(Parvenu par Email le 13 Avril 2010)
Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement ;
Honorable Président de l’Assemblée Nationale du Mali ;
Monsieur le Président du Haut Conseil des Collectivités Territoriales ;
Mesdames, Messieurs les Ministres ;
Mesdames, Messieurs les Présidents des Institutions de la République ;
Madame le Médiateur de la République ;
Son Excellence Monsieur le Doyen du Corps Diplomatique ;
Excellences Mesdames, Messieurs les Ambassadeurs ;
Madame la Coordinatrice du Système des Nations-Unies au Mali ;
Mesdames, Messieurs les Représentants des Organisations Africaines et Internationales ;
Messieurs les Gouverneurs des Régions et du District de Bamako ;
Madame, Messieurs les Préfets ;
Monsieur le Président de l’Association des Municipalités du Mali ;
Monsieur le Président de l’Association des Collectivités, Cercles et Régions du Mali ;
Messieurs les Présidents des Assemblées Régionales ;
Messieurs les Présidents des Conseils des Cercle ;
Mesdames, Messieurs les Représentants des Partenaires Techniques et Financiers ;
Distingués invités ;
Mesdames, Messieurs,
La Journée Nationale des Communes est toujours un moment privilégié de dialogue entre le Président de la République et l’ensemble des Maires de nos 703 communes. Nous la célébrons chaque année, vous et moi, avec le même plaisir et le même intérêt. Le Ministre de l’Administration Territoriale et des Collectivités Locales, que je félicite pour son brillant discours, a fort justement rappelé les enjeux et le contexte de cette 10ème Edition de la fête de nos communes.
Cet évènement intervient au cœur de la célébration du Cinquantenaire de l’accession de notre pays à l’indépendance et nous offre, de ce fait, l’occasion de nous interroger sur nos choix et nos politiques pour l’administration de notre pays, de 1960 à nos jours. La Journée Nationale des Communes 2010 coïncide également avec le 10ème anniversaire de la décentralisation intégrale au Mali ; le moment est donc propice à la réflexion sur les forces et les insuffisances de notre parcours.
La Journée Nationale des Communes, Edition 2010, se tient enfin un an après les élections communales d’avril 2009. Aux maires et aux conseillers dont le mandat a été renouvelé, j’adresse mes plus vives félicitations. A l’endroit des nouveaux maires et conseillers élus, je forme des vœux sincères de succès à la tête de leurs communes.
C’est le lieu pour moi de me réjouir de la qualité et de la diversité des profils des élus locaux, en constante amélioration d’une élection à l’autre. C’est un baromètre de l’intérêt et de l’espoir que suscite notre politique de décentralisation.
Mesdames, Messieurs,
Au fil des Editions, la Journée Nationale des Communes nous a permis de mesurer le formidable élan de solidarité et les partenariats dynamiques entre les villes, communes, villages du Mali et ceux d’Afrique, d’Europe et du Canada. A ce titre, je souhaite une cordiale bienvenue à nos invités venus de pays frères et amis pour prendre part à cette rencontre. Je veux saluer, ici, les résultats tangibles de la coopération décentralisée qui, dans de nombreuses localités maliennes, améliore la qualité de vie de nos populations.
Mesdames, Messieurs les Elus locaux,
Le thème de vos réflexions porte, cette année, sur la Décentralisation et le Développement Economique Régional et Local . Sa pertinence relève de l’évidence. La décentralisation n’a pas seulement pour vocation à définir le cadre institutionnel de la gouvernance locale ; elle vise aussi et surtout à promouvoir le développement de nos collectivités au plan économique, social et culturel au profit de nos populations.
Le document cadre de Politique Nationale de Décentralisation, qui couvre la période 2005-2014, situe clairement nos ambitions ainsi que les objectifs assignés à la décentralisation. Cette vision est largement partagée par nos partenaires au développement . Je veux saluer ici, à cet égard, la mise en œuvre du Programme d’Appui à la Réforme Administrative et au Développement Economique Régional, qui sera financé sur le 10ème FED.
L’Etat du Mali, avec ses ressources propres et celles tirées de la coopération au développement, continuera à investir dans nos régions, cercles et communes, pour en faire de véritables collectivités porteuses de croissance et de développement. Toutes les réalisations majeures et les chantiers en cours, à Bamako et à l’intérieur du pays, participent de cette politique volontariste d’équipements. Les infrastructures routières sont un puissant levier de l’activité économique et de la mobilité urbaine et interurbaine.
C’est pour cette raison, que nous avons constamment allié la construction des grands axes routiers de désenclavement avec celle des voiries urbaines dans nos capitales régionales et villes secondaires. Concernant ces dernières, des travaux de voirie urbaine démarreront bientôt à Bandiagara, San et Koutiala. On peut y ajouter la mise en service de réseaux d’éclairage public et de systèmes d’adduction d’eau dans de nombreuses localités, ainsi que le programme de réalisation de logements sociaux qui donnent du relief aux villes Bénéficiaires tout en améliorant les conditions de vie des populations.
Dans le domaine du sport et de la culture, l’effort d’équipements est tout aussi important. Des terrains de basket-ball et de football ont été aménagés dans de nombreuses localités. La politique de construction de salles de spectacles se poursuit avec la même détermination pour favoriser l’expression artistique et culturelle. Le financement des salles de Mopti, Tombouctou et Kidal est déjà disponible. L’expérience a été étendue aux villes secondaires. Barouéli et Douentza viennent d’inaugurer leurs salles de spectacles. Les travaux de construction sont achevés à Niafunké et Koro ; ils sont en cours à Diré. Des études ont été engagées sur les modalités de finition de la salle de Gao.
Un meilleur accès aux soins de santé de qualité au plus près des populations, demeure un des engagements forts de l’Etat. L’hôpital régional de Sikasso, qui attend d’être inauguré, l’hôpital du Mali, implanté à Yirimadio, dont les travaux avancent normalement, et l’hôpital régional de Mopti, amélioreront la couverture sanitaire du territoire national. 18 Centres de Santé de Référence, ainsi que 44 Centres de Santé Communautaire, seront construits ou réhabilités pour renforcer la santé de proximité.
Les infrastructures scolaires et universitaires doivent aussi accompagner le mouvement de décentralisation. Cet élan est conforté par la création de l’Université de Ségou, qui entrera en service à la prochaine rentrée, la construction de 08 nouveaux lycées publics, d’un deuxième lycée technique, d’un Institut de Formation Professionnelle à Kayes et de 03 Instituts de Formation de Maîtres à Kati, Nioro et Ségou.
Mesdames, Messieurs,
Pour consolider les initiatives en cours dans différents domaines, l’Etat a décidé, dans le cadre de l’affectation des ressources tirées de la privatisation de 51% du capital de la SOTELMA, de doter le Fonds National d’Investissement des Collectivités Territoriales de 10 milliards de FCFA. Chacune de nos régions, ainsi que le District de Bamako, bénéficiera d’un financement d’Un milliard de FCFA le cadre de projets d’équipements collectifs. Une telle action contribuera à renforcer les capacités d’investissements des collectivités, en vue d’améliorer de manière substantielle les conditions de vie des populations.
La Journée Nationale des Communes m’offre l’opportunité de saluer les efforts remarquables de l’Agence Nationale d’Investissement dans les Collectivités Territoriales. Notre processus de décentralisation porte la marque indélébile des nombreuses réalisations de l’ANICT dans toutes nos communes. La mise en place de mécanismes permanents de financement de la décentralisation à travers la dotation aux investissements et la dotation pour les appuis techniques a permis de mobiliser des ressources financières considérables en faveur des collectivités territoriales.
Mesdames, Messieurs,
La décentralisation est un pilier important de notre projet démocratique dont la vitalité réside dans sa capacité à se remettre constamment en question. C’est dans cet esprit que le Comité d’Experts présidé par le Ministre Daba DIAWARA a mené des consultations et fait des propositions visant à consolider notre démocratie. Il s’agit, entre autres,
du réaménagement du pouvoir au sein de l’Exécutif ; de la création d’un Sénat ; de la réorganisation de la Cour suprême, de la Cour Constitutionnelle, du Conseil Economique, Social et Culturel, de la Haute Cour de Justice et du Conseil Supérieur de la Magistrature ; de la création d’une Cour des Comptes et d’un organe unique et indépendant de régulation de l’audiovisuel ; du renforcement des droits et libertés avec l’extension des attributions du Médiateur de la République et, de l’institution du contrôle de constitutionnalité par voie d’exception.
Dans la même lignée, l’une des réformes les plus ambitieuses à mener par notre administration au cours des prochaines années, reste celle du découpage administratif du territoire, dans le souci d’une meilleure gouvernance du pays. Le découpage administratif actuel, avec 8 Régions, 1 District, 49 Cercles, 286 Arrondissements et 36 Communes Urbaines, portant les stigmates d’une administration centralisée, dont le fonctionnement au quotidien a mis en exergue des faiblesses telles que l’importance des distances séparant les Chefs lieux des Régions des différents Cercles et l’inefficacité dans l’encadrement des populations.
Le futur découpage administratif devra prendre en compte le souci d’une plus grande proximité avec les populations. Il se traduira par la création de nouvelles régions, de nouveaux cercles et de nouveaux arrondissements. La relecture de la loi portant statut particulier du District de Bamako s’inscrit dans la même volonté d’adapter nos entités administratives aux exigences d’une gestion plus efficace et moderne. La modification à apporter au statut actuel est d’ériger la ville de Bamako en une commune subdivisée en arrondissements, avec à leur tête des maires d’arrondissement. Ainsi, les 06 communes actuelles deviendront des arrondissements. De nouveaux arrondissements pourront être créés dans le cadre de la nouvelle réorganisation du District de Bamako.
Toutes ces réformes, relatives à la consolidation de la démocratie, à la relecture de la carte administrative et à la réorganisation du District de Bamako, participent du renouveau de l’action publique, une condition essentielle du succès dans la mise en œuvre des autres politiques publiques. Je compte sur chacun de vous, maires, conseillers municipaux, conseillers nationaux, conseillers de cercle pour porter le message des réformes indispensables à l’amélioration de notre système politique et au fonctionnement efficace de nos institutions.
Mesdames, Messieurs,
La Journée Nationale des Commune est un moment propice pour évoquer les questions de paix au Nord de notre pays. Je veux surtout insister sur la place des maires dans la mise en œuvre de notre politique nationale de lutte contre l’insécurité et le terrorisme, basée essentiellement sur l’encadrement et l’appropriation par les populations des nouvelles mesures sécuritaires. La sensibilisation des citoyens en est un élément prépondérant de la politique, d’où la mise en œuvre d’un Programme National d’Information, d’Education et de Communication sur l’Insécurité, la Drogue et le Terrorisme, qui impliquera fortement les collectivités territoriales, la société civile et les personnes ressources, dans la gestion civile des problèmes de sécurité et de défense civile.
Mesdames, Messieurs,
Plus globalement, je demeure convaincu que le développement de notre pays passe par la paix sociale et la cohésion nationale. Aussi, nous ne souscrirons à aucune entreprise de division ou de stigmatisation d’une partie de notre peuple. Vous comprenez alors notre indignation face à de graves accusations portées contre la Communauté Bwa, à l’occasion de la dernière édition de l’Espace d’Interpellation Démocratique. Nous condamnons, sans réserve, de tels propos qui peuvent conduire à des dérives et ruiner la confiance entre les communautés.
Mesdames, Messieurs,
Distingués Invités,
Je profite de cette 10ème Edition de la fête des communes pour vous redire ma foi en l’avenir de la décentralisation au Mali. Nos progrès sont indéniables, mais nous devons travailler à corriger surtout nos faiblesses. Il est important, pour nous, de renforcer l’inter-communalité et la citoyenneté. La relecture du Code des Collectivités pourra y contribuera si elle débouche sur un texte plus souple et plus consensuel.
Je tiens à féliciter le Ministère de l’Administration Territoriale et des Collectivités Locales ainsi que le Ministre, le Général Kafougouna KONE, et l’ensemble de ses collaborateurs, le Président du Haut Conseil des Collectivités Territoriales, mon frère Oumarou AG MOHAMED IBRAHIM et tous les conseillers nationaux pour leur engagement politique et leur expertise au service de la décentralisation.
J’associe à cet hommage le président et le bureau de l’Association des Municipalités du Mali ainsi que les maires. En renouvelant ma confiance et mon soutien à tous les acteurs engagés dans le développement économique, régional et local, je déclare ouverte la 10ème Edition de la Journée Nationale des Communes.
Je vous remercie de votre attention !
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