mercredi 19 novembre 2008

Carnet de voyage : A la découverte des réalités Kidaloises



Ce fut un réel plaisir de découvrir fois cette 8è région du Mali. Selon certains linguistes de la localité, le mot Kidal veut dire “refus” en langue Tamasheq. Kidal est une région située dans la partie Nord-est du Mali et couvrant une superficie de 260.000 km2 avec une population de 52. 000 habitants pour une densité près de 0,2 habitant au km2. Elle est peuplée de pasteurs nomades Kel Tamasheq, Arabes, Maures, Songhaïs, et peulh.Selon Mme Mathias Nobimè, de nationalité béninoise et vivant à Kidal depuis 1971, en temps ordinaire, la ville de Kidal a tout l’air d’un gros Souk. On y trouve tous les produits d’origine maghrébine notamment de l’Algérie. Et d’ailleurs ironiquement, les populations qualifiaient l’Algérie comme étant le cordon ombilical de la capitale des Iforhas. Et pour preuve, elle assure presque 90% des besoins de la ville sur tous les plans : carburants, vivres, gaz, articles électroménagers, etc.Cependant, l’application de la décentralisation posant problème et face aux difficultés à établir un dialogue durable, survint la rébellion d’avril 2006. Celle-ci trouva relativement une issue pacifique grâce à la médiation algérienne, connue sous le nom des Accords d’Alger en voie de concrétisation après une période d’incertitude.La région est limitée au sud par la région de Gao , à l’est par le Niger, au nord par l’Algerie et à l’ouest par la région de Tombouctou. Le climat est désertique avec des températures qui atteignent le jour 45 °C et la nuit, 5 à 12 °C. Il est à noter également que cette région est divisée en quatre cercles (Abeibara, Kidal, Tessalit et Tin-Essako) et regroupe onze .En réponse aux troubles du début des années 1990, la décentralisation mise en place en République du Mali a érigé Kidal en capitale régionale et de ce fait, lui a accordé une importance politique. L’actuel gouverneur actuel est Alhamdou Ag Ilyène (nommé début janvier 2005).La région est très enclavée. Elle ne possède aucune route goudronnée et aucun fleuve ne la traverse. Les ressources de la région de Kidal proviennent essentiellement de l’élevage, de l’artisanat et du commerce. Des activités maraîchères ont été développées dans certaines zones. Le nomadisme demeure le mode de vie le plus adapté à l’environnement difficile de la région. Cependant, on peut constater l’électricité à travers la ville, de l’eau qui au cours des mois de février et mars, est rare. On peut aussi noter l’émergence de quelques sites de sédentarisation tels que Kidal ville, Ague lhoc, Tessalit et Tinzawaten.L’écriture du milieu est le Tifinagh. On la retrouve avec des variantes dans tout le occidental.L’on a relevé également que ce grand nord du Mali est le berceau du groupe musical de renommée internationale avec les Tinariwen. Chaque année a lieu à Essouk, le festival du désert.A travers la ville de Kidal, on peut voir le Fort de Kidal dont l’historique est inséparable de la fameuse prison dite “Bagne de Kidal” et du jardin zoologique colonial avec la présence d’un vieux caïman datant de 1948. Sur le plan éducatif, l’Inta-denit est une école construite au temps des colons et crée en 1948. C’est cette école qui a donné les premiers cadres à la Région, malgré l’hostilité du milieu nomade à l’école.La région des «hommes bleus» ou des Kel Tamasheq ou encore la région de Kidal surprend le visiteur par la pauvreté des populations.Sur le plan culturel et matrimonial, aujourd’hui, l’homme et la femme qui désirent vivre ensemble doivent se conformer à la tradition en quittant leurs parents pour préserver leurs liens du mariage. Mais malheureusement, pour certaines femmes, le pire est la présence du chômage et le coût du mariage qui, de façon quotidienne, constitue un handicap à leur épanouissement.
Source: LE REPUBLICAIN:19-11-2008

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