lundi 3 mai 2010

Les rois de Ségou : bientot dans nos foyers



Le journal l'Essor -Mali du, 03 Mai 2010.

Cette nouvelle série télévisée va faire connaître aux générations actuelles, ces hommes qui ont écrit une page glorieuse de notre histoire.

Les feuilletons "Dou la famille" et "Ba Djènè" ont remporté un franc succès auprès des téléspectateurs maliens et africains. Le réalisateur de ces belles oeuvres, Boubacar Sidibé, s’apprête à proposer une nouvelle série aux cinéphiles intitulée " les rois de Ségou". Il ne s’agit pas d’une histoire de fiction sur notre quotidien, mais d’un film historique. Les rois de Ségou font notre fierté.

Les hauts faits sont encore chantés par les griots. En 20 épisodes de 26 minutes chacun, le réalisateur tentera de mieux faire connaître les rois Biton Coulibaly, N’Golo Diarra, Monzon Diarra, Dah Diarra. Après le tournage dans la forêt classée de Tienfala et N’gama (Ségou), l’oeuvre d’art est actuellement au niveau de la post- production. Cette coproduction entre l’ORTM, Brico films, et Sarama fils coûtera environ 220 millions de Fcfa. Le réalisateur estime que la nouvelle série sensibilisera et fera connaître les us et coutumes. Elle donnera aux africains la possibilité de voir à l’écran leur passé à travers une mise en scène attrayante et compréhensible pour un large public.

Le réalisateur Boubacar Sidibé explique que tout est parti de deux constats. Premièrement la télévision dans sa forme actuelle est confrontée à une forte demande des téléspectateurs à cause de l’insuffisance de séries ou de feuilletons faits sur les réalités maliennes. Elle éprouve beaucoup de difficultés à honorer cette demande compte tenu des moyens limités. La télévision malienne a fait des efforts pour combler ce vide. Elle a réalisé "Les Aventures de Seko" (5 épisodes de 26 minutes) "Walaha" (20 épisodes de 26 minutes) et "DOU" (45 épisodes de 26 minutes). Ces trois séries ont été bien accueillies par le public.

Deuxièmement les thèmes de bon nombre de séries africaines portent sur des idées et des réalités contemporaines. Loin de dédaigner le coté de distraction et l’enrichissement intellectuel que ces séries apportent. Boubacar Sidibé se dit frustré et même révolté de ne pas regarder sur le petit écran des séries qui auscultent notre histoire. Des séries dans lesquelles, il aurait voulu se reconnaître et se remettre en questions dans des séries traitant les grandes figures, les événements glorieux de notre riche histoire. Il est convaincu que celui qui ne sait pas d’où il vient ne saura pas où il va.

40 épisodes. Pendant des mois le réalisateur a rencontré et écouté plusieurs griots et traditionalistes qui chantent et racontent l’épopée de Ségou. Il a eu des entretiens avec des historiens et des chercheurs spécialistes du royaume bambara de Ségou. Le souci du cinéaste est de partager et de faire découvrir à d’autres cette saga qui dura plus d’un siècle. Il a tiré de cette riche documentation une série de 40 épisodes de 26 minutes en deux saisons. Cette série décrira de manière réaliste l’univers et la vie des rois de Ségou. Elle révélera des hommes et des femmes qui ont écrit une page glorieuse de l’histoire africaine. Les scenarii seront développés à travers une mise en scène attrayante, instructive et compréhensible pour un large public.

Cette fiction, explique le réalisateur, fera découvrir aux téléspectateurs et leur fera connaître des valeurs du passé et des pratiques sociétales positives qui manquent à notre société contemporaine. Les intrigues et les sous intrigues inspirées par la vie quotidienne vont être solides et réalistes dans des histoires qui mettent en scène Biton Coulibaly, chasseur, fondateur du royaume bambara de Ségou, sa femme Banadiè, ses enfants, son griot Sankoï Koïta. Binaba Coulibaly de N’Golokuna, Bakary Djan le vainqueur de l’invulnérable Bilissi, N’golo Diarra, roi de Ségou. Monzon Diarra ou Kèlè Monzon (roi combattant de Ségou).

Tiétiguiba Dante grand griot du roi Dah fils de Monzon et vainqueur du roi magicien Samayana Bassi, de Diakrouna Toto roi de Diakrouna trahi par son épouse Saran, la princesse de l’imprenable Dionkoloni, etc... Les principaux décors sont les demeures et les cours des rois, les rues des cités, les concessions des familles, le fleuve, les champs de bataille où vivent et se croisent les personnages de cette fiction. La série donne le point de vue des personnages à travers des histoires comportant des enjeux dramatiques essentiels, leurs rêves, leurs préoccupations et leurs soucis quotidiens. Le thème central de la série concerne le goût du risque, les actes de bravoure, les faits d’armes. Dans certains épisodes l’amour-propre d’un prince déclenche un conflit, un drame, un complot, une guerre.

L’orgueil est valorisé même s’il entraîne des catastrophes. L’insulte ne se guérit que dans le sang. Le défi se relève même s’il est déraisonnable et si la partie est perdue d’avance. Car l’orgueil est une qualité épique. Quand il se double de vaillance et de noblesse, il devient vertu. Le preux force l’admiration. Il peut se vanter sans ridicule, se permettre toutes les témérité. L’honneur interdit les actes et les sentiments jugés indignes. Les sages classent dans cette catégorie la lâcheté, la crainte, la fuite devant l’ennemi, l’acceptation de la servitude.

L’honneur traduit la fidélité à l’ami jusqu’à la mort incluse et le respect sacré de la parole donnée. L’épouse de Marihéri, roi de Dionkoloni le suit librement dans la mort. Son époux de roi avait décidé de ne pas tomber vivant aux mains de Da Monzon. Mieux vaut la mort que le déshonneur.

Aucun commentaire: