mercredi 3 décembre 2008

Festival du théâtre des réalités : La 9ème édition démarre


La 9ème édition du festival théâtre des réalités a démarré le 1er décembre 2008, au palais de la culture, sur la berge du fleuve Niger. Pour cette soirée inaugurale de la biennale du théâtre au Mali, les organisateurs n’ont pas fait dans la dentelle, en programmant « la geste des étalons ». « La geste des étalons » est un théâtre particulier. Si nous sommes habitués à voir des scènes sur des planchers, dans des salles dédiées à la cause, « la geste des étalons » a besoin d’espace pour que ses acteurs déploient tout leur talent. Les Bamakois qui ont fait le déplacement pour la soirée inaugurale du festival théâtre des réalités, ont été émerveillés par la splendeur du spectacle. La régie son et lumière étaient impeccables. La prestation des acteurs, dans une maîtrise parfaite des chevaux, était à la limite de l’irréel. Dans une interaction avec le public, le comédien burkinabé Sidiki Yougbaré, dans son rôle de narrateur, a tenu le public en haleine. « La geste des étalons » est une mise ne scène qui fait appel à une douzaine de chevaux et à un âne. Pour mieux traduire la trame de l’histoire, des cavaliers à la limite des acrobates, allient maîtrise et talent pour subjuguer le public. Sidiki Yougbaré, dans une narration qui fait appel à la technique des contes africains, capte l’attention des spectateurs. La trame de l’histoire est toute simple. Il y a de cela des lustres, deux peuples vivaient aux portes du Sahel. Au Nord, dans le désert, vivait un roi nomade et guerrier. Au Sud, là où la terre est rouge et fertile, vivait un grand empereur. Les deux peuples vivaient sous la menace des « hommes-esprits » qui étaient des sorciers qui hantaient la région. Et, un jour, poussé par la famine et les tempêtes de sable, le roi nomade pénétra sans le savoir sur les terres de l’empereur. Et depuis ce jour, la paix a fuit la région. Les deux peuples ne rataient aucune occasion pour se faire la guerre, jusqu’au jour où Dima, le fils du Roi nomade et Sylla, la fille unique de l’empereur, tombèrent amoureux. Perdue dans le désert suite à une folle chevauchée sur un étalon devenu fou, la fille de l’empereur sera secourue par Sahel la fille du roi nomade. Une amitié exceptionnelle naîtra entre les deux jeunes gens, contre la volonté de leurs parents. Cette amitié sera matérialisée par le sacrifice suprême qui va convaincre l’empereur et le roi à sceller une paix définitive. Les hommes-esprits assoiffés de sang, vont exiger de l’empereur de leur offrir une fille vierge de sang royal. Soucieux de la sécurité de son peuple, l’empereur ne va pas hésiter à offrir sa fille unique. Mais, l’amitié qui unissait Sahel à Sylla, va conduire cette dernière à accepter de mourir à sa place. Sahel viendra remplacer Sylla sur l’autel sacrificiel. Etant aussi de sang royal, « les hommes-esprits » n’y verront aucun inconvénient et accepteront l’offrande. Et surpris de voir sa fille encore en vie, l’empereur comprendra que son amie, la fille du roi nomade s’est fait sacrifier à sa place. Et depuis, il prit la décision de pacifier ses relations avec le roi nomade. Une grande cérémonie va sceller la paix retrouvée entre les deux peuples. Au cours de cette cérémonie, Dima, fils du roi nomade va épouser Sahel la fille de l’empereur. Et pour montrer leur volonté à ne plus se faire la guerre, les deux souverains vont échanger les symboles de leur pouvoir et décider de dénommer l’espace sur lequel ils vivent : Sahel. C’est par cette pièce qui prône les vertus de la paix que le théâtre des réalités édition 2008, a annoncé les couleurs.

Assane Koné.
Source: LE REPUBLICAIN:03-12-2008

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