mercredi 5 décembre 2007

Le Premier ministre à Djeddah : TAOUSSA, ACTE III:le journal l'essor malien-26-11-2007


Le Premier ministre Modibo Sidibé, à la tête d'une forte délégation, arrive aujourd'hui à Djeddah en Arabie Saoudite, en provenance de Bamako, via Paris. Modibo Sidibé effectue ainsi sa première sortie officielle du pays, depuis sa nomination à la tête du gouvernement le 28 septembre dernier. Dans cette grande ville cosmopolite, vitrine du Royaume, située à 72 km de la Mecque, au bord de la Mer Rouge, le Premier ministre coprésidera demain avec son homologue nigérien, le 4ème round de la Table ronde des bailleurs de fonds des projets d'aménagement des barrages de Taoussa au Mali et de Kandaji au Niger. Cette Table ronde qui va se tenir au siège de la Banque islamique de développement (BID), fait suite à celles tenues respectivement à Koweit City en janvier 2002, Bamako en juillet 2003 et ici à Djeddah en septembre 2005. Elle est organisée par la BID et regroupe l'ensemble des bailleurs de fonds du projet et les chefs de gouvernement du Mali et du Niger.Le programme du Premier ministre Modibo Sidibé prévoit dans la matinée d'aujourd'hui une série d'audiences accordées à plusieurs personnalités, dont le président de la BID, le Saoudien Ahmed Mohamed Aly. Modibo Sidibé rendra également des visites protocolaires aux des autorités saoudiennes. Dans l'après-midi, le Premier ministre aura une séance de travail avec son homologue nigérien. Les deux délégations feront le point des actions conduites par chacun des pays depuis la dernière Table ronde. Elles s'attacheront également à harmoniser leurs points de vue afin de convaincre leurs partenaires de l'importance de ces barrages pour le développement socio-économique de nos deux pays.
RETABLIR L'AUTOSUFFISANCE ALIMENTAIRE. Le projet d'aménagement de Taoussa, précédemment appelé "barrage de Tossaye" est un vieux projet. Il date de la période coloniale. Le site avait été identifié dans les années 1950 par une mission d'études et d'aménagement du fleuve Niger (MEAN). Depuis, il a fait l'objet d'une série d'études pour une mise en valeur qui contribuera au développement durable des régions nord de notre pays et à la restauration du régime normal du fleuve Niger. Autrement dit la réalisation de ce barrage permettra de rétablir à court terme l'autosuffisance alimentaire à travers la relance et l'extension de la production agricole qui s'appuiera sur la maîtrise du niveau de crue du fleuve et des conditions d'inondation.Il permettra également de minimiser, à moyen terme, l'impact des déficits pluviométriques sur le régime du fleuve, de réhabiliter les écosystèmes et d'amorcer le développement économique régional à travers l'agriculture et l'élevage. L'ouvrage va aider à la création à long terme d'un pôle de développement dans la vallée susceptible de fixer les populations nomades ou émigrées. Il assurera la continuité du transport entre Tombouctou et Gao par une injonction du bief fluvial Tombouctou-Taoussa avec la future route Taoussa-Gao et enfin permettra de produire de l'énergie hydroélectrique.Le barrage et ses ouvrages annexes sont constitués d'une digue en enrochement à noyau étanche de 800 m de long fermant le bras principal de la rive gauche du fleuve ; un quai de 100m sur 30 avec cale de déchargement pour pinasses ; une écluse de 12m de large pour le franchissement des navires ; une centrale hydroélectrique avec 5 turbines de 4MW de puissance installée chacune ; un évacuateur de crue de 10 passes avec une capacité totale de 3 300 m3/s ; un remblai d'enrochement à noyau étanche comme ouvrage de raccordement à l'appui rive droite, un réservoir d'eau dont le volume est de 3 fois 10 à la puissance 9 m3 ; deux lignes de 60 KV transportant l'énergie produit vers Bamba (en amont) à l'ouest et vers Gao via Bourem au sud et à l'est.
TROIS TRONÇONS DISTINCTS : La route d'accès au barrage (en chantier ou après) longue de 130 km, comprend trois tronçons distincts : le tronçon Gao-Bourem de la route nationale (RN) 18 ; celui de Bourem au point de bifurcation de Taoussa sur la route régionale (RR) 32 débouchant sur la route de Bamba ; le point de bifurcation de Taoussa sur la route RR 32 (Bourem-Bamba) au site du barrage. La route présente les caractéristiques suivantes : 10 m de largeur de plate-forme ; 7 m de largeur du corps de la chaussée avec revêtement bitumineux ; 1,50 m de large pour chacun des accotements. La vitesse de référence est de 80 km/h avec charge et surcharge des ouvrages d'art autorisées de 13 tonnes à l'essieu réglementaire et 30 tonnes en convoi. La route, telle que conçue servira non seulement d'accès au site du barrage, mais assurera aussi le relais avec le bief fluvial navigable entre Tombouctou et Taoussa, ce qui permettra une continuité et une grande fluidité du trafic entre Tombouctou et Gao.L'aménagement du barrage permettra de mettre en valeur 139 000 ha de nouvelles terres en 30 ans. La zone disposera à terme de 185 000 ha de terres aménagées. Celles-ci se repartissent comme suit : 84 000 ha en submersion contrôlée, soit 2 800 ha/an ; 1 000 ha/an de régénération des bourgoutières et 45 000 ha de nouveaux périmètres irrigués dans la vallée du fleuve (700 ha/an les cinq premières années, 1 300 ha/an les dix années suivantes et 1 900 ha/an les quinze dernières années) plus 10 000 ha dans la vallée entre Bamba et Taoussa. Ces aménagements, outre le doublement des terres mises à disposition de chaque famille (de 1,8 à 1,3 ha), emploieraient la quasi-totalité de la main d'œuvre disponible et assureraient l'autosuffisance alimentaire de la zone. Envoyé spécialA.O. DIALLO

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