mercredi 30 janvier 2008

Festival sur le Niger 2008(Le Républicain,le 29-1-2008)
















Ségou, la capitale du royaume bambara, s'apprête à accueillir la 4e édition du festival sur le Niger. Du 31 janvier au 3 février 2008, la cité des 4444 balanzans sera le lieu de convergence de tous les amoureux de la culture malienne.

Pour sa 4e édition, le festival, placé cette année sous le thème principal de «Ségou, ville d'architecture», s'est fixé l'objectif d'être un espace de «la Résistance de la culture». En prélude à cet événement culturel devenu incontournable au Mali, Mamou Daffé, directeur du festival, a animé une conférence de presse, le 25 janvier 2008, à la Maison de la presse.

Pour la circonstance, Mamou Daffé, accompagné de Mamadou Fanta Simaga, ancien député maire de Ségou et parrain du festival et de Mme Khady, assistante du directeur du festival, a expliqué que la 4e édition du festival sur le Niger sera l'édition de la maturité. Selon lui, l'une des grandes innovations de cette année sera la cérémonie d'ouverture.

Contrairement aux éditions précédentes, les organisateurs du festival ont décidé de faire la cérémonie d'ouverture dans la nuit du jeudi 31 janvier 2008. Cette cérémonie, de l'avis de Mamou Daffé, sera riche en sons et en lumière. Il a annoncé une chorégraphie qui retracera l'histoire de Mamary Biton Coulibaly, premier roi de Ségou. «Avec l'aide des grands maîtres bozos, nous allons mettre à contribution plus de 150 pirogues pour faire revivre la rencontre de Mamary Biton Coulibaly avec Ba Faro le Dieu de Veau», a-t-il annoncé.

Avant d'ajouter qu'à côté des manifestations culturelles au programme, et comme cela est devenue une habitude depuis la première édition, un forum sera organisé. Placé cette année sous le thème : «Savoir local, moteur de développement», selon le directeur du festival, le forum sera l'occasion d'examiner les notions de «savoir local» et de «développement».

Pour le directeur du festival, cette démarche tranche avec l'approche classique basée sur le transfert de technologies. «La notion de développement est relative et rien n'indique que l'homme du paléolithique se sentait moins heureux que celui du 21e siècle», a-t-il estimé. Mamou Daffé a affirmé que le forum aura pour mission principale de nous dire comment les savoirs locaux peuvent être des facteurs de développement, surtout quand ils sont perçus comme «des systèmes de savoirs spécifiques à chaque culture ou société». Le directeur du festival a annoncé que cette année, la région de Koulikoro sera à l'honneur. Invitée d'honneur, la région de Koulikoro sera à Ségou à travers le Gomba et la danse «Cèblenkè». A côté de ces deux danses traditionnelles, les manifestations traditionnelles du festival seront très riches. Une vingtaine de groupes de danses traditionnellessont au programme?.

Ce sont : les masques de Wèlentigila, la mère de Thin, le Djandjigui, des souffleurs de M'ballan, le tindé touareg, les masques et marionnettes bozo et bamanan de Markala et de Pelengana, la troupe de Boura de la région de Sikasso, les Donsow, les Korèdugaw, l'association des griots de Ségou «Méliton», Baara de Ségou, la troupe Maaya-maaya et les tambours sans frontières de la République du Congo. L'habituelle veillée sous les Balanzans, réservée aux contes et légende' du Mali, aura lieu, a fait savoir M. Daffé. 11 faut aussi retenir l'organisa­tion de trois concerts géants qui seront animés par Salif Keïta, Mangala Camara, Abdoulaye Diabaté, Madina N'Diaye, Lumen du Portugal, Àfel Bocoum, Yoro Diallo, Les espoirs de Corinthie rie la Guinée, Bassékou Kouyaté, Cheick Tidiare Seck, Naïni Diabaté, Los Patientes du Mexique, Neba Solo et Ai ou Sangaré. Cette année le festival reçoit le Mexique comme pays invité. Deux groupes mexicains seront à Ségou : Les Patientes de Playa Vicente de Mexique Veracruz et la Tribu de Mexico City.

Des expositions d'art, sur le thème «Terre» et une grande foire artisanale et agricole sont aussi programmées. Mais, cette année, Mamou Daffé a annoncé l'arrivée d'une troisième composante, dont l'élément important sera la récréation sous «l'arbre à palabres» traditionnellement reconnu dans les sociétés africaines comme un lieu de transmission de la connaissance. Cette année, il est prévu que cet espace sera animé par d'éminents hommes de culture maliens: Youssouf Tata Cissé, Dr. Mamadou Fanta Simaga, Dr. Ismaël Maïga et le réalisateur Cheick Oumar Sissoko. Pour conclure, Mamou Daffé, directeur du festival a estimé qu'il n'y avait aucune inquiétude à se faire pour accueillir les 15 000 festivaliers attendus.

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