pseudo développement personnel est plus que jamais de mise. La tyrannie du pouvoir et les abus sont décrits avec une grande lucidité.

Ce livre est une fresque subtile et réaliste des comportements que l'on retrouve dans de nombreux pays. Comme d'habitude l'écriture de Fatoumata KANE est fluide et harmonieuse et l'émotion étreint le lecteur tout au long du récit.

Fatoumata KANE est Sénégalo-malienne de naissance et Burkinabé par le mariage. Elle a déjà publié Plaidoyer un recueil de nouvelles, Senteurs terrestres un recueil de poésie et mirages un roman.

Les Editions Lakalita

www.lakalita.com

L'Ecotourisme : une forme de tourisme peu connue


L'écotourisme ou le tourisme vert est une des formes du tourisme durable, plus centrée sur la découverte de la nature (écosystèmes, mais aussi agrosystèmes et tourisme rural), voire d'écologie urbaine (jardins écologiques, Espaces verts écologiques, réserves naturelles urbaines et autres sujets du domaine de l'écologie urbaine.

Né il y a une trentaine d’années, le terme lui-même d’écotourisme est récent. La définition qu’en donne la TIES (Société Internationale de l’Écotourisme) date de 1991: « L’écotourisme est un voyage responsable dans des environnements naturels où les ressources et le bien-être des populations sont préservés ».

Ce tourisme écologique a pour objectif principal de découvrir ou faire découvrir la Nature, des paysages ou des espèces particulières (Ex. lions ou éléphants au Kenya, observation et/ou étude des oiseaux ou des baleines), tout en respectant les écosystèmes, voire en contribuant à les restaurer, dans une approche volontaire de "remboursement de la dette écologique" générée par ce tourisme, qui par ailleurs cherche à diminuer son empreinte écologique.
 
Il serait faux toutefois de croire que l'écotourisme est réservé aux pays en voie de développement. Ce tourisme s'adapte aussi bien aux pays développés comme la France, une position que défend l'Association Française d'Ecotourisme depuis 2005, ainsi que d'autres associations nationales de l'écotourisme en Europe et en Australie.

Les 12 et 13 septembre 2008 lors de la Quarante-huitième réunion de la Commission pour les Amériques (Séminaire international sur la gouvernance du tourisme dans les Amériques) à Villahermosa (Mexique), Francesco Frangialli, Secrétaire général de l’OMT a évoqué le fait de définir la notion de "tourisme écologique et durable". En effet, l’OMT a lancé l’édition 2008 de son concours de photos sur le thème de la Journée mondiale du tourisme (JMT) de cette année : « Le tourisme s’engage face au défi du changement climatique ». Les photos primées seront affichées sur le site de l’OMT sur la Toile et exposées en 2009 aux grands salons professionnels. Dans ce cadre, il a notamment déclaré : « L’écotourisme se veut une réponse « durable » à l’inquiétante montée d’un tourisme de masse insuffisamment conscient des menaces qu’il fait peser sur l’environnement. Le développement d’un tourisme tourné vers une consommation de plus en plus rapide et « rentable » des voyages, où chacun pense avoir le droit de découvrir jusqu’à la parcelle la plus reculée du monde, participe à la menace qui pèse sur le renouvellement des ressources naturelles telles que l’eau douce, les forêts et les récifs coralliens, et met en péril la survie de nombre d’espèces vivantes, trop souvent exposées à la curiosité de touristes s’imaginant dans des zoos à ciel ouvert. ». M. Frangialli a donc proposé que, le 27 septembre 2008, lors de la Journée mondiale du tourisme, un Groupe de réflexion travaille sur le thème « Le tourisme s’engage face au défi du changement climatique » à Lima (Pérou) afin d’élaborer « une charte écotouristique ».

L'activité écotouristique comporte généralement une part d'éducation et d'interprétation, et aider à faire prendre conscience de la nécessité de préserver le patrimoine naturel et le patrimoine culturel. L'écotourisme doit avoir des conséquences environnementales positives et contribuer au bien-être des populations locales.

Principes et critères

L'association des principes de l'écotourisme avec ceux du développement durable (et donc de la conservation de la nature) rencontre les faveurs de nombreux organismes internationaux (ONU, ONG, Gouvernements et leurs agences..). Il doit pour ces derniers satisfaire à plusieurs critères, tels que:

La « conservation », nécessaire à la préservation de la biodiversité et de ses fonctions... à travers la protection, voire la restauration des écosystèmes. L'opérateur touristique devrait justifier de l'absence d'efforts de conservation quand de tels efforts n'existent pas ;

Éduquer des voyageurs sur l'importance de la conservation ;

Respecter de la diversité culturelle et ses liens à l'environnement ;

Minimiser les impacts négatifs sur la nature et la culture que pourrait endommager une activité touristique (incluant le voyage pour l'accès à la destination) ;

L'écoresponsabilité du voyagiste doit être mise en avant par des évaluations fondées sur des preuves, principes et critères clairs et transparents. Ce dernier doit travailler en coopération avec les autorités et populations locales pour que l'activité écotouristique apporte un double bénéfice, une réponse aux besoins locaux de développement et aux besoins de conservation de la nature.

Les revenus et autres bénéfices tirés de l'écotourisme doivent directement bénéficier aux populations de l'aire concernée et à celles qui en sont riveraines, et être utilisés pour la protection, gestion, restauration, conservation et surveillance de la nature et des zones protégées (incluant les aires marines protégées incluses dans la zone de projet ou en aval de cette zone le cas échéant);

développer très en amont la planification territoriale du tourisme pour en limiter et/ou compenser les impacts négatifs, et les adapter au mieux aux caractéristiques des régions naturelles et des habitats visités, si possible avant d'y lancer le tourisme, en épargnant les zones trop vulnérables (cœur d'habitat, réserve intégrale, sanctuaires de nature..), et corriger ces plans en fonction des retours d'expérience et évaluation des impacts du tourisme.

vérifier que la pression de l'écotourisme soit toujours inférieure aux limites naturelles et aux changements acceptables socialement pour la population autochtone et locale, avec des seuils à déterminer en amont par des chercheurs, avec la population.

Les principes et critères généraux du développement durable doivent être respectés par l'écotourisme, incluant la constitution ou l'utilisation d'infrastructures (accueil, routes, pirogues et autres moyens de transport..) de haute qualité environnementale (HQE) et un usage minimal et compensé des ressources fossiles ou pas, peu, difficilement ou coûteusement renouvelables, (naturelles ou fossiles)

l'encouragement du développement durable, en fournissant des emplois aux populations locales et autochtones.

le partage des bénéfices socio-économiques et socio-culturels avec les communautés locales, en obtenant leur plein accord et accord éclairé, pour une participation à l'activité écotouristique et à la gestion de ses impacts.

Pour de nombreux pays, l'écotourisme n'est plus préconisé comme une activité marginale destinée à financer la protection de l'environnement mais parce qu'il y est devenu un secteur moteur d'une économie nationale, et un moyen de générer des revenus. Par exemple, dans des pays tels que le Kenya, l'Équateur, le Népal, le Costa Rica et Madagascar, l'écotourisme est devenu la principale source de devises.

Source: http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89cotourisme