dimanche 31 janvier 2010

Festival sur le Niger : AUX COULEURS DU CINQUANTENAIRE




















Le journal l'Essor-Mali du 26 Janvier 2010 (Texte et Images du même journal)


En prélude à la manifestation, la direction du festival en partenariat avec Orange-Mali et la société Bramali a animé vendredi à la Maison du partenariat une conférence de presse pour situer les enjeux de l’événement.

La conférence était animée par le directeur du festival Mamou Daffé, entouré du parrain du festival Mamadou Fanta Simaga, du 3e adjoint au maire de la commune urbaine de Ségou, Madani Samba Niang.

La cérémonie d’ouverture du festival de cette année aura lieu au stade municipal de Ségou avec la reconstitution des différentes époques de la musique nationale à travers un concept inédit afin de célébrer le cinquantenaire de notre indépendance.

Elle regroupera au total 22000 festivaliers, dont 4000 à 5000 venus de Côte d’Ivoire, des Pays-Bas, du Burkina Faso entre autres. Elle sera aussi marquée par des conférences-débats sur les thèmes ayant trait à la culture, au développement, à la gouvernance politique, économique et sociale au Mali et en Afrique".

Le directeur du festival, Mamou Daffé, a jugé « spéciale » cette 6e édition du festival sur le Niger car elle coïncide avec la célébration du cinquantenaire de notre indépendance. À cet effet, a-t-il précisé, le festival sera marqué par beaucoup d’innovations, notamment les animations assurées par des artistes nationaux et étrangers et surtout par l’Ensemble instrumental qui chantera notre pays dans toutes ses diversités, du temps colonial à nos jours.

Ces thèmes ont été choisis car la culture est l’identité de tout être humain et va de pair avec le développement et la gouvernance, a précisé Mamou Daffé. La culture, le développement et la gouvernance sont des éléments capitaux qui doivent être d’abord pratiqués dans les familles, les quartiers avant de monter au plus haut niveau, a soutenu dans la foulée le directeur du festival.

Mamou Daffé a par ailleurs rappelé que le programme d’hébergement des festivaliers étrangers dans des familles d’accueil se poursuivrait, car cette démarche a permis pendant les éditions passées de consolider la fraternité et la solidarité entre nationaux et étrangers.

Le parrain du festival, Mamadou Fanta Simaga, a démontré notamment par la numérologie, les bons auspices sous lesquels est placée cette 6e édition, le chiffre 6 étant entièrement en concordance avec l’histoire de la cité des balazans.

Quant au représentant du maire de la commune de Ségou, Madani Samba Niang, il a assuré que toutes les dispositions sécuritaires sont prises pour que la fête soit belle. Initié en 2005, le festival sur le Niger s’attache à faire de Ségou une capitale artistique culturelle et touristique sous-régionale.
Par Sidi Yaya Wagué.

vendredi 22 janvier 2010

Festival sur le Niger : Un grand rendez-vous de la culture

























Le journal le Republicain-Mali du 22 Janvier 2010

La 6ème édition du festival sur le Niger, placée sous le thème « Culture et développement », se tiendra du 2 au 7 février 2010 dans l’ancienne capitale du Royaume Bambara de Ségou, avec les Pays-Bas comme pays invité, Richmond comme ville invitée et Kayes comme la région invitée.
« Riche de son passé et ouverte sur le monde, Ségou, terre de culture, deviendra pendant six jours la scène d’un festival multidisciplinaire où se rencontrent les arts et les cultures. Le festival sur le Niger vous ouvre une nouvelle fois les portes de Ségou et vous offre un spectacle unique sur le fleuve Niger et ses berges, du 2 au 7 février 2010 ». Telle est le libellé de l’introduction du Communiqué de presse que les organisateurs du plus grand festival du Mali viennent de diffuser.
Pour animer les trois nuits de concert sur la scène Da Monzon qui va trôner sur le fleuve Niger, les organisateurs ont fait appel à de grands artistes maliens : Salif Keita, Habib Koité, Baba Salah, Nahawa Doumbia, Kassé Mady Diabaté, Assan Kida, Tinariwen, Super Biton de Ségou et Mamou Sidibé. A ces artistes maliens, ils ont décidé d’adjoindre des artistes africain, histoire de faire de cette manifestation un espace d’intégration culturelle : Baba Maal du Sénégal, Atongo Zimba du Ghana et Sékouba Bambino de la Guinée. Cette année, la sixième édition va enregistrer des innovations de taille.
D’abord, la traditionnelle cérémonie d’ouverture qui a toujours lieu sur le quai des arts de Ségou, aura lieu, le 3 février 2010, au stade Municipal de Ségou. En plus des discours, une façon de célébrer le cinquantenaire de l’Indépendance du Mali, les organisateurs ont prévu de mettre cette cérémonie à profit pour faire la reconstitution des différentes époques de la musique malienne.
Pour l’animation de cette cérémonie, les organisateurs ont fait appel aux artistes que sont : Super Biton de Ségou, Ami Koita, Tata Bambo, Babani Koné, Ba Tounkara et Tita Koné. Pour rester en conformité avec un dicton malien « l’amusement ne doit pas exclure le sérieux », les organisateurs, comme cela est devenu une habitude depuis le démarrage de cette manifestation annuelle, ont prévu un forum à caractère scientifique sur le thèmes : « Culture et gouvernance ».
Il est prévu d’aborder ce thème à travers deux sous thèmes : « La culture malienne est-elle une source d’inspiration pour une gouvernance adaptée et de progrès pour le Mali ?» et « Quelle gouvernance politique, économique et sociale pour l’Afrique ? »
Assane Koné

Kidal : LA SOLIDARITE INTERNATIONALE SE VEUT CONCRETE




















Le journal l'Essor-Mali du 21 Janvier 2010

Deux mois après sa visite dans le cadre de la relance des activités de développement au nord du Mali, Mme Mbaranga Gasarabwe, chef de file des partenaires techniques et financiers (PTF) était de nouveau à Kidal le week-end dernier.

Elle conduisait une mission conjointe de suivi technique des projets et programmes financés par les Nations unies. Cette démarche était, de son point de vue, un « moyen de se rapprocher des populations de Kidal, de venir à leur écoute pour identifier ensemble les préoccupations majeures de sécurité et de développement ».

La délégation comprenait également Mme Lansry Nana Yaya Haïdara, commissaire à la sécurité alimentaire. Côté partenaires techniques et financiers, on notait la présence des représentants du Fonds international pour le développement de l’agriculture (FIDA), de l’Organisation des Nations Unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO), de la Banque ouest africaine de développement (BOAD), de l’OPAM et de l’UNICEF, etc…

Le maire et le président de l’Assemblée régionale de Kidal ont jugé que les difficultés les plus urgentes auxquelles sont confrontées les Kidalois restent la crise d’eau et le manque d’aliment bétail. Mme MBaranga a indiqué que sa visite, suite logique de celle effectuée en octobre dernier par le gouvernement et ses partenaires, constituait la « concrétisation de la volonté » du système des Nations unies et de certains partenaires de continuer à soutenir les efforts du gouvernement sur toute l’étendue du territoire national.

«La corrélation entre développement, paix et sécurité exige des partenaires techniques et financiers de manifester plus de solidarité internationale, en aidant les autorités maliennes et les communautés à asseoir un climat de paix, de sérénité et d’un développement durable », a-t-elle soutenu. L’appel lancé en octobre par les autorités politico-administratives de la région a été entendu, s’est félicitée pour sa part Mme Lansry Nana Yaya Haïdara.

« Les différents cris de cœur ont fait l’objet d’un plan d’urgence. Cette réponse urgente s’inscrit dans le cadre de la recherche de solution structurante », a-t-elle ajouté. Le système des Nations unies a promis d’« apporter des solutions d’urgence à la crise alimentaire et au problème d’eau » qui tiennent à cœur aux populations de la 8è Région. Après avoir visité des potagers financés par le PNUD et ses partenaires techniques et financiers, la délégation a rencontré samedi les coordinateurs de projets et de programmes appuyés par les Nations unies, l’administration, les élus et les représentants de la société civile.

Le lendemain, la délégation conduite par le gouverneur Alhamdou Ag Ilyène s’est rendue à Abeïbara, situé à 150 km de la ville de Kidal. Là aussi, elle a rencontré les responsables administratifs, politiques et la société civile. Les principales préoccupations des habitants de cette localité demeurent le retour définitif des agents de santé, des enseignants, l’approvisionnement en eau potable et l’accès au téléphone et à la télévision. Le temps fort de la visite a été l’inauguration de la banque de céréales.

La délégation a aussi visité le nouveau camp, l’aérodrome d’Abeïbara ainsi que les projets financés par le PIDRK.

mercredi 20 janvier 2010

49EME ANNIVERSAIRE DU 20 JANVIER: Discours de Son Excellence Monsieur Amadou Toumani TOURE, Président de la République, Chef de l’Etat













Officiers Généraux ;

Officiers Supérieurs ;

Officiers ; Sous-officiers ;

Militaires du rang, des Forces Armées et de Sécurité,

Nous célébrons ce 20 Janvier 2010, le 49ème anniversaire de notre Armée Nationale. Cette commémoration est toujours pour nous un jour de fierté et de communion avec nos Forces Armées.

Ce jour est également pour nous une moment privilégié de souvenir et de reconnaissance envers nos aînés, autorités politiques et militaires de l’époque, au rang desquels le Président Modibo KEITA et ses compagnons de l’US-RDA ainsi que le Général Abdoulaye SOUMARE, Premier Chef d’Etat-major de notre Armée.


La Nation leur sera toujours reconnaissante d’avoir mis sur pied une Armée nationale, républicaine, pour consolider l’indépendance nationale.


La Fête de l’Armée intervient, cette année, à l’entame de la célébration du Cinquantenaire de l’accession de notre pays à l’indépendance.L’occasion est donc opportune pour apprécier le parcours de nos Forces Armées et de Sécurité. Nous pouvons nous réjouir de la capacité d’adaptation dont celles-ci ont toujours fait montre face aux conjonctures et aux défis qui jalonnent la vie de jotre jeune Etat.
Officiers ;

Sous-officiers ;

Militaires du rang, des Forces Armées et de Sécurité,

Je me réjouis de tous les efforts que vous déployez au quotidien pour accomplir dignement votre mission. Je vous exhorte à veiller constamment à élever le niveau d’organisation de notre outil de défense et à adapter ses structures à nos besoins réels de sécurité humaine globale.Ces mutations doivent continuer à accorder une place toujours plus importante, à l’instruction, à la formation des hommes et des femmes, à la préparation des troupes, en vue de consolider leurs capacités opérationnelles.

Au plan des ressources humaines, les recrutements importants opérés, ces dernières années, ont permis un renforcement considérable des effectifs et leur rajeunissement.Ils ont été aussi l’occasion de favoriser la promotion du Genre avec une présence significative du personnel féminin au sein de nos Forces Armées et de Sécurité.

Je veux saluer, ici, le talent et le professionnalisme avec lesquels ce personnel péminin s’acquitte de sa mission dans les Armes et Services. L’accroissement des effectifs s’est accompagné d’une amélioration régulière de leurs conditions de vie.

Au nombre des acquis, je citerai : l’augmentation des salaires consécutive à la revalorisation générale de la grille indiciaire des agents de l’Etat, l’augmentation de la valeur du Point d’Indice, l’augmentation de la Prime Générale d’Alimentation et de la Prime Générale d’Alimentation Spéciale, la prolongation de la durée du service, et la levée de la restriction à l’avancement des Sous-officiers-Majors au grade de Sous-Lieutenant.

Dans le domaine des infrastructures, la réhabilitation des casernes et la rénovation des infirmeries de Garnison figurent parmi nos priorités. Une dotation spéciale de 5 milliards de FCFA vient d’être mobilisée pour ce programme.

Parallèlement, les actions d’acquisition et de réhabilitation du matériel majeur de nos Armées, de renforcement de notre potentiel aérien et des moyens de mobilité et de transmission se sont poursuivies à ma grande satisfaction.

Officiers ;

Sous-officiers ;

Militaires du rang, des Forces Armées et de Sécurité,

Assurer la sécurité des personnes et de leurs biens, ainsi que des axes routiers, sur toute l’étendue du territoire national, est une des missions fondamentales de l’Etat. C’est dans cet objectif que s’inscrit le renouveau de la Gendarmerie, de la Garde Nationale et de la Police Nationale, qui continuent de bénéficier d’une attention soutenue dans les programmes d’investissement du Gouvernement.

Le vaste programme d’équipement et de construction de Commissariats de Police, de postes de sécurité et de circulation routière, de casernes pour la Garde Nationale et les Unités Méharistes, de Brigades de Gendarmerie, entrepris depuis 2004, a permis d’accroître les capacités de prévention et d’intervention des Forces de Sécurité et d’assurer une meilleure couverture du territoire pour une protection de proximité du citoyen.Nous continuerons à redoubler de vigilance, face à toutes les formes d’atteinte à la quiétude et à la tranquillité de nos concitoyens.
Cependant, mes chers compatriotes, je voudrais rappeler ici, que dans l’accomplissement de leurs missions, les Forces de Sécurité auront toujours besoin de l’appui des populations des villes comme des campagnes, pour juguler le banditisme, la délinquance et les autres menaces transfrontalières.

Officiers ;

Sous-officiers ;

Militaires du rang des Forces Armées et de Sécurité,

L’insécurité routière reste une menace pour la vie et la santé de nos populations, surtout en milieu jeunes, dans le District de Bamako et dans certaines de nos régions. Ses causes sont connues, tout comme les conséquences dramatiques des accidents de la route, qui font chaque année de nombreux morts et blessés.

Il nous faut réussir une combinaison intelligente des mesures de répression des actes notoires d’incivisme dans la circulation routière et de sensibilisation du grand public, en vue du changement de comportement indispensable pour faire reculer ce fléau.C’est le lieu de rendre hommage au travail remarquable des services de la Protection Civile et de saluer les efforts en cours pour renforcer leurs moyens, notamment à travers la construction et l’équipement de locaux abritant les Directions Régionales de la Protection Civile.J’associe à cet hommage les Services de Santé, les Associations et Organisations de la Société Civile, engagés dans la prise en charge des accidents de la route et dans les campagnes de prévention.

Officiers,

Sous-officiers,

Militaires du rang, des Forces Armées et de Sécurité,

Chef Suprême des Armées et garant de l’intégrité du territoire national, j’ai pu mesurer votre engagement, votre Ssns du devoir et du sacrifice dans l’exécution de la mission de défense et de sécurisation du Nord-est de la Région de Kidal, suite aux événements du 23 mai 2006. Je vous en félicite.

La dynamique du retour des « Combattants » au sein de leurs familles et de leurs communautés a été renforcée par la tenue de rencontres inter-communautaires ayant regroupé de nombreuses fractions, des grands Chefs traditionnels, des leaders de confessions religieuses, des représentants de l’Administration d’État, des organisations de la Société Civile et des personnes-Ressources à Agouni, puis à Kidal.

Tout en oeuvrant quotidiennement à la consolidation de ce climat de paix et de stabilité retrouvé, nous devons rester mobilisés contre les nombreuses menaces qui sévissent dans la Bande Sahélo-saharienne et affectent la sécurité collective des pays riverains de la zone et parfois bien au-delà.

En effet, les pays de la zone Sahélo-saharienne, dont le Mali, déploient depuis longtemps des efforts, tant sur le plan humain que matériel et financier, pour endiguer le phénomène de l’insécurité à caractère transnational, qui prend des proportions de plus en plus inquiétantes.
L’ampleur du phénomène est telle qu’elle justifie la définition d’une politique nationale et la mise en place d’une coopération de lutte contre l’insécurité et le terrorisme.

Le Mali s’est doté d’une Politique Nationale de Lutte contre l’Insécurité et le Terrorisme, basée essentiellement sur l’encadrement et l’appropriation par les populations des nouvelles mesures sécuritaires.

Dans notre pays, la problématique de l’insécurité, notamment de la drogue, du terrorisme et du banditisme transfrontalier, dans toute sa complexité, a suscité une profonde réflexion, en vue d’en identifier les causes profondes et de définir les stratégies et méthodes de lutte susceptibles d’en circonscrire les effets pervers et à terme de les juguler.

C’est dans ce cadre que j’ai multiplié, depuis des années, les initiatives tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays, sur le plan social, politique, militaire et diplomatique, pour obtenir l’adhésion de tous les pays et de tous les peuples épris de paix à cette lutte commune, dont la finalité est l’assurance d’un développement durable et d’un progrès social commun.

Le éléments de la Politique Nationale de Lutte contre l’Insécurité et le Terrorisme, doivent permettre d’assurer une couverture sécuritaire complète du territoire national.

Cette couverture reposera sur une présence renforcée des Forces Armées et de Sécurité, des Services des Douanes ainsi des Eaux et Forêts dans un continuum Civilo-Militaire, qui recouvre les mesures sécuritaires de connaissance anticipation, de prévention et d’intervention, pour permettre les actions de développement communautaire.

La sensibilisation des citoyens sera un élément prépondérant de la politique, d’où la mise en œuvre d’un Programme National d’Information, d’Education et de Communication sur l’Insécurité, la Drogue et le Terrorisme, qui impliquera fortement les Collectivités territoriales, la Société Civile et les personnes ressources, dans la gestion civile des problèmes de sécurité et de défense civile.

Officiers,

Sous-officiers,

Militaires du rang, des Forces Armées et de Sécurité,

La Fête de l’Armée est un jour d’hommage à l’engagement dévoué de Nns soldats en mission à l’intérieur du pays, comme à l’extérieur, loin de leurs familles, pour les besoins du maintien de la paix.

J’ai une pensée profonde pour nos soldats présents à Haïti, qui vient d’être frappé par un terrible séisme. Nous adressons nos condoléances émues au Peuple haïtien et à la Mission des Nations-Unies durement touchés par cette épreuve.

Officiers Généraux,

Officiers Supérieurs,

Officiers,

Sous-officiers,

Militaires du rang, des Forces Armées et de Sécurité,

Assurer la sécurité et la défense d’un pays est incontestablement une mission difficile, mais c’est aussi un privilège pour celles et ceux qui s’y engagent.

Pour le bon accomplissement de ce devoir patriotique, j’en appelle, une fois de plus, au réarmement moral de nos troupes.

Ce réarmement moral se fera par la consolidation des valeurs cardinales de discipline, d’éthique professionnelle, de cohésion en votre sein, et d’attachement à la Patrie.

Ce sont là des vertus essentielles que je vous invite à observer, en permanence, avec la plus grande rigueur.

Vive l’Armée, au service de la République !

lundi 18 janvier 2010

2ème édition de la Rentrée littéraire au Mali 9-12 février 2010 : LES ECRIVAINES MALIENNES ATTENDENT-ELLES « GODOT » ?





















Le journal l'Essor-Mali du 18-01-2010


Depuis 1953, le célèbre dramaturge franco irlandais Samuel Beckett, a créé des personnages qu’il a plantés sous un arbre et qui attendent « Godot » qui symbolise la conscience du temps qui passe, sans que rien ne se passe, l’attente, le silence et l’enfermement.

A l’instar de ses personnages absurdes, attendant « Godot », les femmes maliennes écrivaines vivent dans le silence, l’attente et l’enfermement face à l’écriture, contrairement à leurs sœurs du Sénégal, de la Côte d’Ivoire qui tournent au gré des Grandes rencontres littéraires.

Combien d’entre nous se compte à ces grandes messes de l’art engagé qu’est l’écriture ? Très peu bien sûr. Depuis l’indépendance, il y a cinquante ans, sans rien exagérer, il faut attendre une décennie pour entendre parler de deux écrivaines maliennes.

Sur vingt auteurs présentés dans L’ESSOR du mercredi 30 décembre 2009, au Café littéraire de Mamadou Bani Diallo du ministère de la Culture, seules figurent les noms de deux illustres écrivaines : j’ai nommé Aida Mady Diallo et Oumou Ahmar Traoré. Quelle pauvreté de ce côté, même si d’autres illustres comme Adam Ba Konaré et Aminata Dramane Traoré ne sont pas citées, et d’autres comme la dramaturge Awa Diallo se débattent pour émerger.

D’où nous vient-elle cette léthargie mentale des Maliennes ? Allons-y voir chez Samuel Beckett. Le temps qui passe sans que rien ne passe. Elles n’écrivent pas parce que elles n’ont pas de temps, parce qu’elles sont esclaves du quotidien, ces interminables cérémonies sociales : baptêmes, mariages qui les absorbent, les enivrent, les étriquent et les mettent K.O. ; tant sur le plan physique que financier et matériel. Une cérémonie est-elle terminée qu’il faut préparer les autres qui sont annoncées.

Quant au décès, ils ne sont pas annoncés, ils s’invitent drus au calendrier. Il y en a tous les jours et y assister est obligatoire, sinon, en cas de cas…les gens ne t’assisteront pas. Encore et encore, les cérémonies s’enchaînent encore et encore sans que rien ne se passe. Les femmes intellectuelles y perdent leur latin. Aucune ne songe à reproduire mêmes ces cérémonies pour en faire de beaux textes.

Les Maliennes n’écrivent pas parce qu’elles attendent « Godot ». Elles sont dans les contraintes, les pesanteurs sociales. Ne sont–elles pas celles qui entretiennent les nœuds des parentés qui s’effilochent ? Ne sont-elles pas celles qui doivent rester à la maison pour recevoir parents, amis et connaissances de la famille, pendant que les messieurs à qui Dieu a donné la permission de s’atteler à faire des choses plus utiles et grandioses comme la politique ou écrire ou réfléchir. Là encore, rien ne se passe chez elles.

Et entre temps n’a pas attendu pour marquer de son empreinte et le physique et le mental de la femme. Elle a laissé à demain ce qu’elle pouvait écrire aujourd’hui, et encore au surlendemain. Elle n’a rien écrit. Et pourtant, elles avaient les idées les plus éclairées, les plus engagées et les plus belles qui se sont envolées au fil du temps. Chez nous, la femme subit un autre handicap : c’est que tout le monde ne parle pas. Sinon gare aux griots qui peuvent te faire pendre la langue, si jamais tu interférais dans son domaine.

Notre culture a imposé aux enfants, surtout les filles de se taire. Les mamans et les mamans des mamans ont appris à leurs filles à garder au plus profond d’elles-mêmes tout ce qu’elles voient, entendent ou vivent. Une femme excellente c’est celle qui sait se taire. Or l’écriture, c’est se dévoiler, c’est dévoiler les autres, c’est se trahir et trahir les autres. Et là aussi, les Maliennes attendent que « Godot » vienne les délivrer de ce carcan qui les empêche de s’exprimer. Les Maliennes n’écrivent pas, parce que écrire, c’est oublier son foyer, son époux, ses enfants, ses parents. C’est aussi s’oublier.

Rares sont les femmes écrivains qui sont dans les liens du mariage. Seuls les hommes peuvent « abandonner plus longtemps leur famille pour s’adonner à cette noble cause. Peu d’hommes sont compréhensifs sur ce chapitre. Si tu t’absentes plus longtemps pour la promotion de tes œuvres, ton Chéri fera la promotion de ta coépouse, encouragé en cela par ta propre famille qui aura pensé que ta place est plutôt dans ton foyer. Et là les Maliennes attendent « GODOT ».

La redaction.

mardi 12 janvier 2010

Manny Ansar : Directeur du festival au désert à Essakane. : « Nous avons relevé le défi »

















Le Quotidien de Bamako-Mali du 12/01/2010

Nous nous sommes entretenus avec monsieur Manny Ansar, l’initiateur et le Directeur du Festival au Désert à Essakane, le dernier jour du festival, le samedi 9 janvier 2010. Il nous parle entre autres sujets, des raisons du déplacement du site du festival d’Essakane à Tombouctou.

Il a surtout déclaré que les structures de financement occidentales qui apportaient d’habitude leur aide à l’organisation du festival ont « fermé le robinet » cette année dans l’espoir de voir ce festival mourir. Quotidien de Bamako : D’habitude, ce festival se tient à Essakane à quelques 70 km de la ville de Tombouctou.

Cette année, nous sommes à Tombouctou. Pourquoi ce déplacement de site ? Manny Ansar : Les raisons de ce changement de site s’expliquent par de nombreux facteurs. D’abord, le festival s’est coïncidé cette année avec plusieurs autres évènements touristiques et culturels à Tombouctou : la quinzaine touristique et culturelle de la région de Tombouctou, l’ouverture officielle de la saison touristique et la rentrée culturelle.

Les mêmes artistes et journalistes invités à ces évènements étaient aussi invités par nous. Ensuite, les touristes, à qui on avait demandé de ne même pas venir au nord du Mali sont venus jusqu’à Tombouctou. C’était déjà beaucoup. C’est pourquoi on n’a pas voulu leur demander de partir encore à 60 ou 70 km de Tombouctou.

En fin, vous avez vu comment les populations locales ont intégré le festival. Ça a été une fête populaire. Maintenant pour les années à venir, on est en train de voir. Comme c’est un festival qui a déjà été nomadisé, donc on fera le bilan. Nous le savons tous, les occidentaux en général et la France en particulier a lancé un appel à ses ressortissants leur demandant de quitter et/ou de ne pas venir au nord du Mali parce qu’il y aurait de l’insécurité.

Cet appel a-t-il eu une influence négative sur le festival de cette année ? Manny Ansar : on ne peut pas nier que tous ces appels ont eu une influence sur la participation des touristes occidentaux. Mais malheureusement pour les auteurs de ces appels, ça n’a pas eu l’influence qu’ils espéraient, c'est-à-dire l’absence totale de touristes occidentaux. Comme vous le voyez vous-même, sur ces dunes il y a au moins 800 touristes occidentaux qui sont ici présents parmi nous.

On n’a pas encore fait les statistiques, mais les chiffres seront certainement entre 700 et 1000 touristes occidentaux. Quelle comparaison pouvez-vous faire de cette édition avec celles des années précédentes? Manny Ansar : De la première édition jusqu’à la 8ème édition, le nombre des festivaliers occidentaux ne partait que croissant. Mais depuis deux ans (l’an passé), avec le matraquage médiatique contre la venue au nord du Mali, le nombre des participants occidentaux s’est stabilisé, voire un peu baissé. Si non on pourrait enregistrer 3 à 4 fois plus de touristes.


Votre mot de la fin. Manny Ansar : de façon générale, je suis très content. Je remercie les autorités de mon pays qui m’ont vraiment aidé pour que cette 10ème édition soit. L’an passé aussi, les autorités occidentales avaient déconseillé leurs ressortissants de ne pas venir au nord du Mali, mais ils avaient quand même maintenu leur aide financière à l’organisation du festival.

Mais cette année, en plus de l’appel déconseillant leurs ressortissants de ne pas venir, ils ont coupé leur financement aussi. Et il faut le reconnaître, on était à genoux. On pensait même à reporter le festival. Les occidentaux ne voulaient donc pas apparemment que le festival au désert se tienne cette année. Et c’est les autorités de mon pays, qui, nous ont aidé à relever le défi. Oui, c’est un défi, car si jamais ce festival n’avait pas pu avoir lieu, on allait donner l’occasion aux uns et aux autres de croire à tout se qui se dit sur l’insécurité au nord du Mali.

Comme vous le voyez, on est entrain de relever ce défi. On est à la 3ème nuit, soit la dernière et tout est entrain de se passer normalement jusqu’à preuve de contraire. Réalisé par notre correspondant régional Diakaridia TOGOLA Festival au désert : les touristes témoignent.

Dans mon quartier à Paris, il y a eu plus d’enlèvements et de gens tués en deux mois que dans tout le nord du Mali … » dixit un touriste français ! Suite à l’appel lancé par certains gouvernements occidentaux, notamment la France, demandant à leurs ressortissants de ne pas venir ou même de quitter au cas où ils sont déjà sur place le nord du Mali, nous avons fait un micro trottoir entre les occidentaux présents au festival au désert.

En général, ils soutiennent que l’enlèvement d’un seul individu dans un pays ne peut pas rendre toute une zone infréquentable. Sinon la plupart des pays occidentaux seraient aussi infréquentables. Donc un appel illogique. Et c’est pourquoi ils sont présents malgré tout. Philippe Angers : « je suis Philippe Angers.Je m’occupe de la presse pour le festival au désert à Essakane. Ce que je vois sur place, c’est qu’il n’y a aucune crainte. Je participe à ce festival il y a quatre années et c’est toujours le même constat. Dans mon quartier à Paris, il y a eu plus d’enlèvement et de gens tués en deux mois que dans tout le nord du Mali dans la dernière année. Donc, à mon avis, il doit y avoir d’autres raisons pour lesquelles on épingle le Mali dans les médias. J’ai une expérience de 4 années du festival. Ce que je vois sur place, est extraordinaire. Il y a des gens de tous les pays, des gens du pôle nord, des américains, des indiens… Tout le monde doit voir ce qui se passe autour d’eux et donc de ne pas croire à ce qu’on leur propose ».

Martha : « Je suis là, malgré... » « je suis italienne. Je prépare un doctorat sur la musique traditionnelle touareg à Paris. J’ai travaillé pendant un mois sur le festival à Bamako. J’ai reçu trois emails de mon ambassade me déconseillant de venir, mai, mais je suis là. Parce que j’ai eu confiance à mes amis qui m’ont qu’il n’y a aucun problème ». Size : « Je ne rencontre que de la gentillesse et... »

« je suis allemande. Je vis à Paris. Je suis là en tant que bénévole et je m’occupe des journalistes et des artistes. C’est ma deuxième fois de venir. L’an passé, on m’avait dit la même chose, que c’était dangereux de venir. Je me suis dit que je vais venir pour voir si c’était dangereux comme ils le disent. Mais depuis que je suis venue, je ne rencontre que de la gentillesse et de la générosité de tous les gens, qui, nous ont accueilli. On a médiatisé quelque cas d’insécurité. Mais il y a de la violence et des attentats un peu partout dans le monde et ça ne veut pas dire que tout le pays est pourri ».

Propos recueillis par notre correspondant régional à Tombouctou, Diakaridia TOGOLA

jeudi 7 janvier 2010

Rentrée culturelle : LES SPLENDEURS TOMBOUCTIENNES


















Le journal l'Essor-Mali du 07 Janvier 2010.


Après le lancement de la quinzaine et de la saison touristique, le ministre de la Culture, Mohamed El Moctar, a présidé mardi au stade municipal de Tombouctou, la cérémonie solennelle de la rentrée culturelle. C’était en présence de son homologue de l’Artisanat et du Tourisme, N’Diaye Ba, du gouverneur de la région de Tombouctou, Mamadou Mangara, du maire de la commune urbaine, Hallé Ousmane, ainsi que du président du Haut conseil des collectivités territoriales, Oumarou Ag Mohamed Ibrahim Haïdara, du président de la commission d’organisation du cinquantenaire, Oumar Hamadoun Dicko.


La rentrée culturelle, a souligné le ministre de la Culture, se déroule dans un contexte de désinformation tendant à stigmatiser notre pays et tout particulièrement les régions du nord. L’organisation de cet événement à Tombouctou constitue de ce point de vue, le meilleur démenti à ces allégations mensongères. Mohamed El Moctar a rappelé que l’année nouvelle consacre le cinquantenaire de l’indépendance de notre pays. Les autorités ont décidé de faire des activités commémorant cet autre grand événement, un objectif de développement.

Le département de la Culture s’engage en ce qui le concerne à concrétiser cette volonté afin de faire du cinquantenaire de notre pays un formidable levier économique. C’est pourquoi, le ministre a invité tous ceux qui exercent dans le domaine de la culture à s’engager, entreprendre, oser et innover car la culture est le seul domaine où la matière première ne manquera pas.

Pour cette rentrée culturelle, les organisateurs se sont appuyés sur le terroir tombouctien. Les cinq cercles de la région ont répondu à l’appel avec leurs groupes traditionnels. Le ton de la soirée a été donné par la troupe de Niafunké qui a présenté la danse des sofas. Celle-ci célèbre les grands guerriers et les agriculteurs méritants. Le cercle de Diré à travers un chant et une danse traditionnelle a prouvé que la belle cité du blé arbore à son arc nombre de cordes qui ne demandent qu’à être valorisées.

La troupe de Gourma-Rharous, la plus applaudie, a présenté la danse des sabres ("Ikbayen" en Tamasheq). Cette danse qui se pratique à toutes les grandes occasions de la vie, célèbre les guerriers émérites. Goundam a choisi, de présenter un groupe de forgerons touaregs qui a effectué une danse guerrière aux notes de la "kouroubou", une guitare traditionnelle usitée dans nombreuses localités du Septentrion.

Toutes ces troupes traditionnelles ont souligné la diversité culturelle de la région de Tombouctou comme autant de splendeurs mystérieuses qui valent la peine d’être découvertes. En marge de cette célébration, des virtuoses de la musique malienne comme Haïra Harbi, Afel Bocoum, Aboubacar Madjou, Ami Wassidji, Tialé Harby, Bintou Garba, Arkia Maouloud et Fantani Touré ont formé une somptueuse chorale pour chanter la paix et réaffirmer l’attachement de notre pays à la sécurité sur l’ensemble de son territoire.

Le groupe "Africa percussion" qui a succédé à la chorale, a été créé en avril 2008 pour faire de la musique différemment, c’est-à-dire chanter en dansant, a expliqué sa promotrice, Nadine Desnard. Le public a apprécié avant de vibrer tout naturellement au rythme du "takamba" du groupe "Houmeissa" et des prestations d’Afel Bocoum et de Fatani Touré. Le clou de la soirée a été un défilé de mode traditionnelle de Tombouctou. Un spectacle chatoyant qui était aussi un appel au secours des artisans brodeurs.

La broderie à la main ou "Alhaourou" est, à la fois, un art et un métier, et fait partie de la culture de la région de Tombouctou. Ce patrimoine est malheureusement en voie de disparition. Pour raviver cet art séculaire, un grand défilé de mode vestimentaire de la région sera organisé en décembre 2010.

Mariam Traore

mardi 5 janvier 2010

Rentrée culturelle et lancement de la saison touristique : Tombouctou en fete



















Le journal l'Essor-Mali du 05-01-2010




La culture et le tourisme sont intimement liés. Forts de cette réalité, notre pays a décidé cette année de coupler la Rentrée culturelle et le lancement de la saison touristique 2009-2010.




Et c’est la mythique ville de Tombouctou qui a été choisie pour abriter les deux événements. Ceux-ci seront co-présidés par le ministre de la Culture, Mohamed El Moctar, et son homologue de l’Artisanat et du Tourisme, N’Diaye Ba.




Lors de la 2è édition du Salon international du tourisme (Sitour), le gouvernement à travers le ministère de l’Artisanat et du Tourisme avait décidé de faire de la promotion de la destination du Nord-Mali, une priorité forte.




Cette nécessité s’est renforcée après que la décision des autorités françaises (suivies par la suite d’autres pays occidentaux) de demander à leurs ressortissants de quitter la zone. Région de tourisme par excellence, le Nord-Mali subi de plein fouet les conséquences de cette décision.




Le choix de la ville de Tombouctou pour abriter la Rentrée culturelle et lancement de la saison touristique, explique le directeur national de l’Action culturelle (DNAC), Kora Dembelé, se justifie. C’est la ville la plus célèbre du pays.




Dans la stratégie de placer le tourisme au centre du développement du pays, le potentiel de la Cité mystérieuse mérite d’être connu afin d’offrir au pays une destination nouvelle et surtout atypique. La Rentrée culturelle aura lieu aujourd’hui. Le lancement de la saison touristique suivra demain.




Avec ces deux événements, tous les regards sont tournés vers Tombouctou. Pendant cette période, la ville sera particulièrement animée. « Par cette initiative, indique Kora Dembélé, les deux départements veulent prouver que la culture et le tourisme sont indissociables et complémentaires ».




Les organisateurs sont convaincus que la mise en cohérence de ces deux événements permettra une synergie d’action qui rendra lisible le riche patrimoine de la Région de Tombouctou. Les deux manifestations vont contribuer à renforcer la solidarité, la convivialité, la paix d’une part et d’autre part à définir des actions et projets de développement pour le Nord-Mali, explique le directeur national de l’Action culturelle.




La quinzaine touristique et culturelle a été lancée hier. Elle se veut une opportunité pour promouvoir la paix, la sécurité et le développement durable du Nord. Plusieurs activités sont prévues pour la Rentrée culturelle et le lancement de la saison touristique : expositions sur le savoir-faire de artisans de la région, conférences sur les stratégies de développement et le patrimoine culturel de la localité, prestations d’artistes modernes et de troupes traditionnelles, visites de sites culturels et touristiques.




Au programme également : un défilé des guides touristiques, des hôteliers, des agences de voyage, des chameliers et des artisans. Tous les hôtels de la ville affichent déjà complet.




Mariam A. Traore.

vendredi 1 janvier 2010

Le message du Nouvel An 2010 du President Amadou Toumani TOURE



Le chef de l'État a insisté sur l'importance du civisme, de la citoyenneté et de la construction nationale, annoncé une réforme administrative et politique majeure avant de se projeter vers le centenaire de notre pays. Nous vous proposons, ici, l'intégralité de son message.


« Mes chers compatriotes, frères africains, hôtes du Mali, Au seuil du nouvel An, c’est toujours pour moi un agréable devoir de présenter mes vœux les meilleurs à chaque Malienne et à chaque Malien, à nos frères africains et aux hôtes du Mali. L'aube d'une année est un moment de prières pour nous-mêmes, pour tous ceux qui nous sont chers afin que s'accomplissent nos aspirations les plus ardentes à une vie toujours meilleure.


Au moment où finit l'année 2009, nous sommes tous heureux de vivre cet instant particulier qu'est l'entame du cinquantenaire du Mali indépendant. Notre pays aura cinquante ans le 22 septembre 2010. Ce parcours est sans doute infime dans la vie d'une Nation multiséculaire comme la nôtre. Mais cinquante ans, cela représente une étape importante dans la vie du Mali contemporain. Plus de la moitié de nos compatriotes n'ont pas connu les premières heures qui ont suivi notre accession à l'indépendance.


Ce soir, mes pensées profondes et respectueuses vont à tous les résistants à la pénétration coloniale, aux combattants de la liberté et aux pionniers de l'indépendance dont l'engagement dévoué a permis à la Nation malienne de survivre et de se libérer. Je voudrais leur exprimer en ces instants solennels l’émotion que suscite en nous le souvenir de leurs combats héroïques et notre fierté d’être leurs héritiers. Durant l'année qui commence, nous allons célébrer des hommes et des femmes, les repères, symboles et temps forts de ces cinquante ans d'un jeune État avec la volonté de les assumer et de les dépasser dans l'espérance d'un Mali plus prospère, un Mali fort de ses atouts ainsi que de l’engagement de tous ses enfants.


Le moment me paraît plus que jamais propice à une réflexion collective sur l'importance de la République et des symboles de l'État comme l’emblème national, la devise de la République, l'hymne national, le sceau et les armoiries qui expriment notre identité nationale et qu'il importe de préserver de la banalisation. Il nous faut promouvoir les outils d'un réarmement moral et civique de notre jeunesse. J'engage à cet égard les autorités compétentes à restaurer, aux niveaux appropriés de l'éducation formelle et informelle, l'instruction civique et morale ainsi que le salut quotidien au drapeau national.


Des initiatives seront prises pour réformer et relancer le Service national des jeunes (SNJ), pour donner une vocation et un statut précis au corps des Volontaires du Mali afin d'assurer l'éducation à la citoyenneté pour tous. Nous vivons, plus que jamais, une période-charnière de notre marche en avant, une période de défis majeurs face auxquels il importe de réaffirmer, pour les mettre au cœur de nos préoccupations, les valeurs cardinales de la Nation malienne fondées sur le patriotisme, le civisme, l'intégrité et la dignité, la solidarité et la générosité, l'abnégation et le courage, la paix et la tolérance.


Il est heureux de constater que face à l'adversité, nous nous retrouvons toujours, dans la communion des cœurs, pour surmonter les difficultés et préserver l'essentiel. Cette conscience du devoir envers la communauté qui constitue le ciment de notre Nation demeure vivace en dépit de toutes les contraintes qui jalonnent notre parcours commun. Nous devons la renforcer en cette phase de construction nationale, d’aspiration au développement durable et à une meilleure maîtrise de notre environnement. Je reste profondément optimiste, car le Mali, j’y crois. Je ne doute pas, un seul instant, de la capacité des Maliennes et des Maliens à penser et à engager les réformes indispensables pour accélérer notre développement.


Mes chers compatriotes,La consolidation de notre démocratie est au cœur de cette ambitieuse quête de renouveau. En février 2008, j’ai fait engager une réflexion dans ce sens par un comité d’experts présidé par le ministre Daba Diawara.L’objectif visé était d’obtenir des propositions dont la mise en œuvre permettrait entre autres : - de clarifier les compétences des institutions de la République et leurs relations ; - de corriger les lacunes et les insuffisances révélées par la pratique institutionnelle et d’améliorer le système électoral et le mode de financement des partis politiques ; - de donner à l’opposition les moyens politiques, juridiques et financiers lui permettant d’exercer pleinement son rôle et de garantir ses droits.


Le comité d’experts a procédé à une analyse approfondie des conclusions et recommandations des différentes rencontres organisées sur le processus électoral au Mali et la gouvernance démocratique au Mali, des rapports des administrations et des organisations de la société civile sur les différentes consultations électorales organisées depuis 1992 et des travaux de recherche réalisés sur les mêmes questions par des chercheurs nationaux et étrangers.


Il s’est entretenu avec de nombreuses personnalités, notamment des chefs et anciens chefs d’institutions de la République, des responsables des partis politiques et d’organisations de la société civile, des représentants des confessions religieuses, des syndicats, des légitimités traditionnelles, des hommes et femmes des médias et d’autres observateurs avisés de la vie politique de notre pays. Il a aussi entrepris une série de missions à l’extérieur pour s’imprégner de l’expérience de pays considérés comme modèles dans les domaines qui constituaient ses centres d’intérêt.


Mes chers compatriotes,À l’issue de ce processus de larges concertations, j’ai décidé de soumettre au peuple malien les propositions qui, à mon sens, peuvent contribuer fortement à consolider notre démocratie. Dans ce cadre, je prendrai très prochainement l’initiative d’une révision de la Constitution du 25 février 1992. Elle sera l’occasion de se prononcer sur d’importantes innovations qui redéfiniront les contours de l’architecture institutionnelle de notre système démocratique pour son meilleur fonctionnement.


Il s’agit, entre autres : - du réaménagement du pouvoir au sein de l’Exécutif ; - de la création d’un Sénat ; - de la réorganisation de la Cour suprême, de la Cour constitutionnelle, du Conseil économique, social et culturel, de la Haute cour de justice et du Conseil supérieur de la magistrature ; - De la création d’une Cour des comptes et d’un organe unique et indépendant de régulation de l’audiovisuel ; - Du renforcement des droits et libertés avec l’extension des attributions du Médiateur de la République ;- Et de l’institution du contrôle de constitutionnalité par voie d’exception.Mes chers compatriotes,Dans la même lignée, l’une des réformes les plus ambitieuses à mener par notre administration au cours des prochaines années reste celle du découpage administratif du territoire dans le souci d’une meilleure gouvernance du pays.


Le découpage administratif actuel, avec 8 régions, 1 district, 49 cercles, 286 arrondissements et 36 communes urbaines, était conçu pour la gestion d’une administration centralisée. Son fonctionnement au quotidien a mis en exergue des faiblesses telles que :- l’importance des distances séparant les chefs lieux des régions des différents cercles ; - l’inefficacité dans l’encadrement des populations.Le nouveau découpage administratif devra prendre en compte le souci d’une plus grande proximité avec les populations. Il se traduira par la création de nouvelles régions, de nouveaux cercles et de nouveaux arrondissements.Après dix ans, nous devons donner une nouvelle vitalité à notre politique de décentralisation en faisant des régions de véritables collectivités porteuses de croissance et de développement tout en ouvrant la voie à une meilleure administration du territoire.


Mes chers compatriotes,La relecture de la loi portant statut particulier du District de Bamako s’inscrit dans la même volonté d’adapter nos entités administratives aux exigences d’une gestion plus efficace et moderne.La modification à apporter au statut actuel est d’ériger la ville de Bamako en une commune subdivisée en arrondissements. Ainsi, les six communes actuelles deviendront des arrondissements avec possibilité de créer de nouveaux arrondissements dans le cadre de la nouvelle réorganisation du District de Bamako. Ce projet sera prochainement examiné par le Conseil des ministres.Toutes ces réformes, relatives à la consolidation de la démocratie, au redécoupage de la carte administrative et la réorganisation du District de Bamako, participent du renouveau de l’Action publique, une condition essentielle de succès dans les autres domaines.


On peut y ajouter la nouvelle carte judiciaire visant à améliorer les services rendus aux justiciables et le projet de code des personnes et de la famille appelé à baliser notre marche continue vers une société enracinée dans ses valeurs de civilisation et ouverte sur le monde. Mes chers compatriotes,Tout au long de l’année 2010, nous commémorerons à travers des activités culturelles et socio-éducatives les 50 ans du Mali indépendant. Je suis sûr que de nombreuses initiatives rivaliseront dans nos villes, villages et fractions pour donner à la fête un éclat populaire.


Le temps des festivités sera aussi celui du travail et de la poursuite des nombreux chantiers qui symbolisent chaque jour le progrès et le développement de notre pays.Le Projet pour le développement économique et social (PDES) condense la vision et les stratégies à conduire. Il nous faut poursuivre le renforcement de la sécurité alimentaire ainsi que la qualité de l’éducation et de la santé, les actions structurelles dont le développement institutionnel, social, celui des infrastructures, des mines, du secteur privé, des arts et de la culture, du tourisme et de l’artisanat. Voilà les piliers du Mali des cinquante ans à venir. Car l’horizon pour nous, c’est désormais le centenaire de notre pays.


Mes chers compatriotes,L’année 2009, qui s’achève a été celle de l’accélération dans la mise en œuvre de projets et programmes visant à asseoir les bases de notre développement et à améliorer les conditions et les commodités de la vie.Je suis tout particulièrement heureux, de la poursuite de la politique de l’habitat notamment dans sa composante de «logements sociaux ». La convention de partenariat signée au début de ce mois entre le gouvernement et la compagnie saoudienne d’investissement Foras est une bonne nouvelle pour nous et pour tous les Maliens qui aspirent à un toit à des conditions favorables, comme en témoigne l’engouement jamais démenti pour les logements sociaux.


L’accord avec Foras porte sur la réalisation de 20.000 logements. 3.400 unités seront réalisées au cours de l’année 2010. Cette première phase coûtera 62 milliards de Fcfa sur un financement global de 365 milliards de Fcfa.Je veux exprimer aux dirigeants de la société ainsi qu’au président de la Banque islamique de développement, notre frère Mohamed Ali, nos sincères remerciements pour leur confiance dans notre politique de l’habitat social.Au total, avec le programme gouvernemental, c’est 5.400 logements sociaux qui seront construits au cours de cette année.


Je tiens à rassurer tous nos compatriotes sur le choix fait de réaliser une partie des 20.000 logements dans chacun de nos cercles.En matière d’infrastructures routières, l’année a été marquée par la poursuite des travaux des tronçons :- Sékokoto-Bafing-Falémé du corridor Bamako-Dakar par le sud ;- Kayes-Diamou-Bafoulabé ;- Bougouni-Sikasso ;- Bandiagara-Bankass-Koro-Frontière du Burkina Faso ;- Sévaré-Douentza ;- Bamako-Kangaba ;- Niono-Gomacoura-Nampala-Léré-Niafunké-Tonka-Diré-Goundam et Tombouctou. La construction du 3è pont se déroule à un bon rythme. L’échangeur multiple est sorti de terre et reconfigure jour après jour le rond-point de la Colombe.


La construction de l’autoroute à péage Bamako-Ségou sur 226 km représente un projet-phare. Le Gouvernement mettra tout en œuvre pour le bouclage de son financement au cours de l’année 2010. La réalisation de l’Autoroute Bamako-Koulikoro, avec un pont à Koulikoro, relève du même ordre de priorité.Le Parc national du Mali réalisé par le Groupe Aga Khan préfigure le nouveau visage d’un Bamako qui combine harmonieusement le passé et la modernité tout en préservant ce poumon vital de la ville de Bamako.L’aménagement du canal de Diafaranako qui touche bientôt à sa fin est un projet urbain à plusieurs volets.


Il permettra la maîtrise du drainage des eaux pluviales et l’amélioration du cadre de vie des populations urbaines avec la création d’espaces d’agrément et de loisirs.Mes chers compatriotes,En matière de télécommunications, l’année aura aussi été marquée par des investissements très importants pour améliorer la qualité et le coût des services dans un cadre compétitif. Nos progrès sont fascinants dans ce domaine et notre pays compte aujourd’hui près de 4.300.000 abonnés au téléphone mobile, contre 3.500.000 en 2008.


La télé densité est passée de 27,6 % à 33,6 %.Mes chers compatriotes,S’agissant des infrastructures énergétiques, l’achèvement des travaux de construction de deux centrales thermiques à fioul lourd à Sirakoro et à Balingué va accroître l’offre énergétique et renforcer le réseau de distribution électrique. L’interconnexion des réseaux électriques du Mali et de la Côte d’Ivoire sera effective cette année dans sa première phase avec une production initiale de 80 Mégawatts. Au plan sous-régional, la réalisation du barrage de Félou permettra d’augmenter les capacités énergétiques des pays membres de l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal.


Le barrage de Taoussa, dans ses composantes énergétiques et agricoles, représente un grand espoir pour le développement dans les régions Nord du Mali. Je suis heureux d’annoncer que son financement est bouclé. Les travaux de construction démarreront au cours du premier trimestre 2010.L’éclairage public continue de s’étendre à de nombreuses localités : Goundam, Kati, Douentza, Djenné, Bandiagara, Markala, Yanfolila et Niono sont désormais au nombre des villes desservies.L’accès à l’eau potable s’est amélioré en 2009 avec, entre autres, l’achèvement des stations compactes de Magnambougou et la réalisation de l’adduction en eau potable des villes de Hombori, Fana, Ouélessébougou et Yanfolila.


L’année 2010 verra le démarrage des travaux de construction de la station compacte de Missabougou et d’adduction d’eau de Macina, Barouéli, Niono, Konobougou et Dioro. Mes chers compatriotes, Les ressources humaines demeurent la première richesse de notre Nation. La place primordiale accordée à la santé et à l’éducation, dans les investissements de l’État, procède de cette conviction.De nouvelles infrastructures viendront renforcer la couverture sanitaire. L’hôpital régional de Sikasso sera inauguré dans les prochains jours.


Les travaux de construction de l’hôpital national de Yirimadio, symbole de l’amitié entre le Mali et la Chine, se déroulent normalement. Toutes les conditions sont réunies pour le lancement des travaux de l’hôpital régional de Mopti. 18 centres de santé de référence seront construits ou réhabilités ainsi que 44 centres de santé communautaires dans diverses localités de notre pays.L’opération « Milagro », fruit de la coopération Mali-Cuba, s’est renforcée au fil des années en rendant la chirurgie ophtalmologique accessible à de nombreux patients.


Dans le souci constant d’améliorer nos plateaux techniques et la qualité des prestations médicales, notre pays va se doter d’un centre de chirurgie cardio-vasculaire, d’un centre de transplantation des reins et d’un centre de soins de la drépanocytose.Mes chers compatriotes,L’éducation est une dimension importante de la valorisation des ressources humaines. La mise en œuvre des conclusions du Forum national sur l’éducation doit continuer à retenir toute notre attention.La création de l’Université de Ségou qui démarre ses enseignements à la prochaine rentrée s’inscrit dans la voie du renouveau de la formation universitaire, avec de nouvelles filières orientées vers nos besoins.


La construction du Campus universitaire dont nous poserons bientôt la première pierre vise à améliorer les conditions d’accueil des étudiants de l’Université de Bamako. Je me réjouis également du choix d’installer une connexion haut débit à l’Université, tout en la reliant aux moyens des nouvelles technologies de l’information, aux instituts de formation universitaire.En ce qui concerne les enseignements fondamental, secondaire, technique et professionnel, l’État continue à consentir les mêmes efforts de réalisation d’infrastructures. Des lycées publics ont ouvert leurs portes dans de nombreuses villes secondaires.


Un institut de formation professionnelle sera construit à Kayes et des instituts de formation de maîtres à Kati, Nioro et Ségou. L’enseignement secondaire s’enrichira d’un nouveau lycée technique.En soutien à nos efforts, l’Organisation internationale de la francophonie a mis à la disposition de notre pays douze centres de lecture et d’animation culturelle, lesquels sont en voie de finition. Je tiens à exprimer au secrétaire général de l’OIF, le président Abdou Diouf, notre sincère gratitude.Notre politique d’assistance à mes amis, « les tout-petits », se renforce avec l’ouverture des 10 Maisons de la femme et de l’enfant, construites dans chacune de nos régions et à Bamako ainsi que d’un nouvel orphelinat.




Mes chers compatriotes,Le seuil d’engagement social de notre État est si élevé qu’il nous faut constamment rechercher les voies et moyens de sa viabilité économique. C’est le sens à donner aux actions de soutien à une croissance économique accélérée dans l’affectation des ressources exceptionnelles tirées de la vente de 51 % des actions de la SOTELMA pour un montant de 180 milliards de Fcfa. 19 % des 49 % restant dans le portefeuille de l’État seront vendues au grand public dans le cadre de l’actionnariat populaire.L’assainissement des finances publiques, le soutien aux réformes économiques structurelles et le financement des investissements publics, sont autant de mesures destinées à accélérer le rythme de notre croissance économique.


Le secteur minier constitue un des poumons de cette croissance. La production industrielle de l’or a atteint 49 tonnes et demie en 2009. Les recettes pour les finances publiques sont de l’ordre de 130 milliards de Fcfa. La production artisanale de l’or est estimée à 4 tonnes.La promotion du secteur privé contribue également à la consolidation des bases de notre économie. Elle sera favorisée par le Plan d’action pour l’amélioration du cadre des affaires et l’opérationnalisation de l’Agence pour la promotion des investissements, la relance du secteur industriel, à travers la restructuration et la mise à niveau des entreprises ainsi que la mise en place de zones industrielles de Bamako et de Ségou.


La cimenterie intégrée de WACEM à Gongotéry, dans le cercle de Bafoulabé, celle de Hombori, dans le cercle de Douentza, dont la convention d’établissement a été signée, entre l’État et la société Mandé Construction et la réhabilitation de l’usine de phosphate de Tilemsi, sont autant de projets structurants pour réduire notre dépendance des marchés extérieurs pour l’importation de ciment et d’engrais. Ils représentent aussi des mines d’emplois pour les jeunes.Mes chers compatriotes,Les Maliens de l’extérieur ont toute leur place dans cette politique de dynamisation du secteur productif.


Le Forum des investisseurs de la diaspora malienne qui vient de se tenir à Bamako est une opportunité pour mobiliser leurs ressources vers l’industrie et les services. Je saisis l’occasion pour saluer leur engagement en faveur du développement de leurs villages, de leurs régions et du pays tout entier.Mes chers compatriotes,Le développement du Mali, pour lequel nous œuvrons tous au quotidien, a besoin d’un environnement de stabilité et de sécurité. Je me réjouis donc du retour de la paix dans le Nord-Est de la Région de Kidal.


Les « combattants » ont déposé les armes pour retrouver leurs familles et leurs communautés.Des rencontres inter-communautaires regroupant de nombreuses fractions, de grands chefs traditionnels, de leaders de confessions religieuses, des représentants de l’administration d’État, des organisations de la société civile, des personnes-ressources, des « anciens combattants » se sont tenues à Agouni, puis à Kidal.Elles ont permis, de débattre de la situation sécuritaire et du développement des Régions du Nord Mali, dans la réconciliation des cœurs après tant d’épreuves.


Ces assises ont enregistré les messages de ralliement des derniers chefs de la rébellion à la paix et à sa consolidation.La reprise des actions de développement, avec l’accompagnement de nos partenaires, rassure nos populations. Il nous faut renforcer cette dynamique notamment en faveur des jeunes qui restent l’enjeu véritable de la stabilité.Cette évolution favorable nous permet d’unir nos forces pour combattre les nombreuses menaces dans la bande sahélo-saharienne notamment la présence de groupes divers qui se livrent à des prises d’otages et au trafic de drogue.


Le Mali, conscient de l’ampleur des menaces, tout comme les autres pays riverains, a proposé une conférence pour la paix et le développement dans la bande sahélo-saharienne. Après la réunion des experts et des ministres des Affaires étrangères et de la sécurité, nous réitérons notre invitation pour la tenue du sommet des chefs d’État afin de dégager une vision et des actions communes autour des questions de paix, de sécurité et de développement.C’est le lieu, de réaffirmer notre condamnation sans réserve des prises d’otages et notre détermination en faveur de la libération des personnes injustement privées de leur liberté.


Mes chers compatriotes,L’intégration africaine fait partie de notre identité nationale comme le stipule clairement notre Loi fondamentale. Le Mali sera toujours solidaire de toutes les initiatives visant à renforcer la coopération sous-régionale et régionale.Au plan international, nous réaffirmons notre constante solidarité au peuple palestinien et regrettons profondément le gel du processus de paix ainsi que la poursuite de la violence contre les populations civiles.Mes chers compatriotes,En cette veille de fête, j’ai une pensée fraternelle, comme toujours, pour nos malades et tous ceux qui souffrent. Je leur souhaite de recouvrer la santé et la quiétude.


Je n’oublie pas toutes celles et tous ceux qui, pour des raisons diverses, vivent ces instants d’allégresse dans la solitude loin de leurs familles. Nous les associons à nos prières.


Mes chers compatriotes, frères africains, hôtes du Mali,Il ne me reste plus qu’à vous renouveler mes vœux d’une bonne et heureuse année 2010 et à souhaiter un très joyeux anniversaire à notre très cher pays.Vive le Mali dans une Afrique unie et en paix ! »

Cinema : Le CNCM porte “Toiles d’araignée” d’Ibrahima Ly au grand écran





LE REPUBLICAIN - 31/12/2009

L’heure de la renaissance du cinéma malien a-t-elle sonné ? Dans l’impossibilité de répondre à cette question avec beaucoup de certitude, l’on pourrait quand même constater que quelque chose de positif se passe du côté du Centre national de la cinématographie du Mali (CNCM). En cette fin d’année 2009, l’occasion était toute belle pour le CNCM d’inviter des hommes de culture et des amoureux du 7e art, avec Mohamed El Moctar, ministre de la Culture, à leur tête, pour venir assister au premier coup de clap de son deuxième long métrage de l’année.


«Toiles d’araignée» est le titre du long métrage que le réalisateur Ibrahima Touré se propose de réaliser à parti d’une adaptation du roman «Toiles d’araignée» du Pr. Ibrahima Ly. Certes une fiction, mais le réalisateur a tenu à se coller à certains lieux de mémoire pour ne pas s’éloigner de la réalité de cette époque douloureuse de notre histoire commune. Et comme premier symbole, le choix de l’Ecole normale supérieure de Bamako (ENSUP) pour abriter la cérémonie du premier coup de clap du tournage de ce long métrage n’est pas fortuit.


«J’ai choisi la scène de l’arrestation du Pr. Yoro devant ses étudiants dans l’enceinte de l’ENSUP, à la bibliothèque, par les agents de la sécurité d’Etat, pour le premier coup de clap du tournage du long métrage, pour montrer mon attachement aux franchises universitaires», a indiqué Ibrahima Touré, réalisateur. Avant d’ajouter que le film a été voulu comme le destin croisé de deux personnages. Mariam, une villageoise qui refuse l’ordre établi par sa société traditionnelle, va se retrouver en prison. De son coté, le Pr. Yoro, combattant pour la démocratie, pour avoir dit non à la dictature militaire, enlevé manu militari dans sa classe devant ses étudiants, sera jeté en prison.


«A travers le destin de ces deux prisonniers, le film va naviguer sur la promiscuité, les brimades entre prisonniers et de la part des gardes et lorgner le comportement de l’administration quant aux prisonniers d’une certaine catégorie», a-t-il révélé. La séquence du tournage de l’arrestation du Pr. Yoro à la bibliothèque, après la distribution des tracts par la SE, qui a servi de prétexte au premier coup de clap, a été une occasion pour les compagnons de feu Ibrahima Ly de revivre la scène de son arrestation à l’Ecole normale supérieure de Bamako (ENSUP).


En plus de Mohamed El Moctar, ministre de la culture, venu pour présider la cérémonie, l’on a noté la présence des membres de la famille de feu Ibrahima Ly, conduite pas son épouse Mme Ly Madina Tall et du ministre Adama Samassekou. Arrêté le 8 juin 1974 et condamné à 4 ans d’emprisonnement ferme, Ibrahima Ly a séjourné dans la prison du Camp Para de Djikoroni, pour se retrouver à Taoudenit, avant de venir terminer sa peine à la prison de Niono. Si la cérémonie de premier coup de clap a toujours annoncé le démarrage d’un tournage, depuis peu le CNCM dans une démarche beaucoup plus pratique l’a déplacé, pour la faire à un moment où la grande partie de la réalisation a été faite.


Cela a le grand mérite d’éviter de faire des premiers coups de clap pour des films qui ne verront jamais le jour pour des difficultés de dernières minutes. La démarche a marché avec «Fantan Fanga» de feu Adama Drabo et de Ladji Diakité, qui a représenté le Mali au dernier FESPACO dans la compétition long métrage.


Elle a été aussi observée avec «Da Monzon», en cours de finition. Et elle vient d’être rééditée avec «Toiles d’araignée» de Ibrahima Touré. Si le premier coup de clap a été donné le lundi 28 décembre 2009, à l’ENSUP, il faut dire que le tournage avait déjà démarré le 9 novembre 2009, à la prison de Niono. C’est après 4 semaines de tournage passées dans cette prison que l’équipe s’est déportée à Bamako, où le tournage a repris depuis le 12 décembre 2009 et devait durer trois semaines. Donc, à dire vrai, le premier coup de clap a coïncidé avec la fin du tournage. Pour la réalisation de son long métrage de 90 mn, Ibrahima Touré a fait appel à des comédiens déjà bien connus au Mali.


Boubacar Belco Diallo, qui n’est plus à présenter pour son talent d’acteur que les cinéphiles maliens ont pu apprécier dans de nombreuses réalisations, a été sollicité pour jouer le rôle du Pr. Yoro. Badra Alou Sissoko, plus connu sous le nom d’Amion, pour avoir joué ce rôle avec brio dans le téléfilm «Walaha», a bénéficié de la confiance du réalisateur pour tenir le rôle du chef de la sécurité d’Etat (SE). Après celui du Pr. Yoro, le deuxième rôle principal du film est tenu par Viviane Sidibé, une étudiante à la Faculté de droit qui est pratiquement à son début de comédienne dans les productions maliennes. Elle a joué un rôle secondaire dans «Duel à Daffa» et est proposée pour le rôle principal dans le téléfilm «Les concessions» dont le pilote a déjà été réalisé.


Assane Koné