Le journal l'Essor-Mali du 06 Avril 2010 (texte et image du journal).
La cérémonie du 52è Grammy Award a eu lieu le 10 février dernier. Les notes suaves de la musique malienne ont plus de chance désormais de bercer les mélomanes du monde entier. Notre pays a obtenu, au cours du mois de février dernier, son troisième Grammy Award.
Après "Talking to Timbuctou" de Aly Farka Touré en 1995, "In the heart of the moon", un duo de Toumani Diabaté et de Aly Farka Touré en 2006, la chance a souri au jeune Mamadou Diabaté dit Djélikè djan âgé de 35 ans. Il a été distingué par le jury de cette célèbre récompense américaine. L’album "Douga Mansa" du jeune virtuose, qui vient d’être récompensé aux Grammy Awards, est entièrement instrumental. L’instrument de prédilection est la Kora.
L’album a déjà obtenu, en décembre dernier le prix du meilleur disque de Word Music en Amérique. Mamadou Diabaté est basé aux Etats-Unis. Ce grand artiste est né en 1975 à Kita au Mali un des berceaux de la culture mandingue. Il est le fils du joueur de kora Djelimory Diabaté, un ancien de l’ensemble instrumental national. Il était en concurrence avec les Maliens Amadou & Mariam à travers "Welcome to Mali" et Oumou Sangaré à travers "Seya".
Son cousin Toumani Diabaté est également renommé dans la pratique de l’instrument magique, la Kora. C’est donc naturellement que Mamadou Diabaté est lui même devenu spécialiste de la harpe à 21 cordes. Il perpétue la tradition musicale mandingue. Sa musique est prospective. Il n’hésite pas à s’entourer de musiciens de jazz comme le bassiste américain Ira Coleman. Ce maître l’accompagne sur l’album Tunga. "Douga Mansa", l’album récompensé par l’Académie des Grammy, est le quatrième du jeune joueur de kora.
Il y revisite quelques uns des airs classiques de l’ancien royaume mandingue du Gabu (Sénégal, Guinée Bissau, Casamance, Gambie). Le titre éponyme du disque, "Douga Mansa", est une reprise de "Douga", l’hymne au courage des grands guerriers du Mandingue. Autrefois cette fresque était interprétée par les griots lors des veillées d’armes. Le virtuose guinéen Kouyaté Sory Kandia a immortalisé une version de Douga" dans les années 1970.
L’album "Douga Mansa", comporte les titres "Toutou Diarra" (hommage à un roi bambara de la dynastie des Diarra), "Bi Allah Laké", "Diyabarana", sur lesquels Mamadou Diabaté, fils de Djéli Morifa Diabaté, membre de l’Ensemble instrumental national du Mali, fait apprécier la finesse de son style. Il est installé aux États-Unis depuis plus de 15 ans. Dans ce pays lointain il poursuit sa carrière, ponctuée de collaborations avec des artistes aussi divers qu’Angélique Kidjo, Amy Koïta, Donald Byrd, Randy Weston, Thomas Mapfumo, Eric Bibb, Guy Davis, Ben Allison.
La carrière discographique de Mamadou Diabaté démarre en 2000 avec la sortie de "Tounga", classé 10-ème meilleur disque World Music aux Etats-Unis. Depuis, Diabaté ne cesse de tourner. Il se produit sur les scènes du monde. Il apprend et consolide son expérience au contact des spécialistes et des professionnels avec lesquels il travaille. En 2004, il a produit "Bemankan", nominé aux Grammy Awards, avant de sortir "Heritage" (2007).
Ce disque a remporté le prestigieux prix de l’American Funk Alliance. Cette reconnaissance a contribué à faire de Mamadou Diabaté un des porte-voix de la culture de son pays sur la scène américaine.
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