Source: l'Essor du 24-06-2009 No 16470
Un colloque s’attache à valoriser le rôle des mécanismes traditionnels de médiation, tels que les relations à plaisanterie dans la résolution des conflits et des différends
"Le rôle des relations à plaisanterie dans la promotion de la cohésion sociale et de la paix dans les pays ouest-africains", tel est le thème d'un colloque qui se tient depuis lundi dans la salle Fanta Damba du Centre international des conférences de Bamako. Une cinquantaine de chercheurs en sciences sociales, de professeurs de littérature, de traditionalistes et de griots débattent du thème. Des participants venus du Burkina Faso, de Côte d'Ivoire, de Guinée, du Niger, du Sénégal se sont joints à leurs collègues maliens.Par cette initiative, le ministère de la Culture à travers la direction nationale de l'Action culturelle (DNAC) et le bureau multi-pays de l'UNESCO entendent apporter leur contribution au renforcement de la paix sociale et de la cohésion dans nos pays.Ce colloque se justifie par un certains nombre de constats. Depuis quelques décennies, l'évolution du monde est marquée par l'exacerbation de la violence, la multiplication des conflits armés, la résurgence des antagonismes locaux et régionaux. En outre, le fossé semble se creuser davantage entre les valeurs culturelles d'un côté, et les règles de la rentabilité économique d’autre part. Les particularismes culturels ont même tendance à être déviés ou vidés de leur véritable sens, provoquant une profonde érosion de la cohésion sociale.La sauvegarde de cette dernière va de pair avec la reconnaissance de la diversité culturelle, instrument privilégié du dialogue interculturel. A cet égard, il conviendrait de mettre en exergue l'action normative de l'UNESCO qui a adopté une déclaration universelle et une convention internationale sur la diversité culturelle en vue de canaliser les dérives éventuelles d'une mondialisation à sens unique. Le recul ou la méconnaissance de certaines valeurs traditionnelles, conjugué à d'autres facteurs tels l'urbanisation et l'acculturation, entament progressivement le tissu social, provoquant une rupture préjudiciable à la bonne marche de la société. Devant une telle situation, le dispositif institutionnel mis en place au niveau international pour la résolution des conflits a tendance à montrer ses limites. Il importe, par conséquent, d'expérimenter d'autres types de solutions, en l'occurrence ceux qui reposent sur des valeurs reconnues et respectées par les communautés locales. C’est dans cette optique que le présent colloque est organisé.L'objectif général de la rencontre est de susciter la réflexion sur une pratique culturelle que les peuples ouest-africains pourraient utiliser à bon escient pour la gestion de certains conflits à une échelle plus ou moins grande. La session devra aboutir à des propositions concrètes visant plusieurs objectifs précis : la promotion de la culture de la paix et le renforcement du dialogue interculturel, le partage de bonnes pratiques touchant au renforcement de la cohésion sociale et de la compréhension mutuelle, à la valorisation du rôle des mécanismes traditionnels de médiation, tels que les relations à plaisanterie dans la résolution des conflits et des différends. Il s’agit aussi de cerner les avantages d'une pratique culturelle qui contribue au bon fonctionnement et à l'équilibre de la société. Enfin, un mécanisme de diffusion, de vulgarisation et de pérennisation des relations à plaisanterie sera proposé.Les travaux du colloque de Bamako sont divisés en plusieurs sous-thèmes : « la conceptualisation, l'origine et l'évolution des relations à plaisanterie selon les ethnies ou peuples » ; « relations à plaisanterie, migrations transfrontalières et cohabitation : adaptation et actualisation » ; « relations à plaisanterie, diversité culturelle et dialogue interculturel : voies et moyens » ; « relations à plaisanterie, médiation, prévention et règlement des conflits : contributions et apports ».Juma Shabani, le chef du bureau multi-pays de l'UNESCO à Bamako a expliqué lors de la cérémonie d'ouverture, que l’organisme onusien approuvait et appuyait ce genre d'initiative qui s'inscrit en parfaite harmonie avec le programme d'éducation à la culture de la paix. Il a exhorté les participants à émettre des propositions pertinentes qui permettront à notre pays d'entamer le processus d'inscription de cet important élément de notre patrimoine sur la liste du patrimoine immatériel de l'humanité de l'UNESCO.Pour le ministre de la Culture, Mohamed El Moctar, qui a présidé la cérémonie d'ouverture du colloque, la fonction cathartique du cousinage à plaisanterie n'est plus à démontrer. Il a dit espérer que les résolutions concrètes dégagées par le forum permettront d'aboutir à des propositions en vue de pérenniser des méthodes de prévention et de résolution des conflits par les relations à plaisanterie.
Un colloque s’attache à valoriser le rôle des mécanismes traditionnels de médiation, tels que les relations à plaisanterie dans la résolution des conflits et des différends
"Le rôle des relations à plaisanterie dans la promotion de la cohésion sociale et de la paix dans les pays ouest-africains", tel est le thème d'un colloque qui se tient depuis lundi dans la salle Fanta Damba du Centre international des conférences de Bamako. Une cinquantaine de chercheurs en sciences sociales, de professeurs de littérature, de traditionalistes et de griots débattent du thème. Des participants venus du Burkina Faso, de Côte d'Ivoire, de Guinée, du Niger, du Sénégal se sont joints à leurs collègues maliens.Par cette initiative, le ministère de la Culture à travers la direction nationale de l'Action culturelle (DNAC) et le bureau multi-pays de l'UNESCO entendent apporter leur contribution au renforcement de la paix sociale et de la cohésion dans nos pays.Ce colloque se justifie par un certains nombre de constats. Depuis quelques décennies, l'évolution du monde est marquée par l'exacerbation de la violence, la multiplication des conflits armés, la résurgence des antagonismes locaux et régionaux. En outre, le fossé semble se creuser davantage entre les valeurs culturelles d'un côté, et les règles de la rentabilité économique d’autre part. Les particularismes culturels ont même tendance à être déviés ou vidés de leur véritable sens, provoquant une profonde érosion de la cohésion sociale.La sauvegarde de cette dernière va de pair avec la reconnaissance de la diversité culturelle, instrument privilégié du dialogue interculturel. A cet égard, il conviendrait de mettre en exergue l'action normative de l'UNESCO qui a adopté une déclaration universelle et une convention internationale sur la diversité culturelle en vue de canaliser les dérives éventuelles d'une mondialisation à sens unique. Le recul ou la méconnaissance de certaines valeurs traditionnelles, conjugué à d'autres facteurs tels l'urbanisation et l'acculturation, entament progressivement le tissu social, provoquant une rupture préjudiciable à la bonne marche de la société. Devant une telle situation, le dispositif institutionnel mis en place au niveau international pour la résolution des conflits a tendance à montrer ses limites. Il importe, par conséquent, d'expérimenter d'autres types de solutions, en l'occurrence ceux qui reposent sur des valeurs reconnues et respectées par les communautés locales. C’est dans cette optique que le présent colloque est organisé.L'objectif général de la rencontre est de susciter la réflexion sur une pratique culturelle que les peuples ouest-africains pourraient utiliser à bon escient pour la gestion de certains conflits à une échelle plus ou moins grande. La session devra aboutir à des propositions concrètes visant plusieurs objectifs précis : la promotion de la culture de la paix et le renforcement du dialogue interculturel, le partage de bonnes pratiques touchant au renforcement de la cohésion sociale et de la compréhension mutuelle, à la valorisation du rôle des mécanismes traditionnels de médiation, tels que les relations à plaisanterie dans la résolution des conflits et des différends. Il s’agit aussi de cerner les avantages d'une pratique culturelle qui contribue au bon fonctionnement et à l'équilibre de la société. Enfin, un mécanisme de diffusion, de vulgarisation et de pérennisation des relations à plaisanterie sera proposé.Les travaux du colloque de Bamako sont divisés en plusieurs sous-thèmes : « la conceptualisation, l'origine et l'évolution des relations à plaisanterie selon les ethnies ou peuples » ; « relations à plaisanterie, migrations transfrontalières et cohabitation : adaptation et actualisation » ; « relations à plaisanterie, diversité culturelle et dialogue interculturel : voies et moyens » ; « relations à plaisanterie, médiation, prévention et règlement des conflits : contributions et apports ».Juma Shabani, le chef du bureau multi-pays de l'UNESCO à Bamako a expliqué lors de la cérémonie d'ouverture, que l’organisme onusien approuvait et appuyait ce genre d'initiative qui s'inscrit en parfaite harmonie avec le programme d'éducation à la culture de la paix. Il a exhorté les participants à émettre des propositions pertinentes qui permettront à notre pays d'entamer le processus d'inscription de cet important élément de notre patrimoine sur la liste du patrimoine immatériel de l'humanité de l'UNESCO.Pour le ministre de la Culture, Mohamed El Moctar, qui a présidé la cérémonie d'ouverture du colloque, la fonction cathartique du cousinage à plaisanterie n'est plus à démontrer. Il a dit espérer que les résolutions concrètes dégagées par le forum permettront d'aboutir à des propositions en vue de pérenniser des méthodes de prévention et de résolution des conflits par les relations à plaisanterie.
Y. DOUMBIA
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