Le journal l'Essor-Mali du 09/08/2010. Youssouf Doumbia
Notre capitale a été choisie, afin de rendre hommage au travail inlassable abattu par l’Association Donko Seko de la chorégraphe Kettly Noël.
Bamako accueillera du 29 octobre au 5 novembre 2010 les 8è Rencontres chorégraphiques de l’Afrique et de l’Océan indien. L’Association française d’action artistique (AFAA) organise cette grande fête. Elle a choisi la capitale malienne pour cette édition pour rendre hommage au travail inlassable abattu par l’Association Donko Seko de la chorégraphe Kettly Noël.
Depuis près d’une dizaine d’années elle tente d’essaimer la danse contemporaine à travers notre pays. Le témoignage de ces efforts sont les ateliers de formation des jeunes, l’organisation du premier festival de danse contemporaine dans la sous-région, "Dense Bamako danse", les spectacles et les cours qu’elle donne au Conservatoire des arts et métiers multimédia, Balla Fasséké Kouyaté (CAM BFK). C’est pour toutes ces raisons que l’AFAA a décidé de transférer cette grande manifestation de la danse contemporaine dans notre capitale.
Cette rencontre artistique majeure a beaucoup migré depuis sa création. Elle avait été inaugurée à Luanda en Angola. Elle sera transférée à Tananarive (Madagascar) après deux éditions. Elle reste dans l’Océan indien de 1999 à 2005. En quatre éditions, cette fête de la danse africaine n’a pu véritablement prendre son envol dans ce pays insulaire.
D’énormes difficultés organisationnelles et le manque d’adhésion des autorités locales ont menacé l’existence même de la manifestation. L’AFAA a ainsi été obligée de rapatrier les Rencontres chorégraphiques sur Paris, en France afin de sauver la 6è édition. Puis c’est Tunis qui a accueilli les danseurs et chorégraphes africains pour la 7è édition. C’est dans cette ville que la décision fut prise de rallier Bamako pour la 8è édition. Elle est mise en œuvre avec la direction artistique associée de Kettly Noël. La fête chorégraphique est donc proposée cette année dans le cadre du festival « Dense Bamako Danse ».
Elle contribuera de nouveau à tisser des liens entre artistes et professionnels. Elle fera émerger de jeunes artistes du continent africain. La partie concours de la manifestation, comportant un volet Pièces collectives et un volet Solos, occupe une place centrale dans la Biennale. Ce volet se déroulera dans deux espaces principaux que sont le Palais de la Culture et le Centre culturel français de Bamako.
Dans la catégorie Pièces collectives, les compagnies Karembastudio de Alou Cissé avec "Danse esprit, danse en corps et encore" et Doudadou - dans l’oeuvre "Apokalyps" du Mali ont été sélectionnées. Les autres compagnies de danse sont : deux du Burkina faso : Tamadia de Aguibou Bougobali Sanou avec "Anhumanus" ; Teguérér Danse de Sayouba Sigue avec "A suivre" ; puis Anjorombala de Julie Iarisoa avec "Sang Couleur" ; et Soranihafa de Harimalala Angela Rakotoarisoa avec "Sora" de Madagascar ; Studio Maho de Florent Mahoukou avec "On the Steps" et Bô Zu Dia Katiopa de Boris Ganga Bouetoumoussa avec "Port du casque obligatoire" du Congo ; Horacio Macuacua de Horacio Macuacua avec "Orobroy, stop !" de Mozambique ; The Forgotten Angle Théâtre Collaborative de Peter John Sabbagha avec "Deep Night" d’Afrique du Sud.
Quant à la Catégorie Solos : Fernando Anuang’a - A journey into the future du Kenya ; Selim Ben Safia - Smurfeddin de la Tunisie ; Lebau Boumpoutou - Carrefour 2 transits du Burkina Faso ; Marcel Gbeffa - Et si ? du Bénin ; Pierre Arnold Mahoukou - Fond fou du Congo ; Prince Dethmer Nzaba - Pénombre du Congo ; Qudus Onikeku - My exile is in my head du Nigéria ; Abdallah Ousmane - Et alors ? du Niger ; Sayouba Sigue - Avec des mots du Burkina Faso ; Junior Zafialison - Ail ? Aïe !Aïe ! de Madagascar Véritable tremplin pour ces artistes, la Biennale offre aux deux compagnies et aux solos lauréats une tournée en Afrique en novembre et décembre, suivie d’une tournée en Europe de plusieurs mois en 2011. Outre le concours, la Biennale fera la lumière sur la création malienne et présentera de nombreux autres artistes du continent africain, expliquent les organisateurs. Marquée par la volonté de créer un événement populaire auquel tous les habitants de Bamako pourront prendre part, cette édition investira l’espace urbain.
Elle s’investira à créer des temps forts s’inscrivant dans le quotidien de la capitale, lors de mariages, baptêmes, rencontres dans les écoles. Les artistes et le public seront également invités à fréquenter l’Espace Donko Seko ou la Rue Princesse en soirée.
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