jeudi 15 janvier 2009

Festival : LA GRANDE FETE SUR LA DUNE D’ESSAKANE


Tombouctou la Cité mystérieuse a été en l’espace de 72 heures le centre de l'activité touristique ouest-africaine à la faveur du festival au désert "Essakane" tenu du 9 au 14 janvier. Cette 9è édition avait pour invité principal le Maroc.
La veille, c'est à dire le 8 janvier à 20 heures la petite localité de Koriomé au bord du fleuve à l'entrée de Tombouctou était littéralement envahie par des dizaines véhicules qui attendaient, sous le froid et le vent, d’effectuer la traversée par le bac.Certains participants ont du passer la nuit à la belle étoile. Toutes les structures hôtelières de la ville des 333 saints ont fait le plein à tel point que des touristes ont été reçus dans des familles. Le village d'Essakane est situé en plein désert entre le lac Gouber et la colline dans le cercle de Goundam à environ 100 km de Tombouctou. Sur le site du festival se dressent à perte de vue des tentes qui épousent la couleur claire du sable fin.Des cris de chameaux se mêlent aux grondements des 4x4 ensablés ou s’arrachant difficilement aux dunes. Derrière deux dunes triangulaires est majestueusement plantée la scène où se sont produits des artistes venus du Burkina, du Cap Vert, de Côte d'Ivoire, de Guinée Conakry, de Mauritanie, de France, du Maroc et, bien entendu, du Mali.De nombreuses télévisions africaines et occidentales étaient de la fête. Essakane a été un lieu de rencontre et de communion où le restaurateur de Tombouctou, le paysan du Faguibine, les jeunes voyagistes du Sud-Mali et les chameliers touaregs se sont côtoyés dans la bonne humeur et la fraternité.Le festival au désert connu sous le nom de Takoubelt en 8è Région, de Tamakanit en 6è Région, auquel le village de Essakane a désormais donné son nom, était jadis organisé au lendemain de la saison pluvieuse pour discuter des problèmes et litiges fonciers en milieu nomade. De nos jours, il se modernise et contribue sans doute à la consolidation de la paix sociale, mais aussi au rapprochement des peuples et des cultures à travers le monde. Il se veut un forum de communication et d'échange et s'inscrit dans le cadre de la promotion et de la sauvegarde des cultures sahélo-sahariennes. En somme, cette action culturelle vise à favoriser l'expression plurielle ainsi que l'émergence d'opérateurs culturels et promoteurs de spectacles.Pour le ministre de l'Artisanat et du Tourisme, N'Diaye Bah, la diversité des produits proposés, expression d'un artisanat riche, la possibilité de promotion, l'entretien des relations diverses font d'Essakane un haut lieu de la civilisation universelle, celle du donner et du recevoir. Quant à l'honorable Oumar Bouri Touré dit Billy, il a assuré les organisateurs du soutien des élus pour le développement du tourisme en 6è Région et dont Essakane constitue le lancement annuel. Pour le député cette rencontre est l'illustration parfaite d'une symbiose des peuples nomades et sédentaires de la région de Tombouctou. C'est le symbole de l'ancrage réel de la paix dans la région, a-t-il résumé.Aujourd'hui le festival au désert s'impose au plan national et international grâce au dynamisme des acteurs et à l'engouement qu'il suscite auprès des amoureux du désert et des passionnés du tourisme avec l'accompagnement de l'Unesco et des départements de l'artisanat et du tourisme et de la culture. En dépit de l'insécurité évoquée par certains, l'édition 2009 de Essakane s’est déroulée dans les conditions les meilleures sans aucun incident. Des dizaines de milliers de festivaliers ont pu savourer la musique à travers des concerts géants, des spectacles de sons et lumières et de petites animations. Ils ont pu également apprécier les courses de chameaux, suivre des conférences débats et faire des excursions à dos de chameaux. Forces armées et de sécurité, protection civile et Croix-rouge ont veillé nuit et jour sur la fête. Grand merci à elles aussi.


Adama DJIMDE

ORTM
Source:l'Essor n°16363 du - 2009-01-15

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