jeudi 7 janvier 2010

Rentrée culturelle : LES SPLENDEURS TOMBOUCTIENNES


















Le journal l'Essor-Mali du 07 Janvier 2010.


Après le lancement de la quinzaine et de la saison touristique, le ministre de la Culture, Mohamed El Moctar, a présidé mardi au stade municipal de Tombouctou, la cérémonie solennelle de la rentrée culturelle. C’était en présence de son homologue de l’Artisanat et du Tourisme, N’Diaye Ba, du gouverneur de la région de Tombouctou, Mamadou Mangara, du maire de la commune urbaine, Hallé Ousmane, ainsi que du président du Haut conseil des collectivités territoriales, Oumarou Ag Mohamed Ibrahim Haïdara, du président de la commission d’organisation du cinquantenaire, Oumar Hamadoun Dicko.


La rentrée culturelle, a souligné le ministre de la Culture, se déroule dans un contexte de désinformation tendant à stigmatiser notre pays et tout particulièrement les régions du nord. L’organisation de cet événement à Tombouctou constitue de ce point de vue, le meilleur démenti à ces allégations mensongères. Mohamed El Moctar a rappelé que l’année nouvelle consacre le cinquantenaire de l’indépendance de notre pays. Les autorités ont décidé de faire des activités commémorant cet autre grand événement, un objectif de développement.

Le département de la Culture s’engage en ce qui le concerne à concrétiser cette volonté afin de faire du cinquantenaire de notre pays un formidable levier économique. C’est pourquoi, le ministre a invité tous ceux qui exercent dans le domaine de la culture à s’engager, entreprendre, oser et innover car la culture est le seul domaine où la matière première ne manquera pas.

Pour cette rentrée culturelle, les organisateurs se sont appuyés sur le terroir tombouctien. Les cinq cercles de la région ont répondu à l’appel avec leurs groupes traditionnels. Le ton de la soirée a été donné par la troupe de Niafunké qui a présenté la danse des sofas. Celle-ci célèbre les grands guerriers et les agriculteurs méritants. Le cercle de Diré à travers un chant et une danse traditionnelle a prouvé que la belle cité du blé arbore à son arc nombre de cordes qui ne demandent qu’à être valorisées.

La troupe de Gourma-Rharous, la plus applaudie, a présenté la danse des sabres ("Ikbayen" en Tamasheq). Cette danse qui se pratique à toutes les grandes occasions de la vie, célèbre les guerriers émérites. Goundam a choisi, de présenter un groupe de forgerons touaregs qui a effectué une danse guerrière aux notes de la "kouroubou", une guitare traditionnelle usitée dans nombreuses localités du Septentrion.

Toutes ces troupes traditionnelles ont souligné la diversité culturelle de la région de Tombouctou comme autant de splendeurs mystérieuses qui valent la peine d’être découvertes. En marge de cette célébration, des virtuoses de la musique malienne comme Haïra Harbi, Afel Bocoum, Aboubacar Madjou, Ami Wassidji, Tialé Harby, Bintou Garba, Arkia Maouloud et Fantani Touré ont formé une somptueuse chorale pour chanter la paix et réaffirmer l’attachement de notre pays à la sécurité sur l’ensemble de son territoire.

Le groupe "Africa percussion" qui a succédé à la chorale, a été créé en avril 2008 pour faire de la musique différemment, c’est-à-dire chanter en dansant, a expliqué sa promotrice, Nadine Desnard. Le public a apprécié avant de vibrer tout naturellement au rythme du "takamba" du groupe "Houmeissa" et des prestations d’Afel Bocoum et de Fatani Touré. Le clou de la soirée a été un défilé de mode traditionnelle de Tombouctou. Un spectacle chatoyant qui était aussi un appel au secours des artisans brodeurs.

La broderie à la main ou "Alhaourou" est, à la fois, un art et un métier, et fait partie de la culture de la région de Tombouctou. Ce patrimoine est malheureusement en voie de disparition. Pour raviver cet art séculaire, un grand défilé de mode vestimentaire de la région sera organisé en décembre 2010.

Mariam Traore

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