jeudi 18 décembre 2008

Littérature : La légende de Bakari Dian et Bilissi inspire un roman



Aboubacar Eros Sissoko, écrivain malien, installé en France, s’apprête à mettre sur le marché du livre deux nouvelles œuvres : « Bakari Dian, le fils rebelle de Ségou » et « une enfance avec Biram au Mali ». Avec ces deux livres, Aboubacar Eros Sissoko aura désormais 6 œuvres dans les librairies.Des auteurs ma-liens, Aboubacar Eros Sissoko est sûrement celui qui publie le plus ces dernières années. De 2005, date de sortie de son premier roman « Sadio et Maliba l’hippopotame » à 2008, ce jeune auteur malien aura publié 6 œuvres. D’ici la fin de l’année 2008, il mettra en vente dans les librairies ces deux dernières œuvres : « Bakari Dian, le fils rebelle de Ségou » et « Une enfance avec Biram au Mali ». A paraître chez les éditions « Anibwé » à Paris, « Bakari Dian, le fils rebelle de Ségou » est un roman dans lequel Aboubacar Eros Sissoko replongera les lecteurs dans la légende de Bakari Dian et Bilissi. Dans son résumé du livre, Eros dira que Bilissi a longtemps défrayé la chronique dans la région de Ségou. Selon lui, personne ne connaissait ses véritables origines. « Ce monstre mi-homme, mi-bête exigeait des villageois un tribut toujours plus important. Partout où il passait, il semait terreur et désolation », a-t-il indiqué. Avant de rappeler que les excès de Bilissi vont pousser Bakari Dian à sortir de sa réserve. Mais, l’auteur pour faire durer le suspens ne dira pas si Bakari Dian vaincra Bilissi. Il laisse au lecteur de découvrir la réponse dans le livre. Mais, l’auteur dira que ce récit nous plonge au cœur d’une Afrique en pleine mutation, en flagrante contradiction avec ses valeurs les plus nobles. Le livre a tout l’air d’être un prétexte pour l’auteur d’aborder la question essentielle du pouvoir et de sa gestion. Et il ne s’en cache pas. « Cette légende peut être vue comme une métaphore de la situation actuelle de l’Afrique, ce vaste continent qui se retrouve face à son destin et qui doit accepter les règles du jeu. Elle place l’homme au cœur des évènements », a-t-il déclaré. Son deuxième livre à paraître d’ici la fin de l’année 2008, intitulé « Une enfance avec Biram au Mali », est un roman autobiographique à l’allure d’un hommage qu’il rend à son père qui nous a quitté il y a bientôt une année. Ce roman va paraître chez Harmattan, dans la collection écrire l’Afrique. Mme Macalou Fanta Ouane, après lecture du manuscrit ne s’est pas empêchée de dire que le roman « Une enfance avec Biram au Mali » est un témoignage accablant, mais objectif d’un régime sanguinaire. Elle a aussi estimé que « c’est un récit poignant d’une enfance tumultueuse et au-delà d’une société, voire d’une culture à travers laquelle se reconnaîtraient bon nombre d’africains, et tout cela par la grâce d’une plume vivante, saisissante, enrichissante et surtout agréablement réaliste ». Dans ce roman, l’auteur fait appel à ses souvenirs d’enfance. Il se souvient que son père feu Biram Sissoko fut d’abord instituteur, avant de devenir cadre au ministère de la jeunesse et des sports aux premières années de l’indépendance du Mali. Et le 19 novembre 1968, un coup d’Etat militaire renversa le pouvoir et mit fin à sa nouvelle carrière. Arrêté, emprisonné et déporté à Intadenit, dans le grand nord désertique, il sera séparé et privé pendant 7 ans, de sa progéniture. Si Aboubacar Eros Sissoko n’a jamais oublier ces longues années de séparation avec son père, il se souvient comme hier de la rude et sévère éducation que son père leur a inculqué. Et un an après la disparation de Biram Sissoko, l’un des pères fondateurs du mouvement pionnier du Mali, l’auteur bouleversé nous ouvre les portes de son enfance. Dans « Une enfance avec Biram au Mali », il nous raconte son parcours avec cet éducateur, à qui il rend un vibrant hommage d’amour et auquel peu à peu il s’identifie. Mais, au-delà de la relation entre l’auteur et son père qui constitue la trame du livre, l’auteur a eu la présence d’idée de faire revivre aux lecteurs un pan de l’histoire du Mali, en rappelant aux maliens ce que fut la vie des familles des prisonniers du régime dictatorial de Moussa Traoré. Qui mieux que Mme Macalou Fanta Ouane aura les mots justes pour parler de l’œuvre d’Aboubacar Eros Sis-soko. « La force de cette narration provient du fait que les extrêmes les plus distants s’y côtoient et cohabitent même : drame et comédie ; fous rires et sanglots effrénés ; réalisme et insouciance, douleur et douceur ; dignité bafouée et dignité retrouvée, et enfin, vie et mort », a-t-elle déclaré. Né au Mali, Aboubacar Eros Sissoko est diplômé de l’INA (Institut National des Arts du Mali) et de l’école Supérieure des Beaux-arts de Toulouse. Après une formation DEFA aux CEMEA, il est aujourd’hui éducateur spécialisé auprès d’enfants et d’adolescents en région parisienne. Aboubacar Eros Sissoko dont le franc-parler ne laisse pas indifférent, vit en France depuis quinze ans. Il est auteur de « Sadio et Maliba l’hippopotame », sorti en 2005 aux éditions L’Harmattan. En 2006, aux éditions Monde Global, il publie « La mort de Maliba l’hippopotame. Au temps des colonies ». Ce roman a été préfacé par Manuel Walls. En 2007, Abou-bacar Eros Sissoko publie deux romans : « Chakozy. Un drôle de chat », avec la préface de Sow Mamadou Gabriel et la Postface de Oumar Mariko et Sow Mamadou Gabriel et « Mariama Kaba du Mali. Un destin tragique », préfacé de Sidibé Kadidia Aoudou. Ces deux romans ont été publiés aux éditions L’Harmattan.
Assane Koné
Source: LE REPUBLICAIN,le 16-12-2008

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