jeudi 13 novembre 2008

Festival international « Triangle du balafon »



La 5è édition sikassoise a intégré d’autres activités : expositions d’objets d’arts, concours littéraire pour les scolaires, sessions de formation et visite de sites touristiques de la ville
La 5è édition du festival international « Triangle du balafon » a regroupé ce week-end (7-9 novembre) dans la capitale du Kénédougou, des groupes de joueurs de balafon venus du Burkina Faso, de Côte d’Ivoire, de Guinée et du Mali. L’évènement a enregistré la présence du ministre de la Culture, Mohamed El Moctar, accompagné de son homologue de l’Agriculture, Tiémoko Sangaré. Ils avaient comme invité, le ministre guinéen de la Culture des Arts et Loisirs, Aly Gilbert Iffono.Les délégations burkinabé et ivoirienne étaient conduites par des responsables des départements chargés de la culture.Le triangle du balafon, faut-il le rappeler, vise à établir entre pays voisins des relations culturelles fondées sur des échanges d’expériences, la consolidation de l’intégration et de la paix entre les populations frontalières ayant en partage le balafon, la promotion du balafon en tant que moyen d’expression culturelle et élément matériel de civilisation.Placée sous le thème « le balafon : place et rôle dans les relations sociales », cette 5è édition a intégré d’autres activités parmi lesquelles des expositions d’objets d’arts, un concours littéraire pour les scolaires, diverses sessions de formation, la visite de sites touristiques de Sikasso et des conférences–débats sur le balafon, un instrument mythique et même mystique, facteur d’intégration. Le gouverneur de la région de Sikasso, Mamadou Issa Tapo, s’est réjoui de la tenue de cette manifestation qui démontre l’engagement des plus hautes autorités à œuvrer pour l’intégration sous régionale. Il a salué la présence de la Guinée, l’invitée de cette édition, et remercié la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso pour la constance de leur participation depuis la première édition du festival. Mamadou Issa Tapo a souhaité la pérennisation de cette rencontre ainsi que son extension à plusieurs pays de la sous région avant d’inviter toute la population ainsi que les responsables administratifs et politiques de la région de Sikasso, à se l’approprier.Le ministre de la Culture s’est félicité de la forte mobilisation des Sikassois autour l’évènement avant de réitérer l’engagement du gouvernement à soutenir cette initiative de promotion de l’intégration africaine et du raffermissement des liens séculaires entre les pays participants.Mohamed El Moctar a remercié les partenaires qui ont accompagné le département de la Culture et la région de Sikasso dans l’organisation de cette manifestation. Sept groupes de joueurs de balafon étaient en compétition : trois du Mali, deux du Burkina Faso et deux de Côte d’Ivoire.Le jury composé de Maliens et de Guinéens était présidé par Me Adépo Yapo, un compositeur et musicologue ivoirien. Les juges ont apprécié, entre autres, la maîtrise individuelle du jeu du balafon, les efforts de recherche et de créativité, la prestation d’ensemble des troupes, les accoutrements traditionnels, le talent des danseurs et la chorégraphie.Les compétitions se sont déroulées dans une salle de spectacle « Lamissa Bengaly » archi comble. Les différents groupes ont également participé à des animations populaires dans plusieurs quartiers de Sikasso.A l’issue de la délibération du jury, la troupe Yafié de Beregadougou du Burkina Faso a remporté le premier prix de 1,5 million de Fcfa, suivi du groupe Lassina Bengaly du Mali 1 million. Le 3è prix de 750 000 F est revenu au groupe burkinabé Jigiya de Bobo Dioulasso.Le jury a souligné les lacunes et les faiblesses constatées dans l’exploitation du balafon, les accoutrements, la chorégraphie, bref dans les efforts de recherche et de créativité pouvant améliorer les prestations. Aussi, a-t-il proposé, entre autres, la mise en place d’un encadrement technique adéquat dans les pays participants avant la prochaine édition. Dans son discours de clôture, le ministre guinéen de la Culture, des Arts et Loisirs, Aly Gilbert Iffono, estimera qu’il n’y a eu ni gagnant ni perdant au cours de ce festival car c’est la sous région ouest africaine qui a gagné. Aly Gilbert Iffono qui était l’invité d’honneur de la manifestation a jugé « réductrice » la notion triangle et proposé un « carré » de balafon ou un polygone et pourquoi pas un espace culturel pour la sous-région. Les responsables des pays participants se retrouveront en janvier prochain pour plancher sur tous les aspects liés à l’organisation, la promotion et la pérennisation de cette belle initiative a assuré le ministre de la culture Mohamed El Moctar.Vivement la 6è édition.


F. DIABATE AMAP – Sikasso


Source:l'Essor n°16320 du - 2008-11-12

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