vendredi 20 juin 2008

LA RELATION AVEC L'AUTRE


La ville sainte de La Mecque a abrité récemment une conférence islamique internationale réunissant un parterre d'un demi millier d'oulémas.
L'objectif des plus hautes autorités animatrices de ce projet s'inscrivait dans le souci de promouvoir le dialogue entre l'islam, le christianisme et le judaïsme. Il s'agissait dans ce cadre, d'exposer au monde les préceptes de l'islam, de réaffirmer son identité comme "la voix de justice et des valeurs morales humaines, la voix de la coexistence et du dialogue". Selon les responsables de la conférence, la proposition de dialogue faite à cette occasion est "destinée à contrer les défis de l'enfermement, de l'ignorance et de l'étroitesse de vue, pour que le monde comprenne (...) les préceptes de l'islam, sans animosité". Le serviteur des deux saintes mosquées expliquera à cet effet que "l'islam a instauré des principes de dialogue et défini la voie du dialogue" avec les adeptes des autres religions. Il ajoutera que cette voie "passe par les valeurs communes aux trois religions monothéistes", précisant que "ces valeurs abhorrent la traîtrise, rejettent le crime, combattent le terrorisme ..." Les croyances qui ont précédé l'islam sont en effet évoquées sous divers aspects en de nombreux passages du Livre saint de la dernière religion révélée. Tout comme les relations multiformes qui se sont instaurées entre adeptes des différentes confessions. Pour les oulémas, la constance de l'islam est d'inciter l'être humain à la bienfaisance. L'on relève ainsi dans les Révélations : "A chacun une orientation vers laquelle il se tourne. Rivalisez donc dans les bonnes oeuvres. Où que vous soyez, Dieu vous ramènera tous vers Lui, car Dieu est, certes Omnipotent." (2-148)La perception des gens du Livre sous cet angle n'est point passée sous silence : "Certes, ceux qui ont cru, ceux qui se sont judaïsés, les Nazaréens, et les Sabéens, quiconque d'entre eux a cru en Dieu, au Jour dernier et accompli de bonnes œuvres, sera récompensé par son Seigneur ; il n'éprouvera aucune crainte et il ne sera jamais affligé." (2-62)Dans une société plurielle, la relation à l'autre est une nécessité. Les principes définis en la matière par le Messager (PSL) revêtent ainsi tout leur sens dans ses propos selon lesquels : "Trois défauts caractérisent l'hypocrite : Tenir des propos mensongers, manquer à ses promesses et tromper la confiance d'autrui".La recommandation en est mise en exergue dans divers passages du Livre saint indexant la duplicité : "Et ne prenez pas vos serments comme un moyen pour vous tromper les uns les autres, sinon (vos) pas glisseront après avoir été fermes, et vous goûterez le malheur pour avoir barré le sentier de Dieu. Et vous subirez un châtiment terrible." (16-94) Ces mises en garde sont par ailleurs soutenues par autant d'appels à l'ouverture : "Par la sagesse et la bonne exhortation appelle (les gens) au sentier de ton Seigneur. Et discute avec eux de la meilleure façon. Car c'est ton Seigneur qui connaît le mieux celui qui s'égare de Son sentier et c'est Lui qui connaît le mieux ceux qui sont bien guidés." (16-125)


A. K. CISSÉ

l'Essor n°16223 du - 20-06-2008

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