La grande salle du Centre international de conférences de Bamako a refusé du monde, vendredi lors de la Journée internationale de lutte pour l'abandon de la pratique de l'excision que notre pays célébrait à l'instar de la communauté internationale.
La mobilisation a été, en effet, à la mesure de l'enjeu d'un événement placé cette année sous le signe de l'engagement total de la jeunesse. Le thème retenu à cet effet était : "Tolérance zéro aux MGF/Excision : Les jeunes s'engagent".La cérémonie a réuni autour du ministre de la Promotion de la femme, de l'enfant et de la famille, Mme Maïga Sina Damba, plusieurs membres du gouvernement, la directrice du Programme national de lutte contre l'excision, Mme Keita Joséphine Traoré, des représentants du corps diplomatique et consulaire ainsi que de la société civile et des associations et Ong intervenant dans la lutte contre l'excision.Mme Keita Joséphine Traoré a rappelé les progrès et activités réalisés par son institution en matière de lutte contre cette pratique néfaste grâce à la volonté politique des pouvoirs publics. Elle a énuméré les acquis, les perspectives, les défis et les enjeux du Programme, citant entre autres la ratification du protocole de Maputo, la lettre circulaire du ministre de la Santé interdisant la médicalisation de l'excision, la prise en charge des victimes de l'excision, l'intégration du module de formation sur les MGF dans les écoles fondamentales et les écoles de santé, la sensibilisation de pairs éducateurs à travers le pays. Parmi les défis, Mme Keita Joséphine Traoré a distingué le renforcement du partenariat avec les bailleurs de fonds, l'amélioration de la communication entre tous les acteurs de la lutte, la poursuite et l'intensification du plaidoyer auprès des décideurs pour l'abandon de la pratique de l'excision. Elle a enfin souhaité l'adhésion de tous afin que la lutte soit effective et que cette pratique soit à jamais bannie de notre pays.Le représentant du Conseil national de la jeunesse, Amadou Obotimbé, a souligné combien le thème retenu pour cette journée interpellait les jeunes qui sont des futurs responsables et décideurs. Hamane Niang, le ministre de la Jeunesse et des Sports, a, lui, invité la jeunesse à s'impliquer davantage dans cette lutte qui la concerne au plus haut point. L'excision, a-t-il souligné, est devenue un véritable problème de santé publique qu'il faut solutionner dans l'urgence.Évoquant l'engagement de la jeunesse, le ministre de la Promotion de la Femme, de l'Enfant et de la Famille a jugé que le thème retenu était un appel à l'endroit de la jeunesse qui constitue plus de 50% de la population et la couche la plus sensible. Mme Maïga Sina Damba a invité les acteurs de la lutte à développer des approches aptes à persuader les jeunes de s'investir davantage dans le combat. Cette nécessité justifie, de son point de vue, le choix du partenariat noué par son département avec celui de la Jeunesse et des Sports et le Conseil national de la jeunesse. Un partenariat qui s'attellera à organiser des sessions d'information et de sensibilisation sur les MGF avec l'implication de toutes les institutions étatiques et non étatiques qui s'occupent des jeunes tant en milieu urbain que rural. Elle a, à ce propos, félicité tous les intervenants dans la lutte pour leur engagement ainsi que les partenaires techniques et financiers pour leur appui constant. Des sketches, poèmes, plaidoyers et prestations d'artistes sur les méfaits de l'excision ont largement agrémenté la cérémonie.
Aïssata Traoré
Sourcel'Essor n°1380 du - 2009-02-10
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