mardi 1 avril 2008

Littterature : Ibrahima Mamadou OUANE sort enfin de l’ombre (info-matin,mali le 31-03-08)



Le samedi 29 mars a eu lieu au Palais de la Culture la présentation du roman de Ibrahima Mamadou OUANE : « Le collier de coquillages ». Il s’agit en fait d’une réédition de l’ouvrage paru en 1957. Etaient présents à cette cérémonie Cheikh Oumar CISSOKO, le Professeur Issiaka SINGARE, président de l’Association malienne des professeurs de langue française et directeur de l’IUG, ainsi que le secrétaire général du ministre de la Culture.
La cérémonie a débuté par le mot du représentant de l’éditeur « La Sahélienne » : M. Ismaël Samba TRAORE. Celui-ci a déclaré : « Le livre que nous venons de rééditer a une histoire. Ibrahima Mamadou OUANE fait partie des trois grands écrivains que Bandiagara a offerts à l’Afrique, au monde ». Il a décrit l’auteur comme l’un des précurseurs de la littérature malienne. Il a expliqué que la particularité de tels auteurs, c’est qu’ils ont souvent été édités par des imprimeurs : « Cela n’assure pas la pérennité, une carrière pour un livre. Ce qui fait que dans les années 60, les livres de Ouane avaient déjà disparu ». Il a exprimé l’avis selon lequel les professionnels du livre se doivent de mettre à disposition des communes des écrits qui ont un rapport avec la commune. Il a conclu en soulignant qu’avec la réédition du Collier de Coquillages, « un auteur de mérite revient dans la bibliographie malienne et s’installe dans les librairies, dans les bibliothèques et dans les lieux publics ».
Puis M. Sekou DIABATE, du département de lettres de l’Ecole normale supérieure et représentant du comité de lecture de l’éditeur, a présenté brièvement l’œuvre. Le roman relate les aventures d’un jeune Français du nom de Georges qui devient administrateur colonial et est affecté au Soudan français. Il doit faire face à des affaires complexes et se heurte à l’incompréhension de sa femme qui veut profiter de sa situation d’épouse de commandant, alors que lui se fait une plus haute idée de sa mission. M. DIABATE s’est ensuite livré à une analyse sommaire de l’écriture : « Cette œuvre est à la fois un roman d’amour, un roman d’aventure et un roman colonial. Elle alterne les pages de récit d’aventure et les pages qui nous ramènent à la dure réalité coloniale ». Il a ajouté : « C’est à travers l’évocation des mondes traversés par le héros que l’on s’aperçoit de l’immensité de la culture de l’auteur. C’est un roman très riche qui invite à la découverte de l’autre et à l’humilité ». Enfin, M. DIABATE a souligné le talent de l’auteur : « C’est une œuvre d’imagination mais aussi une œuvre dont l’auteur possède un art consommé de faire sentir le réel ».
Le représentant de la famille OUANE a ensuite pris la parole en déclarant : « Le lancement de ce roman vise à arracher aux ténèbres de l’oubli une œuvre publiée il y a 50 ans, de même que l’auteur Ibrahima Mamadou OUANE ». Il a rappelé la biographie de l’auteur, écrivain et animateur de l’Union Franco-Musulmane qui a été déporté à Kidal par l’administration coloniale pour avoir exprimé ses pensées, avant d’être réhabilité. Ibrahima Mamadou OUANE est l’auteur de « Les Dogons du Soudan français » (1938), « L’énigme du Macina » (1952), « Fadimâta la princesse du Désert » (1956), « Les filles de la Reine Cléopâtre » (1961).
La parole a ensuite été donnée à l’assistance qui a été invitée à apporter ses témoignages sur l’œuvre ou la personne de Ibrahima Mamadou OUANE.
Suite à ces différentes interventions, il a été procédé à la remise d’exemplaires de l’ouvrage aux directeurs d’académie des CAP de Mopti-Sévaré et Bamako, afin que ceux-ci les remettent à des étudiants méritants.

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