mardi 1 juillet 2008

Cultures orale et matérielle chez les touaregs :Edmond Bernus



Bien que possédant une écriture, qui sert surtout à de courts messages et à des graffitis, les Touaregs possèdent une littérature orale d'une grande richesse. Il faut citer les paroles brèves qui concernent les devinettes et les proverbes, et aussi les contes qui s'inscrivent dans des thèmes universels, en s'incarnant cependant dans le contexte de la vie pastorale. La poésie constitue le point fort de cette littérature avec des pièces lyriques qui évoquent l'amour, la mort, et la nostalgie de l'absence avec l'évocation du campement lointain et de la femme aimée. Il n'existe pas de caste de griots, comme en Afrique soudanienne : les poètes sont des hommes de toute condition, parfois des femmes ; il y a de bons poètes dont les vers sont retenus dans toute la société. Les événements actuels, migrations et révoltes sont les nouveaux thèmes des jeunes générations et les cassettes permettent de les diffuser rapidement.
La culture matérielle est présente dans des objets de la vie domestique et pastorale, dans des armes, ou encore dans des bijoux dont les modèles sont reproduits par des artisans, fidèles conservateurs du patrimoine. Les coupes, les louches et les cuillères en bois, les lits et les poteaux sculptés ou les porte-bagages des tentes, constituent des objets superbes, souvent pyrogravés, que les artisans doivent entretenir et réparer. La selle de chameau, qui est une selle de garrot posée devant la bosse, est surtout connue par le modèle à pommeau en croix : c'est un objet sophistiqué où s'allient le bois, le cuir et le métal. Les armes, couteau de bras, lance-javelot, bouclier – aujourd'hui disparu – et surtout l'épée – takuba – qui bat toujours le flanc des hommes, constituent la panoplie de ces guerriers. Les lames de certaines épées, venues d'Europe au XVIe siècle ou d'Égypte, portent des marques qui permettent d'identifier leur origine. Quelques épées, propriétés de grands chefs, possèdent comme Durandal, un nom qui leur est propre ; les lames les plus nombreuses ont cependant été fabriquées par les forgerons locaux avec de l'acier de récupération ; toutes les épées possèdent pourtant une même garde, une même poignée, un même fourreau, et s'identifient dans un même modèle. Les cadenas, les bijoux en argent, dont la croix d'Agadez est aujourd'hui partout connue, ont conquis le marché des touristes et de l'Europe.
Vivre avec ses troupeaux dans un milieu aride, aux repères rares, demande une connaissance intime du milieu, un sens de l'observation qui permet de se situer dans l'espace grâce à des indices imperceptibles. Le nomadisme est une utilisation rationnelle du milieu par un déplacement au fil des saisons. Les Touaregs sahéliens conduisent leurs troupeaux dans les riches prairies au sud du Sahara, sur des terres et des eaux salées, au cours de la brève saison des pluies estivales ; ils regagnent des parcours méridionaux pourvus d'arbres fourragers et de ressources hydrauliques permanentes, au cours de la longue saison sèche.

dimanche 29 juin 2008

A mediter:parole de sagesse (4)


Lorsque la barque de votre vie va à la dérive, commencez par jetez l'encre sur une feuille de papier!...Ecrire c'est se libérer de ses fantômes!

jeudi 26 juin 2008

26 juin:Journée mondiale contre la drogue


Cette année encore, comme tous les 26 juin, les Nations unies célèbrent la Journée internationale contre l’abus et le trafic illicite des drogues. Mais, à un an de l’échéance fixée en 1998 lors de la session extraordinaire consacrée au problème mondial de la drogue de l’Assemblée générale des Nations unies (UNGASS), la situation mondiale des productions agricoles de drogues illicites est loin d’avoir été résolue, que ce soit par voie d’éradication ou par voie de substitution.
En effet, ni la destruction physique des récoltes de coca, de cannabis ou d’opium, ni les programmes de développement alternatif n’ont permis de faire diminuer les superficies couvertes par chacune des trois plantes à drogue (cocaïer, cannabis, pavot).
Cent ans de prohibition mondiale de certaines drogues et, surtout, plus de trente ans de "guerre contre la drogue" ont justifié que soient dépensés des dizaines et des dizaines de milliards de dollars dans d’innombrables campagnes d’éradication forcée et dans de bien moins nombreux projets de développement alternatif, en pure perte. Le recours aux campagnes d’éradication a été généralisé sur tous les continents, au cours des trente dernières années quels que soient les contextes et en dépit des conséquences contre-productives et des effets pervers engendrés.

A mediter:parole de sagesse (3)


La sagesse est l'expérience d'une vie bien remplie. C'est savoir donner, savoir écouter, Et tendre la main en cas de besoin. La sagesse est la capacité d'éprouver un bonheur simple. Dans tout ce que l'on aime, que l'on éprouve, Tant dans la joie et la peine. La sagesse c'est écouter le message venant du plus profond de soi. C'est aplanir les difficultés de la vie Qui jonchent notre existence, En évitant de refaire la même erreur!...

mercredi 25 juin 2008

Arrestation de 520 suspects pour terrorisme en Arabie Saoudite
















Les autorités saoudiennes annoncent détenir 520 personnes soupçonnées de terrorisme.
Selon le ministère de l'Intérieur cité par la télévision publique, il s'agit de nouvelles arrestations.
Un rapport lu sur une chaîne nationale révèle que deux cellules terroristes ont été démantelées récemment: la première dans la ville portuaire de Yanbou, à proximité d'un important terminal pétrolier et d'usines pétrochimiques, et la seconde dans une province de l'est du pays, ou se situe le coeur de l'industrie de l'or noir du royaume.
Pour la deuxième cellule, le ministère de l'Intérieur saoudien a précisé qu'il s'agissait de "ressortissants africains".
"Ils ont essayé de travailler dans l'industrie pétrolière. Il devenait évident qu'ils souhaitaient répandre leur idées partout, et collecter des fonds pour les envoyer à l'étranger."
L'Arabie saoudite, premier pays exportateur de pétrole et gardien des lieux saints de l'islam, est confrontée à une campagne de violence orchestrée depuis 2003 par Al Qaïda.
L'an dernier, les autorités saoudiennes avaient déjà procédé à des centaines d'interpellations.

mardi 24 juin 2008

A mediter:parole de sagesse (2)



Lorsque les pères s’habituent à laisser faire les enfants,Lorsque les fils ne tiennent plus compte de leurs paroles,Lorsque les maîtres tremblent devant leurs élèves et préfèrent les flatter,Lorsque finalement les jeunes méprisent les lois parce qu’ils ne reconnaissent plus au dessus d’eux l’autorité de rien ni de personne,Alors c’est là, en toute beauté et en toute jeunesse, le début de la tyrannie.


PLATON

dimanche 22 juin 2008

A mediter:parole de sagesse


Le monde est aveugle. Rares sont ceux qui voient. "" Une conscience troublée par les désirs ne peut se libérer ; et une sagesse troublée par l'ignorance ne peut se développer. "" Ne croyez pas les individus, fiez-vous aux enseignements ; ne croyez pas les mots, fiez-vous au sens ultime, ne croyez pas l'intellect, fiez-vous à la Sagesse. "" Si la haine répond à la haine, comment la haine finira-t-elle? "" Toute conquête engendre la haine, car le vaincu demeure dans la misère. Celui qui se tient paisible, ayant abandonné toute idée de victoire ou de défaite, se maintient heureux.

PROVERBES ARABE (1)


1-"Suis le conseil de celui qui te fait pleurer, et non de celui qui te fait rire."

2- "Loue ton ami en public et critique-le en tête à tête."

3-"La beauté est une demi-faveur du ciel, l'intelligence est un don."

4- "Dans la nuit noire, sur la pierre noire, une fourmi noire : Dieu la voit."

5-"Chercher à se justifier quand on n'est pas coupable, c'est s'accuser."

6-"N'ouvre la bouche que lorsque tu es sûr que ce que tu vas dire est plus beau que le silence."

7- "L'erreur n'annule pas la valeur de l'effort accompli."

8-"Ce qui est passé a fui ; ce que tu espères est absent ; mais le présent est à toi."

9-"L'indigestion du riche est la vengeance de la faim du pauvre."

10-"Lorsque tu vins au monde, tout le monde était content et toi tu pleurais.-Vis de telle sorte que lorsque tu mourras, tous pleureront et tu seras heureux."

11-"Ne jugez pas le grain de poivre d'après sa petite taille, goûtez-le et vous sentirez comme il pique."

12-"Parle si tes mots sont plus forts que le silence, sinon garde le silence."

13-"Qui veut faire quelque chose trouve un moyen.-Qui ne veut rien faire trouve une excuse."

14-"Si Dieu ne pardonnait pas, Son paradis resterait vide."

15-"L'hypocrite est celui qui ne fait pas ce qu'il conseille."



16-"La vérité est amère mais ses fruits sont doux."



17-"Ne regarde pas la petitesse de tes péchés mais la grandeur de Celui à qui tu as désobéi."



18-"Ce n'est pas le temps qui passe, mais nous qui le traversons."



19-"Quand tu lances la flèche de la vérité, trempe la pointe dans du miel."



20-"La main qui donne est meilleure que celle qui reçoit."



21-"Dieu ne regarde ni vos corps, ni vos images mais Il regarde vos coeurs."

samedi 21 juin 2008

La tente dans la solitude : La société et les morts chez les Touaregs Kel-Ferwan













La tente dans la solitude. La société et les morts chez les Touaregs Kel-Ferwan a été publié en 1987. Le livre est consacré à une évocation des valeurs selon lesquelles s’ordonne une société touarègue sahélienne. Dans cette société de nomades, les tentes appartiennent aux femmes. La jeune épousée vient installer dans le campement de son mari une tente qu’elle a reçue des mains maternelles et revient avec elle dans le campement des siens en cas de divorce ou de veuvage. S’ils passent comme leurs sœurs les années d’enfance dans la tente de leur mère, les garçons la désertent dès qu’ils atteignent la puberté et doivent jusqu’au mariage vivre dans des abris sommaires à l’écart des campements. Un homme retrouve une tente quand il prend épouse, mais il n’habitera jamais la tente de cette étrangère comme il habitait, petit garçon, celle où sa mère lui a donné le jour; et, serait-il un vieillard considéré, le divorce ou le veuvage le ramène à la position précaire des adolescents qui vont sans tente. Les hommes sont donc en quelque sorte extérieurs à la tente, de laquelle en revanche l’usage et le langage font un domaine féminin.Tout cela est solennisé par la cérémonie des épousailles, durant laquelle il est rappelé que le mariage est pour l’époux l’entrée dans une tente où il n’est qu’un hôte, tandis qu’il est pour l’épouse le passage sans hiatus de la tente où sa mère l’a élevée à celle dont sa mère lui a fait don. On en trouve également une manière d’écho dans la terminologie de parenté : de même qu’une femme a un statut unique par rapport à la tente, de même elle dispose d’un terme unique pour désigner ses descendants, qui pour elle sont tous des "enfants"; tandis que pour l’homme, le fait qu’il appelle "neveux" les enfants nés des tentes de ses sœurs répond assez bien au fait que, pour qu’une épouse lui donne des "enfants", il doit quitter une tente dont ses sœurs au contraire resteront proches. Plus encore, le voile dont il dissimule son visage – ce voile qu’il prend l’habitude de revêtir à l’époque de sa vie où il s’éloigne de la tente maternelle et qu’il porte au plus haut le jour où les épousailles le font entrer dans une tente étrangère – est aux yeux des Touaregs le signe de son extériorité par rapport à ce domaine féminin qu’est la tente. Cette extériorité l’expose à la malveillance des kel-esuf, "ceux de la solitude", êtres maléfiques qui errent sans repos aux lisières des espaces habités, et dont on dit qu’ils plongent dans le mutisme ou la déraison ceux qui d’aventure les rencontrent. Il semble que le voile a pour fonction de protéger les hommes de la malveillance de ces êtres, alors que les femmes, en raison de leur affinité avec les tentes, en sont plus naturellement protégées. L’unique occasion où cette protection s’abolit est le déménagement : leurs tentes étant repliées, les femmes retrouvent alors l’espace d’un instant des périls qui pour les hommes sont quotidiens, et doivent s’en garder. Comme pour manifester que le port du voile est le lot d’hommes privés de tentes – ou du moins d’une chaleureuse intimité avec les tentes –, on appelle les femmes "celles des tentes" tandis que leurs compagnons sont appelés "les voiles". » (présentation de l'auteur)




vendredi 20 juin 2008

LA RELATION AVEC L'AUTRE


La ville sainte de La Mecque a abrité récemment une conférence islamique internationale réunissant un parterre d'un demi millier d'oulémas.
L'objectif des plus hautes autorités animatrices de ce projet s'inscrivait dans le souci de promouvoir le dialogue entre l'islam, le christianisme et le judaïsme. Il s'agissait dans ce cadre, d'exposer au monde les préceptes de l'islam, de réaffirmer son identité comme "la voix de justice et des valeurs morales humaines, la voix de la coexistence et du dialogue". Selon les responsables de la conférence, la proposition de dialogue faite à cette occasion est "destinée à contrer les défis de l'enfermement, de l'ignorance et de l'étroitesse de vue, pour que le monde comprenne (...) les préceptes de l'islam, sans animosité". Le serviteur des deux saintes mosquées expliquera à cet effet que "l'islam a instauré des principes de dialogue et défini la voie du dialogue" avec les adeptes des autres religions. Il ajoutera que cette voie "passe par les valeurs communes aux trois religions monothéistes", précisant que "ces valeurs abhorrent la traîtrise, rejettent le crime, combattent le terrorisme ..." Les croyances qui ont précédé l'islam sont en effet évoquées sous divers aspects en de nombreux passages du Livre saint de la dernière religion révélée. Tout comme les relations multiformes qui se sont instaurées entre adeptes des différentes confessions. Pour les oulémas, la constance de l'islam est d'inciter l'être humain à la bienfaisance. L'on relève ainsi dans les Révélations : "A chacun une orientation vers laquelle il se tourne. Rivalisez donc dans les bonnes oeuvres. Où que vous soyez, Dieu vous ramènera tous vers Lui, car Dieu est, certes Omnipotent." (2-148)La perception des gens du Livre sous cet angle n'est point passée sous silence : "Certes, ceux qui ont cru, ceux qui se sont judaïsés, les Nazaréens, et les Sabéens, quiconque d'entre eux a cru en Dieu, au Jour dernier et accompli de bonnes œuvres, sera récompensé par son Seigneur ; il n'éprouvera aucune crainte et il ne sera jamais affligé." (2-62)Dans une société plurielle, la relation à l'autre est une nécessité. Les principes définis en la matière par le Messager (PSL) revêtent ainsi tout leur sens dans ses propos selon lesquels : "Trois défauts caractérisent l'hypocrite : Tenir des propos mensongers, manquer à ses promesses et tromper la confiance d'autrui".La recommandation en est mise en exergue dans divers passages du Livre saint indexant la duplicité : "Et ne prenez pas vos serments comme un moyen pour vous tromper les uns les autres, sinon (vos) pas glisseront après avoir été fermes, et vous goûterez le malheur pour avoir barré le sentier de Dieu. Et vous subirez un châtiment terrible." (16-94) Ces mises en garde sont par ailleurs soutenues par autant d'appels à l'ouverture : "Par la sagesse et la bonne exhortation appelle (les gens) au sentier de ton Seigneur. Et discute avec eux de la meilleure façon. Car c'est ton Seigneur qui connaît le mieux celui qui s'égare de Son sentier et c'est Lui qui connaît le mieux ceux qui sont bien guidés." (16-125)


A. K. CISSÉ

l'Essor n°16223 du - 20-06-2008