Le village d’Attara de la Commune de Soumpi dans le cercle de Niafunké est devenu une « puissance » en matière de production de riz grâce aux périmètres irrigués réalisés sur financement de la Coopération allemande (GTZ). Ce qui a permis une autosuffisance alimentaire dans cette localité et une amélioration des revenus des populations.
Généralement, le Septentrion malien est considéré comme une région défavorable aux activités agricoles à cause du désert. Mais, ce n’est point un rêve, le village d’Attara est devenu une véritable zone de production de riz. Ceci est le résultat de l’exploitation des périmètres irrigués financés par le Programme Nord-Mali de la Coopération allemande (GTZ).
Lancé en 1994 avec d’abord la tentative de faire revenir les déplacés de la rébellion du Nord, le programme a ouvert son antenne à Attara en 1996 et les premiers aménagements dans le village ont commencé en 1998. Ils couvrent 32 périmètres irrigués divisés en 3 parties, soit 1200 hectares, les pépinières incluses. Les périmètres irrigués sont desservis par des canaux dont les bassins reçoivent l’eau du fleuve à travers des motopompes.
Cette vaste superficie produit en moyenne 6 tonnes de riz à l’hectare. La production totale dépasse donc les milliers de tonnes. Pour une bonne gestion de la production, le programme a décidé de construire des magasins dans lesquels les cultivateurs peuvent stocker leurs récoltes. Il a aussi organisé les périmètres irrigués en groupements d’intérêt économique (GIE). Ces derniers l’aident à faire fructifier davantage les périmètres.
« Garder des sacs de riz au magasin est important car il permet aux cultivateurs de s’acquitter de leurs redevances et de pouvoir facilement avoir accès aux intrants à des coûts abordables. Donc, le programme met le riz sur le marché local et dans d’autres localités si possible pour mieux rentabiliser les travaux des cultivateurs », a affirmé Nouhou Idrissa Maïga, chargé des aménagements du Programme Mali-Nord.
En effet, les paysans doivent payer des redevances au Programme pour l’exploitation des périmètres et surtout l’entretien et le changement des équipements utilisés. Et cette rétribution est plus facile et certaine avec le stockage par les paysans des sacs de riz dans les magasins du Programme. « Les paysans qui sont incapables de s’acquitter de leurs redevances sont dépossédés de leurs périmètres et sont exclus pour le compte de la campagne suivante », a ajouté M. Maïga. C’est dire donc qu’avant chaque période d’exploitation, le Programme, de concert avec les GIE, procède au partage des périmètres irrigués par tirage au sort.
De multiples avantages
La verdure prospère aussi à Attara, car le Programme comporte aussi un volet reboisement sans minorer les forêts classées déjà sur place. « Chaque périmètre irrigué a dans son sillage des aspects liés au repeuplement des lieux en plantes avec le concours des services de protection de l’environnement », a commenté M. Maïga.
Sur ce point, le directeur de la Conservation de la nature de Tombouctou, commandant Abdoulaye Tamboura, a laissé entendre que son service ne ménage aucun effort pour améliorer le cadre de vie des populations.
En plus de l’autosuffisance alimentaire (chaque périmètre créé dans une zone correspond à une banque de céréales), le Programme a permis de fixer les bras valides d’Attara qui ne doivent plus se plier au diktat de l’exode rural. « Nous pouvons désormais exercer une activité rémunératrice dans notre village. », a témoigné un exploitant.
« Je fais venir des frères de mon village pour m’aider dans l’exploitation de mes périmètres. Au retour, ils raamènent des sacs de riz au village avec de l’argent », a reconnu M. Guindo.
Dans le but de consolider ses investissements, le Programme a créé 5 institutions de micro finance dans la zone. Dotées d’un capital de 40 millions de F CFA, ces banques rendent service à plus de 700 personnes. Le Programme a aussi construit une école de six salles de classes modernes. Les élèves de l’école sont au nombre de 208 et le taux de réussite est de 75 %, a informé le directeur de l’école, Bakary Boré.
A ces réalisations, il convient d’ajouter la construction de 60 magasins et des boucheries au marché d’Attara. Ces infrastructures ont été ensuite transférées au compte de la municipalité.
Cependant, tout n’est pas rose. Le projet est souvent confronté à des problèmes fonciers exacerbés par les pressions sociales. Etant donné que le Programme prendra fin en 2009, des inquiétudes demeurent quant à la capacité des populations et des responsables locaux à prendre efficacement le relais. Le chargé des aménagements du Programme a assuré que les locaux ont commencé à s’approprier des mécanismes de gestion et d’exploitation du périmètre.
Ogopémo Ouologuem (stagiaire, envoyé spécial)
Les Echos du 11 décembre 2007
Généralement, le Septentrion malien est considéré comme une région défavorable aux activités agricoles à cause du désert. Mais, ce n’est point un rêve, le village d’Attara est devenu une véritable zone de production de riz. Ceci est le résultat de l’exploitation des périmètres irrigués financés par le Programme Nord-Mali de la Coopération allemande (GTZ).
Lancé en 1994 avec d’abord la tentative de faire revenir les déplacés de la rébellion du Nord, le programme a ouvert son antenne à Attara en 1996 et les premiers aménagements dans le village ont commencé en 1998. Ils couvrent 32 périmètres irrigués divisés en 3 parties, soit 1200 hectares, les pépinières incluses. Les périmètres irrigués sont desservis par des canaux dont les bassins reçoivent l’eau du fleuve à travers des motopompes.
Cette vaste superficie produit en moyenne 6 tonnes de riz à l’hectare. La production totale dépasse donc les milliers de tonnes. Pour une bonne gestion de la production, le programme a décidé de construire des magasins dans lesquels les cultivateurs peuvent stocker leurs récoltes. Il a aussi organisé les périmètres irrigués en groupements d’intérêt économique (GIE). Ces derniers l’aident à faire fructifier davantage les périmètres.
« Garder des sacs de riz au magasin est important car il permet aux cultivateurs de s’acquitter de leurs redevances et de pouvoir facilement avoir accès aux intrants à des coûts abordables. Donc, le programme met le riz sur le marché local et dans d’autres localités si possible pour mieux rentabiliser les travaux des cultivateurs », a affirmé Nouhou Idrissa Maïga, chargé des aménagements du Programme Mali-Nord.
En effet, les paysans doivent payer des redevances au Programme pour l’exploitation des périmètres et surtout l’entretien et le changement des équipements utilisés. Et cette rétribution est plus facile et certaine avec le stockage par les paysans des sacs de riz dans les magasins du Programme. « Les paysans qui sont incapables de s’acquitter de leurs redevances sont dépossédés de leurs périmètres et sont exclus pour le compte de la campagne suivante », a ajouté M. Maïga. C’est dire donc qu’avant chaque période d’exploitation, le Programme, de concert avec les GIE, procède au partage des périmètres irrigués par tirage au sort.
De multiples avantages
La verdure prospère aussi à Attara, car le Programme comporte aussi un volet reboisement sans minorer les forêts classées déjà sur place. « Chaque périmètre irrigué a dans son sillage des aspects liés au repeuplement des lieux en plantes avec le concours des services de protection de l’environnement », a commenté M. Maïga.
Sur ce point, le directeur de la Conservation de la nature de Tombouctou, commandant Abdoulaye Tamboura, a laissé entendre que son service ne ménage aucun effort pour améliorer le cadre de vie des populations.
En plus de l’autosuffisance alimentaire (chaque périmètre créé dans une zone correspond à une banque de céréales), le Programme a permis de fixer les bras valides d’Attara qui ne doivent plus se plier au diktat de l’exode rural. « Nous pouvons désormais exercer une activité rémunératrice dans notre village. », a témoigné un exploitant.
« Je fais venir des frères de mon village pour m’aider dans l’exploitation de mes périmètres. Au retour, ils raamènent des sacs de riz au village avec de l’argent », a reconnu M. Guindo.
Dans le but de consolider ses investissements, le Programme a créé 5 institutions de micro finance dans la zone. Dotées d’un capital de 40 millions de F CFA, ces banques rendent service à plus de 700 personnes. Le Programme a aussi construit une école de six salles de classes modernes. Les élèves de l’école sont au nombre de 208 et le taux de réussite est de 75 %, a informé le directeur de l’école, Bakary Boré.
A ces réalisations, il convient d’ajouter la construction de 60 magasins et des boucheries au marché d’Attara. Ces infrastructures ont été ensuite transférées au compte de la municipalité.
Cependant, tout n’est pas rose. Le projet est souvent confronté à des problèmes fonciers exacerbés par les pressions sociales. Etant donné que le Programme prendra fin en 2009, des inquiétudes demeurent quant à la capacité des populations et des responsables locaux à prendre efficacement le relais. Le chargé des aménagements du Programme a assuré que les locaux ont commencé à s’approprier des mécanismes de gestion et d’exploitation du périmètre.
Ogopémo Ouologuem (stagiaire, envoyé spécial)
Les Echos du 11 décembre 2007
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