vendredi 28 mars 2008

Festival de Koumantou : UNE GRANDE FÊTE POPULAIRE(l'essor-mali,le 28-03-08)



Les villages de Kola et de Niamala et l'arrondissement central de Koumantou ont été choisis par l'Association pour le développement de la commune de Koumantou (Adakom) pour abriter la 3è édition du festival de Koumantou.
Trois jours durant (22-24 mars), une trentaine de troupes de musiciens et danseurs venues de plus de 11 villages ont emballé un public estimé à près de 15 000 personnes. Les spectateurs sont venus de la commune de Koumantou, Bamako, Sikasso, Abidjan, Ouagadougou. Trois ministres, Mohamed El Moctar (Culture), N'Diaye Ba (Artisanat et Tourisme) et Tiémoko Sangaré (Agriculture), étaient les invités de marque de l'événement.A l'instar des deux premières éditions, les organisateurs ont choisi de décentraliser la manifestation afin de permettre au maximum de villages de la vivre au plus près. Ainsi c'est Kola qui a eu le privilège d'abriter, samedi, la cérémonie d'ouverture. Tôt le matin, les habitants de la localité et des villages voisins ont convergé, avec les masques et aux sons des balafons, des tam-tams, des bara, des karignan, des flûtes. Chacun rivalisait d'originalité pour apporter sa contribution à la réussite de l'événement. La société sécrète, le "Nonfri", a été, encore une fois, l'une des attractions du festival. Accompagnés d'un air très sobre de balafon, d'un petit djembé, d'un karignan et de deux colo-colo (tronc de bois évidé), deux jeunes hommes ont exécuté des pas de danse, vêtus d'une combinaison de couleur ocre, la tête recouverte d'un masque-cagoule percé de trous pour le nez, les yeux et la bouche. La tradition veut que la sortie de ce masque soit toujours suivie de pluie. La tradition a été respectée comme lors de la première édition du festival. Le village a été si bien arrosé dans l'après-midi que les festivités ont été interrompues. La prestation des troupes invitées Gina dogon de Sangha et Kotèba de Kolokani a aussi constitué l'un des moments forts du festival. En effet, l'Adakom a fait preuve d'ouverture en associant ces groupes d'autres aires culturelles du pays à sa manifestation. Une option appréciée et particulièrement applaudie par les spectateurs.Koumantou a vécu deux spectacles nocturnes, avant que les festivaliers ne se transportent, dimanche, sur la place publique de Niamala. Le spectacle était riche en couleurs avec le bari de Koumantou et Werkela, le balafon de Béréla, le soli de Soumba Togola de Tabacoro, la flûte des forgerons de Wincala et surtout le wassamba de Niamala. Des milliers de spectateurs se sont laissés entraîner par le rythme endiablé du bari et du balafon. Le wassamba, cette musique instrumentale des circoncis, a ému l'assistance. Dans le village, ces airs accompagnent les jeunes (12-15 ans) qu'on emmène au milieu de la nuit au bord de la rivière pour leur faire subir l'épreuve du fer. La flûte souligne aux villageois, tenus à l'écart, les différentes étapes de l'épreuve. Aux différentes intonations de la flûte, l'initié sait si des problèmes sont survenus ou si l'épreuve s'est bien déroulée. Le wassamba a réveillé chez nombre de spectateurs des souvenirs de l'épreuve de la circoncision, des souvenirs qui ont parfois fait venir les larmes aux yeux.Dans la matinée de dimanche, peu avant de gagner Niamala, Mohamed El Moctar, le ministre de la Culture, accompagné notamment du général Tiécoura Doumbia, le président de l'Adakom, a visité le premier bois qui a accueilli Kouman Koné, le fondateur du village de Koumantou. Celui-ci a séjourné près de cette forêt avant de disparaître vers 1875. D'autres bois comme le "Fourou" ou vestibule sacré de Koumantou, "Dugutu", bois sacré jouxtant le village de Tabacoro, "Tudombali" du même village et le puits sacré de Boufala, près de Kola, ont aussi reçu la visite des officiels.Y. DOUMBIA

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